Site patrimonial du Manoir-Rioux-Belzile

Le site patrimonial du Manoir-Rioux-Belzile est un ensemble constitué d'une résidence rurale érigée entre 1803 et 1815, d'un chalet bâti vers 1916, de leur terrain et de quelques dépendances. La maison en bois présente un vaste volume rectangulaire d'un étage et demi coiffé d'un toit à deux versants retroussés et à larmiers cintrés. Ses façades parées de planches horizontales comportent des ouvertures réparties de manière asymétrique, et son toit, percé d'une souche de cheminée décentrée, est orné de fausses cheminées en bois aux extrémités. Le chalet situé entre la maison et le fleuve est composé d'un corps de logis rectangulaire, d'un solarium et d'un appentis. Recouvert de bardeaux de bois, il possède des ouvertures sur tous les côtés ainsi qu'une galerie couverte sur la façade donnant sur le fleuve. Une remise et d'anciennes latrines font également partie du site, qui s'étend sur un terrain à la végétation abondante implanté entre le chemin de la Grève-Rioux et le littoral du fleuve Saint-Laurent, dans la municipalité de Notre-Dame-des-Neiges.

Ce bien est classé site patrimonial. Cette protection s'applique à l'extérieur de la résidence, du chalet et des dépendances, ainsi qu'au son terrain.

Le manoir Rioux-Belzile est aussi classé immeuble patrimonial.

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Statut	Catégorie	Autorité	Date
Classement	Site patrimonial	Ministre de la Culture et des Communications	2022-02-25 Prise d'effet : 2021-03-10
Catégories de conservation 2 - Extérieur supérieur 9 - Terrain notable 12 - Potentiel archéologique significatif
Statuts antérieurs Avis d'intention de classement, 2021-03-09
Citation	Site patrimonial	Municipalité (Notre-Dame-des-Neiges)	2011-01-10
Statuts antérieurs Avis de motion de citation, 2010-11-08

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Le site patrimonial du Manoir-Rioux-Belzile présente un intérêt pour sa valeur historique. Il témoigne de l'occupation et du développement de la seigneurie de Trois-Pistoles le long du littoral par les seigneurs Rioux à compter de la fin du XVIIe siècle. Le site correspond à une partie de la terre que concède en 1784 le seigneur Étienne Rioux à son frère Jean-Baptiste, père d'Ignace Rioux. Entre 1803 et 1815, ce dernier y fait construire une maison de ferme, aujourd'hui connue sous le nom de manoir Rioux-Belzile. La maison demeure la propriété de la famille Rioux jusqu'en1919, puis est acquise par la famille Belzile en 1949. Au XXe siècle, alors que la région est un important lieu de villégiature, la résidence est régulièrement offerte en location à des estivants, dont les religieuses de l'Enfant-Jésus, ainsi que le journaliste Olivar Asselin et l'architecte Jean-Omer Marchand, qui sont les époux des sœurs Alice et Éva LeBoutillier. Marchand se fait d'ailleurs construire un chalet à proximité de la maison. Ce chalet est loué durant les années 1950 par le peintre Léonard Parent, dit Basque. Le site rappelle à la fois le premier noyau de peuplement près du fleuve Saint-Laurent et l'essor de la villégiature dans le secteur de Trois-Pistoles au cours du XXe siècle. Le site possède un potentiel archéologique.

Le site patrimonial du Manoir-Rioux-Belzile présente également un intérêt pour ses valeurs architecturale. Le manoir constitue un exemple représentatif de l'architecture résidentielle québécoise de la première moitié du XIXe siècle. Plusieurs de ses caractéristiques illustrent la persistance des méthodes de construction et des modèles élaborés au XVIIIe siècle, dont les fondations en pierre peu dégagées du sol et la disposition asymétrique de ses ouvertures. La maison présente par ailleurs des éléments popularisés au XIXe siècle, comme son toit à deux versants à larmiers cintrés et ses deux fausses cheminées en bois, aux extrémités du faîte, qui rappellent la recherche de symétrie propre à l'architecture d'inspiration classique. Le chalet est pour sa part composé d'un corps de logis rectangulaire, d'un solarium et d'un appentis. Sa fenestration abondante, sa galerie, son solarium et son orientation vers le fleuve témoignent d'une manière d'habiter adaptée au phénomène de la villégiature.

Le site patrimonial du Manoir-Rioux-Belzile présente aussi un intérêt pour sa valeur paysagère. Les bâtiments sont implantés en retrait de la voie publique, sur un grand terrain dégagé et peu aménagé, doté d'une végétation abondante et situé en bordure du fleuve. L'ensemble présente une vue remarquable sur l'île située en face ainsi que sur la plage. Le caractère paysager du site a contribué à son appréciation par les villégiateurs.

Source: Ministère de la Culture et des Communications, 2022.

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Les éléments caractéristiques du site patrimonial du Manoir-Rioux-Belzile liés à ses valeurs historique, architecturale, ethnologique et paysagère comprennent, notamment :
- son emplacement sur un grand terrain dégagé, peu aménagé et doté d'une végétation abondante, bordé par le chemin de la Grève-Rioux et le littoral du fleuve Saint-Laurent, dans la municipalité de Notre-Dame-des-Neiges;
- les composantes du site, dont le manoir Rioux-Belzile, le chalet, la remise et les anciennes latrines;
- le manoir Rioux-Belzile, dont le plan rectangulaire, l'élévation d'un étage et demi, le toit à deux versants à larmiers retroussés et cintrés, les fondations en pierre peu dégagées du sol, le parement en planches horizontales peintes en blanc, les portes en bois à panneaux, les fenêtres rectangulaires à battants et à petits carreaux, les planches cornières, les chambranles, la souche de cheminée en pierre, les deux fausses cheminées en bois situées aux extrémités du faîte, ainsi que le fruit de certains murs;
- le chalet, dont le plan rectangulaire, l'élévation d'un étage, les toits à un versant et en appentis, le solarium, l'appentis, la galerie couverte, le parement en bardeaux de cèdre, les portes vitrées à panneaux, les fenêtres rectangulaires (dont une jumelée), les planches cornières et les persiennes;
- les anciennes latrines et la remise situées au sud-ouest de la maison, dont les plans rectangulaires, les élévations d'un étage, les toits à deux versants droits, les parements en planches verticales ainsi que la porte à double vantail de la remise.

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Le site patrimonial du Manoir-Rioux-Belzile est implanté sur un territoire dont l'occupation permanente remonte à la fin du XVIIe siècle, lors de l'établissement du seigneur Jean Rioux (1652-1710). En 1696, Rioux échange sa terre de l'île d'Orléans contre la seigneurie de Trois-Pistoles, qui appartient à Charles Denys de Vitré (1645-1703). Rioux est le premier seigneur à occuper le territoire de cette seigneurie et à tenter de la mettre en valeur. Son fils aîné, Nicolas (1680-1756), prend la relève à son décès et acquiert, en 1712, la seigneurie voisine, située en aval de son domaine. Le peuplement se fait graduellement au cours des décennies suivantes, le long de la rive du Saint-Laurent. De 1782 à 1783, une vingtaine d'héritiers se partagent les deux seigneuries, qui correspondent aux territoires actuels de la ville de Trois-Pistoles et de la municipalité de Notre-Dame-des-Neiges.

En 1784, le seigneur Étienne Rioux (1726-1800) concède à son frère Jean-Baptiste une partie de sa terre sur laquelle se trouve le site actuel. En 1800, Ignace Rioux (1782-1864), second fils de Jean-Baptiste et agriculteur, hérite d'une partie des terres de son père, et y construit entre 1803 et 1815 la maison aujourd'hui connue sous le nom de manoir Rioux-Belzile.

Au cours des décennies suivantes, la population de Trois-Pistoles connaît un essor important. Alors que la zone littorale constitue le premier noyau de peuplement, le plateau sud, qui domine la rive, devient le nouveau centre institutionnel. Plusieurs habitations riveraines sont alors démontées et reconstruites sur le plateau. Le manoir Rioux-Belzile est aujourd'hui la demeure la plus ancienne érigée en bordure du premier chemin du Roy.

La maison demeure la propriété de la famille Rioux durant quatre générations, la propriété conservant sa vocation agricole pendant ce temps. Au XXe siècle, alors que la région est un important lieu de villégiature, la résidence est régulièrement offerte en location à des estivants, dont les religieuses de l'Enfant-Jésus. Parmi ceux-ci figure aussi le journaliste Olivar Asselin (1874-1937), qui y séjourne périodiquement entre 1901 et 1930. Son épouse Alice LeBoutillier, petite-fille d'un riche marchand de Trois-Pistoles, lui a fait connaître le secteur. La soeur de cette dernière, Éva, et son mari le réputé architecte Jean-Omer Marchand (1873-1936), achètent une partie du terrain en 1915 et s'y font construire l'année suivante un chalet, qu'ils occupent jusqu'en 1930.

Passée aux mains de la famille Bélanger en 1919, le manoir Rioux-Belzile est acquis en 1949 par la famille Belzile, qui prend également possession de la partie de terrain comprenant le chalet en 1955.

Le chalet est loué durant les années 1950 par le peintre Léonard Parent, dit Basque (1927-2016), qui y crée des oeuvres représentant le manoir et la grève.

Le manoir Rioux-Belzile est cité en 2007, une protection étendue au site patrimonial en 2011.

Le site patrimonial du Manoir-Rioux-Belzile est classé en 2022. À la même occasion, la résidence est classée immeuble patrimonial.

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