Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Brasserie Molson

Type :

Patrimoine immobilier

Autre(s) nom(s) :

  • Brasserie Molson O'Keefe

Région administrative :

  • Montréal

Municipalité :

  • Montréal

Thématique :

  • Patrimoine industriel

Usage :

  • Fonction industrielle, transformation de matières végétales et animales (Distilleries et brasseries)

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Description

Bien que la brasserie Molson, aujourd'hui propriété de Molson-Coors, ait toujours occupé la même fonction, l'immense complexe qui borde aujourd'hui la rue Notre-Dame est bien loin de la petite brasserie de 1786.

L'ensemble de la brasserie longe le fleuve Saint-Laurent et la rue Notre-Dame, et est délimitée à l'est par l'avenue Papineau et à l'ouest par la rue Montcalm. Un immeuble de bureau datant de 1954 se situe au nord de la rue Notre-Dame, alors que l'ensemble de la brasserie se situe au sud.

Le complexe est aujourd'hui composé d'un ensemble hétéroclite de bâtiments de formes et matériaux divers qui laissent deviner les différentes périodes de construction. Il est assez facile de lire en façade le développement d'est en ouest de l'ensemble. À proximité de l'avenue Papineau, la façade en pierre de taille au langage néo-classique (arcades, grandes fenêtres oblongues, corniches et frontons) est la partie la plus ancienne. Alors qu'à cette époque les constructions industrielles sont majoritairement en brique, l'usage de la pierre traduit ici tout le prestige que Molson voulait donner à l'entreprise.

En se déplaçant vers l'ouest, la façade, toujours en pierre, adopte des ouvertures de type plus industriel. À l'arrière, s'élève l'impressionnant bloc de briques aux murs aveugles, construit en 1963, où se trouve la monumentale inscription « MOLSON » sur la façade rue Notre-Dame ainsi que l'immense horloge sur la façade ouest. L'imposante cheminée industrielle s'élève au même endroit, arborant également le nom de l'entreprise en lettres blanches.

Au-delà de l'ancienne rue des Voltigeurs, qui constitua longtemps la limite ouest de l'emprise de la brasserie, s'étendent des bâtiments modernes : une grande façade de béton, légèrement en dents de scie, animée de quelques ouvertures en bandeaux verticaux (1959) à laquelle fait face l'immeuble de bureau de 1954. Cet immeuble reprend le langage de l'architecture institutionnelle des années 1950-1960 : une architecture sobre et aux motifs géométriques, mais dont les matériaux (tels que le bois et le marbre utilisés à l'intérieur) traduisent le prestige de l'entreprise.

Plus à l'ouest encore se situe une longue façade en béton texturé où se trouve un garage, construit en 1970, suivie d'un immeuble en brique d'un seul étage et aux larges fenêtres qui abrite aujourd'hui des bureaux.

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Inventorié --
 

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Informations historiques

Le 25 juin 1782, le jeune Anglais John Molson (1763-1836) débarque à Québec puis s'associe avec Thomas P. Loid, qui possède une brasserie au pied du courant Sainte-Marie, et dont Molson deviendra propriétaire en 1785.

Le bâtiment d'origine était en bois et était construit le long du chemin du Roy (rue Notre-Dame). Molson y brasse sa première bière le 28 juillet 1786. Très vite, la bière devient populaire et à la fin de l'année, les revenus sont de 1 000 $ pour une production de 80 tonneaux (soit 19 600 litres). Deux cents ans plus tard, on produira 6,4 millions d'hectolitres de bière pour un revenu qui dépassera le milliard de dollars.

John Molson achète ensuite des terrains alentour pour étendre sa façade sur Notre-Dame et rejoindre le fleuve. Il fait appel à Pierre Barsalou pour la construction d'une écurie, d'une grange et d'une glacière en 1790, puis d'un bâtiment un pierre en 1795.

En 1801, alors que la bière était entreposée dans des barriques, on commence à l'embouteiller et on construit une distillerie. Le site de la Brasserie accueillera ainsi plusieurs autres fonctions. À travers le temps, on y a trouvé une cour à bois (une scierie est même exploitée de 1797 à 1805), une distillerie, une fonderie et une malterie, construite en 1787, tout comme les voûtes de refroidissement, encore présentes sous la rue Notre-Dame.

En 1811, Molson achète la dernière parcelle de terrain qui le rend propriétaire de tout le quadrilatère compris entre le fleuve, la rue Notre-Dame, l'avenue Papineau et la rue des Voltigeurs. À l'ouest de ce terrain sont construits dans les années 1840 l'église Saint-Thomas, la terrasse Molson (un ensemble de résidences), ainsi que le Collège Molson, haut de cinq étages.

Après l'incendie qui ravage le quartier et endommage la brasserie en 1852, un nouvel agrandissement est réalisé en 1880, mais peu de transformations majeures sont réalisées en dehors de celle-ci dans la seconde moitié du XIXe siècle.

En 1900, l'électricité remplace la vapeur et ce sont les débuts de la réfrigération, puis en 1910, la brasserie utilise son premier véhicule motorisé. Le XXe siècle est donc celui de la modernité, mais aussi celui de l'expansion du site.

De nombreux architectes et ingénieurs ont conçu la brasserie au fil du temps, mais la contribution de la firme américaine C.F. Hettinger and Co. est particulièrement notable. De 1909 à 1913, Hettinger, agrandi la brasserie en construisant l'édifice à bureaux au coin de Papineau et de Notre-Dame, mais également des entrepôts et une salle d'embouteillage. Une chambre de fermentation, conçue par les ingénieurs McDougall et Friedman, est ajoutée et 1913 marque le début de l'automatisation des chaines d'embouteillage.

À partir de 1921, on assiste à l'expansion vers l'ouest. L'église St-Thomas et la terrasse Molson sont démolies et remplacées par des chambres de fermentation et des entrepôts. Les architectes McDougall, Smith et Flemming dessinent une chaufferie et des séchoirs à grains. La brasserie occupe alors tout le territoire remembré par John Molson père.

La démolition du collège en 1929 laisse place à des nouvelles constructions, toujours dessinées par Hettinger, qui travaille pour la brasserie jusqu'en 1943. L'achat en 1944 de terrains (plus à l'ouest) permet l'expansion vers l'ouest. En 1947, alors que le cheval est utilisé pour la dernière fois, on lance la construction de nouveaux édifices, pour un coût d'environ 10,5 millions de dollars. La brasserie atteint sa superficie maximale en 1975 après de nombreux ajouts dont la construction de l'imposant édifice de brique construit en 1963 par les architectes Fleming and Smith.

En 2005, la brasserie Molson fusionne avec la compagnie Coors, devenant ainsi l'un des plus grands brasseurs au monde. Des descendants de John Molson perpétuent toujours la présence de la famille en étant encore très actifs au sein de l'entreprise.

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Emplacement

Region administrative :

  • Montréal

MRC :

  • Montréal

Municipalité :

  • Montréal

Adresse :

  • 1555, rue Notre-Dame Est

Latitude :

  • 45° 31' 7.482"

Longitude :

  • -73° 32' 53.333"

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Références

Notices bibliographiques :

  • Communauté urbaine de Montréal. Répertoire d'architecture traditionnelle sur le territoire de la communauté urbaine de Montréal - L'architecture industrielle. Montréal, CUM, Service de planification du territoire, 1981. s.p.
  • DENISON, Merrill. Au pied du courant : l'histoire Molson. Montréal, Librairie Beauchemin, 1955. 423 p.
  • NOPPEN, Luc. Du chemin du Roy à la rue Notre-Dame. Québec, Ministère des Transports, 2001. 175 p.
  • PINARD, Guy. Montréal, son histoire, son architecture. Vol. 1. Montréal, Les Éditions La Presse, 1987. 346 p.
  • Ville de Montréal. Grand répertoire du patrimoine bâti de Montréal [En Ligne]. http://patrimoine.ville.montreal.qc.ca/inventaire/index.php

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