Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Carrières Saint-Marc

Type :

Patrimoine immobilier

Autre(s) nom(s) :

  • La Carrière J. O. Gauthier
  • Les Carrières Langlois Ltée
  • Les Carrières Martineau et Deschambault

Région administrative :

  • Capitale-Nationale

Municipalité :

  • Saint-Marc-des-Carrières

Thématique :

  • Patrimoine industriel

Usage :

  • Fonction industrielle, transformation des minéraux et fabrication de produits finis (Fabriques de produits de la pierre)

Éléments associés

Groupes associés (2)

Personnes associées (1)

Inventaires associés (2)

Carte

Description

Les carrières Saint-Marc forment un complexe industriel, spécialisé dans l'extraction et l'exploitation de la pierre calcaire et de ses dérivés, dont les activités ont débuté en 1829. Bien que le site ait accueilli plusieurs exploitants dans le passé, la compagnie Graymont Portneuf Inc. est, en 2013, l'unique gestionnaire du site des carrières Saint-Marc et ses installations occupent une superficie réduite par rapport à l'emplacement originel total des carrières (environ 1 200 000 mètres carrés au lieu d'environ 3 000 000 mètres carrés). Comprenant une dizaine de bâtiments dont trois construits avant 1945, les carrières Saint-Marc sont situées dans la ville de Saint-Marc-des-Carrières, à l'ouest du croisement du boulevard Bona Dussault et de la rue Gauthier.

Les calcaires de la région de Saint-Marc appartiennent aux roches sédimentaires qui forment le socle de la province géologique des Basses-Terres du Saint-Laurent comprise entre le Bouclier laurentien et les Appalaches. Le calcaire de Trenton, la forme de calcaire la plus commune dans la vallée du Saint-Laurent, aussi appelé pierre de Deschambault, est depuis longtemps exploité à Saint-Marc-des-Carrières en raison de ses propriétés remarquables. Cette roche cristalline de qualité supérieure est reconnue pour sa pureté et sa couleur grise tirant vers le jaune.

Le principal usage de la pierre présente à Saint-Marc-des-Carrières demeure la pierre dimensionnelle : panneaux dimensionnés, tranches, pierre de taille. La pierre dimensionnelle est extraite des carrières en blocs à l'aide de deux types de scies : mécanique et à câbles. L'extraction se déroule environ neuf mois par année. Les blocs sont ensuite sciés à l'usine sur le site selon des formes et des finis variés.

La pierre de taille est ensuite expédiée à des entreprises spécialisées ailleurs au Québec, dont Pierre et Monuments Saint-Marc, et en Ontario. Celles-ci travaillent et sculptent la pierre de Saint-Marc selon les besoins de leurs clients. La pierre taillée est principalement utilisée pour la construction ou la rénovation de monuments, de résidences et d'édifices de prestige. Il est à noter que l'entreprise Pierre et Monuments Saint-Marc utilise toujours de l'équipement employé autrefois par les exploitants qui taillaient la pierre directement sur le site d'extraction.

L'entreprise Graymont Portneuf tire aussi de la pierre calcaire de Saint-Marc-des-Carrières plusieurs produits tels que la pierre concassée, la pierre à chaux agricole, le granulaire et la pierre à béton.

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Inventorié --
 

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Informations historiques

Si la présence d'affleurements d'épaisses couches de calcaire dans le sud-est de la paroisse Saint-Alban rend les terres peu propices à l'agriculture, elle favorise l'établissement de carrières pour la construction locale. Selon la tradition orale, c'est un ingénieur de Montréal qui aurait confirmé la valeur industrielle de la pierre calcaire des lieux en 1829.

Ce n'est toutefois qu'en 1835 que débute véritablement l'exploitation de la pierre dans cette région. À partir des années 1840, cette pierre s'impose de plus en plus dans les chantiers du coin. Dès lors, un nombre grandissant d'agriculteurs s'improvisent tailleurs de pierre, puis un noyau villageois se forme le long du rang 4 de la paroisse de Saint-Alban, plus tard nommé rang des Carrières.

Dans les ateliers de taille, qui ne sont au début que de simples abris sans plancher, chaque tailleur possède son coffre à outils contenant ciseaux, pics, grattoirs et masses, et pouvant compter jusqu'à 250 objets. Au XIXe siècle, le métier de tailleur de pierre se transmet de père en fils et repose sur un apprentissage de longue durée. Les jeunes apprentis commencent leur formation parfois dès l'âge de 13 ou 14 ans.

Dès les années 1850, la pierre extraite de Saint-Marc est recherchée notamment pour sa couleur uniforme, la facilité avec laquelle elle se sculpte et parce qu'elle se présente en lits épais, jusqu'à 1,2 mètre, permettant ainsi d'obtenir des pièces de grandes dimensions. Pour ces raisons, elle est considérée comme la meilleure pierre de construction du Québec.

L'arrivée en 1877 du chemin de fer Québec, Montréal, Ottawa et Occidental à quelques kilomètres des carrières rend possible l'expédition de la pierre au-delà de la région immédiate pour la construction d'édifices gouvernementaux, commerciaux et religieux ailleurs au Québec.

L'accès facile aux gisements, la disponibilité de rejets de pierre de construction et la teneur élevée en carbonate du calcaire favorisent l'implantation dès 1886 des premiers fours à chaux qui s'ajoutent aux activités d'extraction et de taille de pierre.

Au début du XXe siècle, on compte sept carrières dont une des plus importantes est celle de Georges Chateauvert et cie, qui emploie 95 tailleurs de pierre en plus de 30 travailleurs dans la carrière. Parmi les autres exploitants, on compte Joseph Gingras, Deschambault Stone Co., Damase Naud et J.O. Gauthier.

À partir de 1909, la production de chaux s'industrialise alors qu'on assiste à l'implantation d'importantes compagnies telles que la Standard Lime Co. et la Canada Lime and Stone Ltd. Afin produire de la chaux, les blocs de calcaire sont amenés au sommet des fours métalliques verticaux avec l'aide de wagonnets et de treuils. Les blocs ainsi déposés dans la partie haute du four écrasent ceux cuits dans la partie basse. La chaux est récupérée dans un wagonnet ou déposée sur une courroie en direction des services d'ensachage et d'expédition.

Dans les années 1930, on assiste à l'apogée de l'exploitation des carrières Saint-Marc. Les quatre carrières en opération (O. Martineau et fils Ltée, Gingras et frères Ltée, Olivier Gauthier et la Canada Lime and Stone) possèdent un capacité de production annuelle combinée de 500 000 pieds cubes, faisant de Saint-Marc le troisième centre de production de calcaire en importance au Canada.

Au début des années 1950, les carrières Martineau et Deschambault deviennent le principal exploitant de la région en se portant acquéreur des autres carrières au moment où on assiste à une baisse marquée de la demande pour la pierre de taille comme pierre d'ornement.

À la suite de la liquidation de cette entreprise dans les années 1970, trois exploitants se partagent les lots. En 1997, le Groupe Cogeneuf inc. finalise l'acquisition des trois derniers exploitants. Rachetée en 2000 par Graymont Portneuf inc., cette entreprise exploite essentiellement le site de l'ancienne carrière J.O. Gauthier pour fabriquer différents produits de la pierre.

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Emplacement

Region administrative :

  • Capitale-Nationale

MRC :

  • Portneuf

Municipalité :

  • Saint-Marc-des-Carrières

Adresse :

  • rue Saint-Joseph

Latitude :

  • 46° 40' 36.948"

Longitude :

  • -72° 3' 18.587"

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Références

Notices bibliographiques :

  • BOURQUE, Hélène et Alain GARIÉPY. Une histoire marquée par la pierre : Saint-Marc-des-Carrières 1901-2001. Saint-Marc-des-Carrières, Comité des fêtes du centenaire de Saint-Marc-des-Carrières, 2001. 136 p.
  • GOUDGE, Monson Fraser. Les calcaires de construction au Canada. Ottawa, Éditeurs J. O Patenaude, 1937. 212 p.
  • GOUDGE, Monson Fraser. Les calcaires du Canada. Gisements et caractéristiques, partie III. Ottawa, Éditeurs J. O Patenaude, 1935. 294 p.
  • Ministère des Ressources naturelles du Québec. « Gros plan sur les mines. Calcaires ». Ministère des Ressources naturelles du Québec. Ressources naturelles Québec [En ligne]. http://www.mrn.gouv.qc.ca/mines/industrie/architecturale/architecturale-exploitation-substances-calcaire.jsp
  • VALLIÈRES, Marc. Des mines et des hommes. Histoire de l'industrie minérale québécoise. Des origines à aujourd'hui. Québec, Ministère des Ressources naturelles, 2012. 319 p.

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