Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Christ en croix

Type :

Patrimoine mobilier (Oeuvre d'art / Ethno-historique)

Région administrative :

  • Mauricie

Municipalité :

  • Saint-Léon-le-Grand

Date :

  • 1833 – 1838 (Production)

Thématique :

  • Patrimoine religieux

Tradition religieuse :

  • Christianisme (Catholicisme (rite latin))

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (1)

Patrimoine mobilier associé (1)

Personnes associées (1)

Images

Description

Le Christ en croix est une sculpture en ronde-bosse réalisée entre 1833 et 1838 pour la paroisse de Saint-Léon-le-Grand. L'oeuvre en bois polychrome représente le Christ crucifié grandeur nature. Le personnage a la tête inclinée sur l'épaule droite et les yeux entrouverts. Il est coiffé d'une couronne d'épines et vêtu d'un « perizonium » noué à la taille. Le corpus est fixé à une croix en bois verni. L'inscription I.N.R.I. apparaît sur le « titulus » placé au-dessus de la tête du Christ.

Ce bien est classé objet patrimonial.

Lieu de production :

  • Amérique du Nord > Canada > Québec

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Objet patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 2011-01-20
 

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Valeur patrimoniale

Le Christ en croix présente un intérêt patrimonial pour ses valeurs ethnologique et historique. Il témoigne du courant de dévotion envers les représentations du Christ souffrant ou mort. L'intérêt grandissant des fidèles pour les expressions dramatiques de la Passion, de la crucifixion, de l'« Ecce homo » et de la « Pietà » est à l'origine de l'érection de nombreux calvaires à partir de la fin du Régime français. Les calvaires sont parfois intégrés aux chemins de croix extérieurs qui représentent la Passion du Christ en quatorze stations, de sa condamnation à sa mise au tombeau. La crucifixion, correspondant à la douzième station, est souvent représentée grandeur nature. Le Christ en croix de l'église de Saint-Léon-le-Grand a été réalisé entre 1833 et 1838 pour ce type d'installation extérieure. Dès 1853, le corpus est placé à l'intérieur du lieu de culte afin d'être protégé des intempéries. La sculpture est d'abord installée au-dessus de l'autel latéral ouest. Elle est ensuite déplacée, probablement au début du XXe siècle, sur le mur de la nef où était situé le banc d'oeuvre. Le Christ en croix évoque d'anciennes dévotions catholiques et constitue un élément important du patrimoine religieux québécois.

Le Christ en croix présente également un intérêt patrimonial pour sa valeur historique découlant de son association avec Alexis Milette (1793-1869), l'artiste qui l'a réalisé. Ce dernier compte parmi les sculpteurs les plus actifs des régions de Trois-Rivières et de Nicolet au XIXe siècle. L'artiste natif de Yamachiche a vraisemblablement été formé chez son père, Joseph Milette, puis dans l'atelier de Louis Quévillon (1749-1823). Il obtient son premier contrat en 1815 pour exécuter le décor de l'église de sa paroisse natale, Sainte-Anne-d'Yamachiche. Il crée son propre atelier et obtient plusieurs contrats dans la grande région de Trois-Rivières en tant que sculpteur, menuisier, entrepreneur et même architecte. Milette est engagé en 1830 pour exécuter le décor intérieur de l'église de Saint-Léon-le-Grand. Les autorités de cette paroisse lui confient également au cours des années 1830 la réalisation d'un chandelier pascal et d'un chemin de croix extérieur comprenant un Christ en croix grandeur nature. Ce corpus est l'une des rares sculptures en ronde-bosse subsistantes produites par Milette, et il constitue ainsi un témoin précieux de l'oeuvre de cet artiste.

Le Christ en croix présente en outre un intérêt patrimonial pour sa valeur artistique. L'oeuvre est caractéristique des représentations de Jésus crucifié réalisées au Québec tout au long du XIXe siècle. Le modèle présente généralement le Christ la tête penchée sur l'épaule droite, vêtu d'un « perizonium », une bande de tissu nouée à la taille. Il est habituellement retenu à la croix par quatre clous, et ses pieds reposent côte à côte sur la base appelée « suppedanum ». Le corpus de l'église de Saint-Léon-le-Grand reprend la plupart des caractéristiques de ce modèle, mais le Christ, le plus souvent représenté mort, est ici représenté vivant, les yeux entrouverts. Par ailleurs, le corps du personnage semble inanimé, mais les bras et les mains évoquent une certaine tension qui concorde avec le choix de la représentation du Christ encore vivant. L'artiste a réalisé une oeuvre à l'anatomie réaliste. Une attention particulière a été portée à la tête. La chevelure et la barbe, notamment, sont très détaillées. Le drapé du « perizonium » est également très achevé. Le sculpteur a multiplié les plis horizontaux sur le devant de la figure et fait retomber en éventail le tissu noué sur le côté. Le Christ en croix témoigne de l'attention particulière portée à la représentation de la crucifixion, et il constitue un exemple représentatif de la statuaire religieuse de la première moitié du XIXe siècle.

Source : Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine du Québec, 2011.

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Éléments caractéristiques

Les éléments clés du Christ en croix comprennent, notamment :
- la statue en bois polychrome du Christ en croix grandeur nature présentant un traitement réaliste de l'anatomie, la tête inclinée vers l'épaule droite, les yeux entrouverts, les pieds cloués côte à côte sur le « suppedanum » (support sous les pieds), le « perizonium » ajusté à la taille et noué du côté droit, ainsi que la couronne d'épines;
- la croix en bois verni et le « titulus » portant l'inscription I.N.R.I. placé au-dessus de la tête du Christ.

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Informations historiques

Le Christ en croix a été réalisé pour le chemin de croix extérieur de la paroisse de Saint-Léon-le-Grand en Mauricie. L'église de l'endroit est érigée entre 1819 et 1824. La réalisation du décor intérieur est confiée en 1830 au sculpteur Alexis Milette (1793-1869). Ce dernier, vraisemblablement formé dans l'atelier de Louis Quévillon (1749-1823), compte parmi les artistes les plus actifs dans les régions de Trois-Rivières et de Nicolet au XIXe siècle. Tout au long de sa carrière, il exerce les tâches de sculpteur, de menuisier, d'entrepreneur et même d'architecte.

Entre 1833 en 1838, les autorités de la paroisse lui commandent un chemin de croix extérieur. Milette réalise à cet effet une représentation grandeur nature du Christ crucifié. Le chemin de croix est vraisemblablement inauguré le 18 mai 1838. En 1853, lors d'une visite pastorale, Mgr Thomas Cook (1792-1870) exige le démantèlement du chemin de croix qui commence à se détériorer. Le corpus est alors placé à l'intérieur du lieu de culte, au-dessus de l'autel latéral ouest. Il est ensuite déplacé, probablement au début du XXe siècle, sur le mur de la nef où était situé le banc d'oeuvre. Le Christ en croix est alors surmonté d'une large banderole et entouré d'instruments de la Passion.

Dans les années 1990, le corpus est décroché du mur par mesure de sécurité. Il est réinstallé au même emplacement après les importants travaux de consolidation et de restauration de l'église effectués à partir de 1999.

L'église de Saint-Léon-le-Grand est classée en 2011. Le Christ en croix et le chandelier pascal sont classés à la même occasion.

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Emplacement

Region administrative :

  • Mauricie

MRC :

  • Maskinongé

Municipalité :

  • Saint-Léon-le-Grand

Adresse :

  • 701, rue Principale

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Références

Notices bibliographiques :

  • CAUCHON, Michel. « Milette, Alexis ». Université Laval/University of Toronto. Dictionnaire biographique du Canada [En ligne]. http://www.biographi.ca
  • MORISSET, Lucie K. et Luc NOPPEN. Église Saint-Léon-le-Grand, Maskinongé, Québec. s.l. Commission des lieux et monuments historiques du Canada, 1998. s.p.
  • PLOURDE, Amanda. Notes historiques sur la paroisse de Saint-Léon le Grand. Trois-Rivières, Le Bien public, 1916. 88 p.

Multimédias disponibles en ligne :

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