Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Usine Briques Hanson

Type :

Patrimoine immobilier

Autre(s) nom(s) :

  • Briqueterie La Prairie
  • Briqueterie Saint-Laurent

Région administrative :

  • Montérégie

Municipalité :

  • La Prairie

Thématique :

  • Patrimoine industriel

Usage :

  • Fonction industrielle, transformation des minéraux et fabrication de produits finis (Fabriques de produits en argile et en schiste)

Éléments associés

Groupes associés (3)

Personnes associées (2)

Inventaires associés (1)

Description

L'usine Briques Hanson est un important ensemble industriel situé à La Prairie dont les activités ont débuté au moins à partir de 1872. Propriété de Hanson Briques, division Heidelberg Cement Group, l'ensemble, toujours en opération, a produit en 2012 près de 44 millions de briques destinées essentiellement au marché québécois de la construction domiciliaire.

Le complexe est composé d'une usine principale érigée en 1954 sur l'emplacement d'une ancienne briqueterie construite à la fin du XIXe siècle. Les équipements et la machinerie situés à l'intérieur de l'usine sont disposés selon un plan en « U » afin de permettre à la matière première, le schiste argileux, de subir successivement les 4 étapes de transformation (broyage, façonnage, séchage, et cuisson et vidage).

À l'aide de machinerie lourde, le schiste argileux est introduit dans l'usine où il est réduit en poudre (broyage) au rythme de 50 tonnes par heure. Puis, on introduit de l'eau pour en faire une pâte épaisse qui passe ensuite à la machine à extrusion, une technologie introduite à l'usine dans les années 1970. Il en ressort un long lingot, doté de trous dans l'axe horizontal. C'est également à cette étape (façonnage) que l'on ajoute parfois un enrobage de sable et de minerai d'oxyde (p. ex. de cuivre ou de fer) qui donnera une couleur particulière à la brique lors de la cuisson. Le lingot est ensuite coupé en plus petits lingots de 1,50 mètres, divisés à leur tour en 20 briques. En raison de leur taille inégale, celles des exterminées sont rejetées, puis renvoyées au début du processus de fabrication. Les briques acceptées sont ensuite délicatement empilées sur un wagon, dont chacun a un poids total de près de 11 tonnes, avant d'être acheminées au séchoir pour une période de deux jours (séchage).

Les briques sont ensuite envoyées à la dernière étape : la cuisson. La briqueterie La Prairie comprend deux fours tunnels fonctionnant au gaz naturel, longs de 150 mètres, qui permettent de cuire la brique à une température atteignant 1 040 degrés Celsius. En raison de la demande insuffisante en briques en 2013, un seul des deux fours est en activité. Un total de 39 wagons sont introduits pour une période d'environ 36 heures dans le four qui fonctionne en continu. Une fois les tests de qualité réussis, les briques sont empilées, puis entreposées à l'extérieur. Le cycle complet de production dure ainsi environ 1 semaine.

À proximité de l'usine se trouve une carrière d'une superficie de 0,7 kilomètre carré et profonde de 10 mètres de laquelle on tire le schiste argileux utilisé dans la fabrication des briques. À l'aide de machinerie lourde, les ouvriers labourent à l'automne certaines parties de la carrière à une profondeur d'environ 40 centimètres. La roche est ensuite laissée à l'air libre pendant deux ans pour l'affaiblir et permettre de réduire le travail de concassage préalable au traitement. Une fois affaiblie, le schiste argileux est empilé à proximité de l'usine afin d'être utilisé durant l'hiver alors que la carrière est gelée.

Enfin, on retrouve également sur le site des bâtiments en tôle pour entreposer les briques, notamment pendant la saison hivernale, les anciens bureaux administratifs de la Briqueterie St-Laurent (no 2), démolie en 2001, ainsi que les vestiges d'un ancien four en brique qui servait à transformer le charbon en gaz.

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Inventorié --
 

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Informations historiques

C'est en 1872 qu'on mentionne pour la première fois dans les archives locales la production de brique à La Prairie. Entièrement conçues à la main sans moule, la fabrication des briques présente un aspect artisanal. En raison de la technologie disponible, seulement l'argile située en surface est utilisée dans la fabrication. Pour la cuisson des briques, on utilise des fours en ruche d'abeilles alimentés au charbon.

Ce type de production à La Prairie n'est pas le fruit du hasard. D'une part, la ville de La Prairie repose sur des dépôts de schiste argileux d'Utica et de Lorraine qui ont l'avantage de se couper facilement en minces couches. On retrouve ces types de schiste à différents endroits dans la vallée du Saint-Laurent, notamment à Delson, où des briqueteries verront également le jour. Le mélange de ces deux schistes, de couleur grise à l'état naturel, produit une brique rouge, appelée Steel Brick, reconnue pour sa durabilité. D'autre part, la ville de La Prairie est reliée dès 1872 au réseau du chemin de fer du Grand Tronc en plus de se trouver à proximité de Montréal, le plus important marché de construction du Québec.

À partir des années 1890, la production artisanale laisse place à la première grande briqueterie industrielle. Conscients de la valeur des riches dépôts d'argile sur son territoire et des avantages géographiques de La Prairie, et appuyés par des capitaux anglophones, l'ingénieur civil montréalais Lionel Henry Shirley et le manufacturier de briques compressées de Toronto Hugh Cameron fondent la Canada Brick and Tile Company, puis érigent une première usine (no 1). Quelques années plus tard, ils fondent la compagnie La Prairie Brick and Terra Cotta Co., qu'ils renomment en 1912 la National Brick Co. En 1913, la briqueterie produit déjà 64 millions de briques annuellement. La plus grande partie de la production est constituée de brique coupée au fil de laiton, mais on y fabrique aussi une certaine quantité de brique moulée à sec. Le schiste argileux est extrait de la carrière avec l'aide de pelle à vapeur, puis transporté sur des rails jusqu'à l'usine.

Pendant cette même période, en 1907, un groupe d'hommes d'affaires de Montréal fondent la St-Lawrence Pressed Brick and Terra Cotta Limited et inaugurent en 1911 une nouvelle briqueterie à La Prairie, à proximité de la première. Renommée La Briqueterie St-Laurent en 1924, cette usine (no 2), avec sa concurrente la National Brick Co, forment le plus important complexe de briqueteries au Canada. L'implantation de ces usines génère une importante demande en main d'oeuvre. En 1921, plus de 700 hommes travaillent dans ces deux usines.

En 1945, la compagnie Domtar achète l'usine de la National Brick Co. Inc, devenue depuis la La Prairie Co. Inc. En 1954, cette compagnie inaugure une nouvelle usine plus moderne pour remplacer la précédente (no 1). La Briqueterie St-Laurent érige à son tour en 1970 une nouvelle usine qui remplace ses anciennes installations (no 2). Cette dernière est achetée trois ans plus tard par la compagnie Jannock, qui procède à l'installation en 1976 d'une nouvelle unité de production qui augmente la capacité de production annuelle à 55 millions de briques.

En 1985, la compagnie Jannock limitée, déjà propriétaire de l'ancienne Briqueterie St-Laurent, fait l'acquisition de l'usine Domtar (no 1) lui permettant de doubler sa production. Pour la première fois dans l'histoire, les deux briqueteries, concurrentes depuis 1907, sont unifiées. En 1999, Jannock limitée vend ses usines de briques, dont celles de La Prairie, au Groupe Hanson PLC. Enfin, en 2005, la compagnie Heilderberg Cement Group fait l'acquisition du Groupe Hanson PLC.

Seule briqueterie au Québec, l'usine Briques Hanson emploie en 2013 une cinquantaine d'employés et produit annuellement près de 44 millions de briques de parement destinées principalement au secteur québécois de la construction.

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Emplacement

Region administrative :

  • Montérégie

MRC :

  • Roussillon

Municipalité :

  • La Prairie

Adresse :

  • 955, chemin Saint-José

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Références

Notices bibliographiques :

  • BOURDAGES, Gaétan. « Les briqueteries à La Prairie ». Bulletin de l'Association québécoise pour le patrimoine industriel. Vol. 24, no 1 (2013), p. 4-7.
  • CLARK, T. H. Région de St-Jean-Beloeil, comtés d'Iberville, de St-Jean, de Napierville-Laprairie, de Rouville, de Chambly, de St-Hyacinthe et de Verchères. Québec, Ministère des mines, Service de la carte écologique, 1955. 92 p.
  • Hanson Heidelberg Cement Group. Plus d'un siècle d'histoire pour une briqueterie du Québec. La Prairie, 2012. 18 p.
  • KEELE, Joseph. Rapport préliminaire sur les dépôts d'argile et de schistes de la province de Québec. Ottawa, Commission géologique du Canada, 1916. 230 p.

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