Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Usine de pâtes et papiers Laurentide

Type :

Patrimoine immobilier

Autre(s) nom(s) :

  • Laurentide Pulp Co. Ltd
  • Usine Laurentide
  • Usine Laurentide Paper Company
  • Usine Laurentide Pulp and Paper
  • Usine Produits forestiers Résolu, division Laurentide

Région administrative :

  • Mauricie

Municipalité :

  • Shawinigan

Date :

  • 1887 – 1889 (Construction)

Thématique :

  • Patrimoine industriel

Usage :

  • Fonction industrielle, transformation de matières végétales et animales (Usines de pâtes et papiers)

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (1)

Groupes associés (2)

Personnes associées (3)

Inventaires associés (3)

Carte

Description

L'usine de pâtes et papiers Laurentide est un important complexe industriel situé dans le secteur Grand-Mère à Shawinigan, en bordure de la rivière Saint-Maurice. Érigée par la Laurentide Pulp Company entre 1887 et 1889, cette usine, toujours en activité, se spécialise dans le papier d'impression commerciale de type supercalandré servant principalement à produire des encarts publicitaires et des coupons-rabais. Elle est depuis 2007 la propriété du groupe Produits forestiers Résolu, anciennement AbitibiBowater. Implantée sur un terrain d'une superficie d'environ 26 000 mètres carrés, l'usine comprend près de 50 bâtiments et installations presque tous utilisés, érigés entre la fin du XIXe siècle et 1995. En 2013, l'usine emploie 275 employés.

Le complexe peut être divisé en deux parties séparées par une dénivellation de plusieurs mètres. La partie basse, à proximité de la rivière, comprend la majorité des bâtiments de l'usine. Les plus anciens sont pour la plupart construits en brique structurale avec une structure en acier et des toits à deux versants dont les murs pignons sont parfois percés soit d'un oeil-de-boeuf ou de trois fenêtres en plein cintre. Les plus récents sont pour la plupart recouverts d'un revêtement en aluminium ou en acier ondulé et dotés de toits plats.

La partie basse se divise en deux sections. La première intègre l'ensemble des bâtiments associés à la préparation du bois (salle des tambours-écorceurs, râperie, système de convoyeurs à câble, etc.). Le bois est d'abord reçu à l'usine en billes de 4 pieds (1,2 mètres). Elles sont est ensuite écorcées, puis dirigées vers les meules pour la fabrication de la pâte mécanique. Les retailles de bois sont triées et envoyées à la déchiqueteuse à copeaux. Le bois reçu en copeaux ainsi que les copeaux fabriqués à partir des retailles sont acheminés pour la fabrication de la pâte chimique.
Cette section intègre également le département de pâte mécanique à haut rendement. Ce dernier est partiellement d'origine. On y a ajouté des meules dans les années 1920 et 1980 et il a été modernisé à la fin des années 1980. On retrouve aussi dans cette section, la centrale hydroélectrique d'un grand intérêt patrimonial, construite par la Laurentide Paper Company entre 1913 et 1915, qui appartient depuis 1963 à Hydro-Québec. De style gothique, son architecture s'inspire de celle de la cathédrale Sainte-Cécile d'Albi dans le sud de la France. Elle est la deuxième plus ancienne centrale d'Hydro-Québec toujours en opération.

La seconde section de la partie basse comprend le département de la pâte chimique, inauguré en 1982 peu avant la démolition des anciens équipements, la salle des raffineurs ainsi que les bâtiments qui abritaient anciennement des machines à papier, désormais transformés en entrepôts et en ateliers. Cette partie comprend aussi le bâtiment comportant la seule machine en activité (machine no 11), de marque Valmet, inaugurée en 1991. Enfin, on note aussi dans cette section la présence d'une tour architecturée en brique qui offre un important repère visuel. Il s'agit en fait de la cheminée rénovée de la centrale thermique inaugurée dès les débuts de l'usine, également rénovée depuis.

La partie haute comprend notamment le poste d'accueil de l'usine, conçu par l'architecte Hugh C. Perram en 1916 selon un style qui s'inspire des chalets montagnards européens. Elle comprend également deux imposants entrepôts qui donnent sur la 1re rue. Ils sont tous deux dotés de toits à deux versants et ornés de jeux de brique. Un élévateur, datant de 1920, permet toujours de faire monter les rouleaux de papier en haut de la dénivellation afin de les expédier. La partie haute est d'ailleurs desservie par un chemin de fer par lequel est acheminé près de 80 % du papier produit.

Nombre d'étages :

1

Structure :

  • Maçonnerie en brique
  • Métal, ossature métallique

Annexes :

  • Agrandissement

Saillies :

  • Cheminée
  • Perron

Fondations :

  • Béton

Toit :

  • Forme : À deux versants droits
    Matériau : Asphalte, bardeaux

Autre(s) porte(s) :

  • contemporaine
  • de garage

Fenêtre(s) :

  • à arc surbaissé, Brique de verre
  • à arc surbaissé
  • circulaire, Fixe

Éléments architecturaux :

  • Arcade
  • Jeu de briques
  • Plate-bande

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Inventorié --
 

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Informations historiques

En 1882, John Forman (1850-1921), commerçant montréalais, fonde la Canada Pulp Co. Ltd. dans le but d'établir une usine de pâte mécanique le long de la rivière Saint-Maurice à la hauteur de Grand-Mère. Ce choix est motivé par la présence d'une chute d'eau, d'abondantes ressources forestières et d'un chemin de fer à quelques kilomètres. À l'été 1882, des travaux d'aménagement de la chute haute sont entrepris. Quelque mois après, l'entreprise fait faillite en raison d'un manque de fonds.

Quelques années plus tard, en 1887, Forman s'associe à deux Américains, Albrecht Pagenstecher et Warren Curtis, et à deux Canadiens, James McLaren et John Doyle, pour fonder la Laurentide Pulp Company. Complétée vers 1889, l'usine possède un département de pâte mécanique qui comprend quatorze défibreurs à meules.

Un barrage en bois est érigé un peu plus tard afin de faciliter la flottaison du bois sur la rivière par laquelle le bois est acheminé à l'usine. La compagnie aménage également une mini-centrale hydroélectrique dont les dynamos alimentent l'entreprise en électricité à des fins d'éclairage.

En 1895, de nouveaux investisseurs se joignent à l'entreprise, désormais connue sous le nom de Laurentide Pulp and Paper, qui procède, entre 1896 et 1898, à un agrandissement qui lui permet de se lancer dans la fabrication de pâte chimique. Puis, de 1898 à 1900, la compagnie met en service quatre fourdriniers pour produire du papier journal. Peu après, en 1902, George Chahoon Jr. (1852-1951) est nommé directeur de l'usine, et ce, jusqu'en 1931.

En raison de la demande grandissante en papier journal et dans le but de transformer l'entièreté de la pâte produite à l'usine, cinq autres fourdriniers sont installés, en plus d'une machine pour produire du carton, avant 1910.

En 1913, la Laurentide entreprend la construction d'une centrale hydroélectrique indépendante de la production papetière afin d'exploiter le plein potentiel de la rivière Saint-Maurice. Conçue selon les plans de l'architecte George F. Hardy, elle sera complétée en 1915 et mise en service en 1916.

Ces modifications font de la Laurentide la plus importante usine de pâtes et papiers au Canada durant cette période. Sa production est évaluée en 1920 à 280 tonnes de pâte mécanique, 175 tonnes de pâte au sulfite et 272,5 tonnes de carton et de papier, dont une partie qui sert à imprimer le New York Times. Fait rare au Québec à cette époque, l'usine possède son propre département de recherche.

La chute des prix du papier journal dans les années 1920 force la fusion des compagnies papetières canadiennes. En 1928, la Laurentide se joint à la St-Maurice Valley Corporation, qui résulte de la fusion entre la Belgo Canadian Paper et la St. Maurice Paper, et prend le nom de Canada Power and Paper Corporation. La même année la Laurentide vend sa centrale hydroélectrique à la Shawinigan Water and Power. En 1929, la Wayagamack Pulp Co. et la Port Alfred Pulp and Paper se joignent au groupe, qui devient en 1931, la Consolidated Paper Corporation.

Dans le but d'accroître sa capacité de production de papier journal, la Consolidated Paper Corporation installe à l'usine de Grand-Mère une nouvelle machine, la no 10, qui entre en service en 1966. Entre temps, les machines no 2, 5 et 7 sont démantelées en raison de leur désuétude.

L'usine de Grand-Mère fait ensuite l'objet de plusieurs investissements dans les années 1980. En 1982, une nouvelle usine de pâte chimique à très haut rendement est construite et en 1991, à la suite d'un investissement de 28 millions de dollars, on procède à l'installation de la machine no 11, qui vise à remplacer les machines no 8 et 9.

Intégrée au groupe Produits forestiers Résolu (ancienne AbitibiBowater) depuis 2007, l'usine Laurentide a, en 2013, une seule machine en opération, la no 11. Spécialisée dans la production de papier d'impression commerciale, cette dernière a subi un arrêt de production temporaire en 2012.

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Emplacement

Region administrative :

  • Mauricie

MRC :

  • Shawinigan

Municipalité :

  • Shawinigan

Adresse :

  • 100, 1e Rue

Lieux-dits :

  • Secteur Grand-Mère

Latitude :

  • 46° 37' 5.135"

Longitude :

  • -72° 40' 56.46"

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Références

Notices bibliographiques :

  • BROUILLETTE, Benoît. « L'industrie des pâtes et du papier ». s.a. La forêt : étude préparée avec la collaboration de l'École de génie forestier de Québec. Montréal, Éditions Fides, 1944, s.p.
  • CHARLAND, Jean-Pierre. Les pâtes et papiers au Québec, 1880-1980 : technologies, travail et travailleurs. Québec, Institut québécois de recherche sur la culture, 1990. 447 p.
  • DION, Alain. L'industrie des pâtes et papiers en Mauricie, 1887-1929. Université du Québec à Trois-Rivières, 1981. 205 p.
  • NIOSI, Jorge. « La Laurentide (1887-1928) : Pionnière du papier journal au Canada ». Revue d'histoire de l'Amérique française. Vol. 29, no 3 (1975), p. 375-415.
  • s.a. Produits forestiers Résolu [En Ligne]. http://www.pfresolu.com
  • TRÉPANIER, Paul. « Grand-Mère ». Continuité. Vol. 49 (1991), p. 46-52.
  • Ville de Grand-Mère. Les 100 ans de Grand-Mère 1898-1998. Sainte-Foy, Forum, 1998. 267 p.

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