Orgue

Orgue du choeur des religieuses augustines de l'Hôpital général de Québec, occupant la pleine largeur du jubé.

Il se décline en trois parties, soit le buffet, la console et son banc.

Son jeu principal est le Dulciane, composé de 32 tuyaux, complété par un Nazard de bois et métal à 61 tuyaux, et autres jeux.

La console à pédales possède deux claviers. Elle est située sur le jubé, en retrait vers la gauche.

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Statut	Catégorie	Autorité	Date
Classement	Situé dans un immeuble patrimonial	Ministre de la Culture et des Communications	1977-12-09

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L'orgue du choeur des religieuses augustines de l'Hôpital général de Québec a été acheté en 1863 auprès d'un marchand de Québec nommé Elusipe LaRue. Il s'agit d'un orgue provenant de la manufacture d'orgue Schiedmayer, située à Stuttegart en Allemagne. Le Journal de l'Administration de la communauté rapporte à l'époque que cet orgue est « [...] approuvé de tous les musiciens de Québec, tant pour l'harmonie des sons que pour la confection du mécanisme ». Les religieuses en apprécient son élégance et sobriété. Le choeur des religieuses n'étant pas conçu pour accueillir un orgue de cette taille, il fallut lui apporter quelques modifications. Il est d'abord agrandi de quelques pieds à l'arrière, empiétant sur la sacristie. L'orgue est ensuite placé sur une estrade érigée à cet effet, afin de favoriser la projection du son. Les stalles des religieuses sont réorganisées d'une manière plus ou moins satisfaisante selon la rédactrice du Journal, qui écrit: « [...] il n'y resta de désagréable que les deux stalles en arrière de celles des Supérieures, mais elles ne laissèrent pas d'être recherchées par les infirmes ».

Lors de la reconstruction du choeur en 1958-1960, l'orgue est démonté et confié à Maurice et André Guilbault, de l'entreprise Orgue Providence de Saint-Hyacinthe. L'orgue est remanié et réintègre finalement le choeur le 23 février 1960. Deux sections de tuyaux sont ajoutées de chaque côté de l'orgue original, qui perd en contrepartie ses ornements faîtiers. Une nouvelle console remplace également l'ancienne. L'orgue sera à nouveau retravaillé en 1963 et 1984.

Lorsque cet orgue est acquis par les Augustines en 1863, il remplace un orgue de dimensions plus modestes qui avait été offert à la communauté en 1842 par leur chapelain de l'époque, Laurent Thomas Bédard. Cet orgue avait été confectionné par le facteur d'orgues Charles-Auguste Fay de Trois-Rivières, qui vint lui-même procéder à son installation. Il sera toutefois jugé finalement insuffisant pour les besoins de la communauté.

Le tout premier orgue à avoir pris place au choeur des religieuses de l'Hôpital général provient du palais épiscopal de Québec. En 1705, mère Marie-Louise Soumande dite Saint-Augustin, première supérieure de l'Hôpital général, souhaite doter son monastère d'un orgue pour soutenir le chant des religieuses au choeur. Le plain-chant des offices religieux était particulièrement cher à mère Soumande, qui constatait toutefois « [...] qu'il ne pourrait pas longtems se soutenir vu le petit nombre où elles étoient ». Elle convoite alors, et obtient, le petit orgue de la chapelle inachevée du palais épiscopal, vacant alors que Monseigneur de Saint-Vallier, évêque de Québec, est retenu prisonnier en Angleterre. Absent du Canada depuis 1700, Monseigneur de Saint-Vallier ne remettra les pieds en son évêché qu'en 1713. Il dégarnit peu à peu le palais épiscopal pendant cette absence prolongée, n'oubliant pas dans ses largesses l'Hôpital général qu'il a lui-même fondé en 1692. L'orgue a donc peut-être été obtenu de son aval.

Paul-André Dubois, historien, suggère que l'orgue acquis par les Augustines en 1705 pourrait être un orgue tout de bois, fabriqué par François Grouard (1662-1743), sous-diacre du Séminaire de Québec. Il soutient: « [...] il est peu probable que l'orgue n'ait pas été lui aussi une production locale, d'autant que l'instrument était de petite dimension, selon l'annaliste de l'Hôpital général. Suivant tout ce qui a été exposé jusqu'ici, l'ecclésiastique [François Grouard] ayant fait de petits orgues pour diverses églises, selon Latour, pourrait fort bien être le créateur de cet instrument installé dans la chapelle du palais épiscopal. » (Paul-André Dubois, 2018). Dubois poursuit son portrait de François Grouard, qui sera chassé du Séminaire par manque de fonds et aussi peut-être pour cause d'inconduites, qui n'ont pu être précisées. À partir de 1726, il loge à l'Hôpital général, où il décède en 1743, à l'âge de 81 ans.

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