Moulin Goulet

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Le moulin Goulet est reconnu comme ayant été la plus importante usine de transformation du bois dans Bellechasse. Déjà en 1896, Joseph Goulet avait établi un premier moulin à vapeur dans le 6e rang de Saint-Lazare, lequel faisait office de moulange, carderie et scierie. Au début des années 1920, la famille Goulet construit un deuxième moulin ici dans le rang 8 de Saint-Damien-de-Buckland, mais de l'autre côté de la rivière des Abénaquis; sa machinerie proviendra du moulin de Saint-Lazare. En 1923, à la mort de Joseph Goulet, l'entreprise familiale passe entre les mains de son fils Joseph-Wilfrid qui abandonne entièrement le moulin d'origine, pour mieux faire prospérer la scierie de Saint-Damien; une nouvelle scierie fut ensuite construite à proximité du barrage. Enfin, de 1937 à 1941, il érige l'énorme structure à l'épreuve du feu qui jouxte la voie ferrée pour y effectuer exclusivement le rabotage du bois qui lui arrivait parfois de très loin.

Joseph-Wilfrid Goulet trouva en ce lieu un ensemble de facteurs favorables pour ses activités : proximité de la rivière des Abénaquis, abondance des terres forestières aux environs et surtout, présence de la voie ferrée Monk, qui desservait les états de la Nouvelle-Angleterre et le nord du Nouveau-Brunswick. Le complexe du moulin Goulet comportait plusieurs bâtiments : la scierie près de la rivière, l'usine de rabotage (planage), la bouilloire qui produisait de la vapeur avec les résidus de bois et un séchoir à bois. Le moulin Goulet fonctionna à l'électricité, d'abord produite avec la vapeur de la bouilloire, puis avec un moteur au diesel. Une voie de desserte du chemin de fer permettait de reculer les wagons jusqu'aux quais de chargement, encore visibles sur la gauche du bâtiment principal. Le moulin Goulet employait jusqu'à 35 hommes; il a cessé graduellement ses opérations à partir de 1963, pour fermer définitivement quelques années plus tard.

Au décès de Joseph-Wilfrid Goulet en1981, son fils unique Marcel a pris la relève, assurant l'entretien du bâtiment principal utilisé comme entrepôt pour le sirop d'érable, puis les produits du plastique. Avec ses caractéristiques architecturales d'origine, le bâtiment qui sert maintenant pour l'industrie du plastique, surprend par sa taille imposante, sa structure apparente en béton et en brique et ses claires voies abondamment vitrées qui laissent pénétrer la lumière. Marcel Goulet a fait sa carrière en foresterie à l'Université Laval. En 2013, le moulin appartenait toujours à la famille Goulet, formée de Gemma Rouleau et de ses enfants : Louise, Sophie, François, Jean et Pierre.

Il fut un temps où le hameau de « moulin Goulet » grouillait d'activités, à la limite de Saint-Lazare-de-Bellechasse et de Saint-Damien-de-Buckland; on y retrouvait un magasin général, une forge et un bureau de poste. Le moulin avait sa propre voie d'évitement d'une capacité de 13 wagons qui longeait la bâtisse, ce qui permettait de charger facilement le bois de sciage expédié sur le marché de Boston. Une gare minuscule, opérant sous le nom de Brie (rappelant la région d'origine d'un gendre de Joseph Goulet, né en France) avait aussi été aménagée à quelque 200 m de là, près de la traverse à niveau. Sa voie d'évitement pouvait accueillir six autres wagons. Selon les horaires ferroviaires, le train s'y arrêtait surtout sur demande.

Les cartes fédérales et les horaires ferroviaires font état d'une autre station désignée sous le nom de Saint-Lazare, située à 1,5 km au nord du moulin Goulet et aujourd'hui sans accès routier. Elle possédait une longue voie d'évitement permettant de stationner 90 wagons et fut en service jusqu'en 1958. On n'y retrouvait aucune gare, mais du matériel de lutte contre les incendie y était entreposé.

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