Monument des Marguerites du Sacré-Coeur décédées entre 1918 et 1998

Le monument collectif des Marguerites du Sacré-Coeur est une stèle horizontale imposante, d'une hauteur de 93 cm, d'une largeur de 152 cm et d'une épaisseur de 22 cm. La stèle de granit gris pâle poli repose sur un socle de granit brut. La ligne supérieure du monument est légèrement inclinée vers le centre, de façon à former un V. Tout au long de cette ligne apparaissent des marguerites incrustées en bas-relief. Les fleurs sont accolées les unes aux autres, comme dans une couronne sans fin. Au centre du monument, la sculpture en haut-relief de la tête d'une femme en marbre blanc est adossée à une croix en forme d'étoile gravée dans le monument. Le médaillon de la femme la représente avec un voile sur les cheveux et un collier de marguerites au cou. De prime abord, on ne peut pas deviner qu'il s'agit ici du monument commémoratif des Marguerites du Sacré-Coeur. Le fait que le nom d'un bon nombre de personnes commence par Marg.; qu'une série de marguerites soit ciselée au haut du monument; que le monument soit situé à la droite de celui de l'aumônier de la Crèche St-Vincent-de-Paul, tout cela nous a permis de faire les recherches nécessaires pour affirmer qu'il s'agit bien des Marguerites du Sacré-Coeur : filles-mères ayant travaillé à la Crèche Saint-Vincent-de-Paul entre 1905 et 1964 auprès des enfants illégitimes pris en charge par les Soeurs du Bon-Pasteur de Québec.

Ce monument est situé dans une zone dédiée à des oeuvres des Soeurs du Bon-Pasteur de Québec. On y trouve quatre monuments : 1) le monument commémorant des filles-mères ayant travaillé entre 1905 et 1964 auprès des enfants illégitimes de la Crèche Saint-Vincent-de-Paul et ayant pris la coiffe avec le titre de Marguerites du Sacré-Coeur; 2) une petite stèle en granit gris au pied de ce monument et sur laquelle on peut lire : HERMANCE BOUCHARD/1875-1959/ÉPOUSE DE FEU/ARTHUR SIMARD qui commémore la bienfaitrice de l'oeuvre; 3) un monument commémorant Mgr. Edgar Lemay (1885-1961), aumônier pendant 34 ans à la Crèche Saint-Vincent-de-Paul qui a demandé d'être inhumé auprès d'elles; 4) un monument cassé en deux consacré à la mémoire des Madeleines du Bon-Pasteur de Québec, anciennes filles prisonnières et/ou filles-mères, sur lequel on peut lire : A LA MEMOIRE/DES/MADELEINES/DU BON PASTEUR/DÉCÉDÉES DEPUIS/L'AN 1915/. Il ne faut pas confondre ce dernier avec un autre monument consacré à la mémoire des Madeleines du Bon-Pasteur de Québec pour la période 1868-1915 et qui se trouve au cimetière Notre-Dame-de-Belmont, sur le sentier Notre-Dame.

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« Parmi les nombreuses maisons dirigées par les Soeurs du Bon-Pasteur, une était destinée exclusivement à accueillir les filles-mères : la Miséricorde de Québec. Cet hospice avait été fondé en 1852 par une laïque Marie Métivier [¿]. Les religieuses en prirent charge en 1874 [...]. Par la même occasion, une entente fut conclue avec l'Université Laval pour que cette institution servît d'hôpital universitaire [...]. Quant aux enfants qui naissaient dans cette maison, ils furent d'abord envoyés à la Crèche d'Youville à Montréal, puis à l'hôpital du Sacré-Coeur de Québec, avant que les Soeurs du Bon-Pasteur fondent la Crèche Saint-Vincent de Paul, en 1901. [...] les religieuses suggéraient aux filles-mères de consacrer un an de leur vie à travailler gratuitement auprès des enfants de la Crèche. Entre 1905 et 1964, plus d'un millier répondirent à cet appel et « prirent la coiffe » avec le titre de Marguerites du Sacré-Coeur. La majorité d'entre elles travaillèrent un an seulement, mais d'autres renouvelèrent leur engagement et quelques-unes passèrent toute leur vie dans cette institution. [...] nombre [des enfants] était particulièrement élevé pendant la période de la Crise économique de même que les admissions chez les Marguerites du Sacré-Coeur, ce qui s'explique par la pauvreté. » Voir CLICHE, Marie-Aimée, « Morale chrétienne et « double standard sexuel ». Les filles-mères à l'hôpital de la Miséricorde à Québec 1874-1972 », Histoire sociale - Social History, vol. XXIV, numéro 47, mai-May 1991, p. 89-90; p. 98-99.

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