Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Usine de filtration

Type :

Patrimoine immobilier

Autre(s) nom(s) :

  • Site du patrimoine (partie du lot 3 067 104)
  • Site du patrimoine constitué (Ville de Trois-Rivières, 2007)
  • Site du patrimoine de l'usine de filtration de la CIP

Région administrative :

  • Mauricie

Municipalité :

  • Trois-Rivières

Date :

  • 1920 – 1921 (Construction)

Usage :

  • Transport, communication et services publics (Ouvrages de régularisation et de traitement des eaux > Stations de traitement des eaux)

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (1)

Groupes associés (1)

Inventaires associés (1)

Images

Description

Le site du patrimoine de l'usine de filtration de la Canadian International Paper (CIP), constitué en 2007, est un site industriel comprenant une usine de filtration probablement construite de 1920 à 1921 ainsi que les vestiges d'une ancienne scierie. L'usine en brique rouge présente un plan rectangulaire d'un étage et est coiffée d'un toit à deux versants à pente très faible. Les murs sont percés de nombreuses fenêtres de grandes dimensions à arc surbaissé. Une tour octogonale, liée au bâtiment par une passerelle, se trouve à proximité, dans la rivière Saint-Maurice. Le site est aménagé au confluent de cette rivière et du fleuve Saint-Laurent, dans la ville de Trois-Rivières. Un site inscrit à l'Inventaire des sites archéologiques du Québec est associé au lieu.

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Citation Situé dans un site patrimonial Municipalité (Trois-Rivières)
 

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Informations historiques

Le site du patrimoine de l'usine de filtration de la Canadian International Paper (CIP) est aménagé au confluent de la rivière Saint-Maurice et du fleuve Saint-Laurent. L'occupation de l'emplacement par des entreprises fondées sur l'exploitation commerciale de la forêt remonte au milieu des années 1850, alors que le premier moulin à scier de Trois-Rivières y est érigé par les entrepreneurs américains Norcross et Philipps. La scierie, reconstruite en 1872 à la suite d'un incendie, est acquise par la Saint-Maurice Lumber en 1892 puis cédée à l'International Paper en 1899. En 1910, le gouvernement du Québec adopte une loi limitant l'exportation du bois de papeterie québécois non transformé. Cette mesure incite les Américains à implanter des usines de pâtes et papiers sur le territoire québécois plutôt qu'aux États-Unis. Ainsi, un bâtiment voué à la transformation du bois en pâtes et papiers est construit à proximité de la scierie par une filiale de l'International Paper, la CIP, vers 1919. L'usine de filtration, destinée à pomper, filtrer et traiter les eaux usées de la compagnie, est probablement érigée de 1920 à 1921. À la fin des années 1920, l'établissement de la CIP devient la plus grande usine de papier journal au monde, contribuant à faire de Trois-Rivières la capitale mondiale de ce type de production.

Entre 1926 et 1936, des modifications importantes sont apportées à l'usine de filtration. Un agrandissement est réalisé du côté est afin de loger des filtres à tamis rotatifs. Une nouvelle prise d'eau, de forme octogonale, est également construite à une quinzaine de mètres du rivage dans la rivière Saint-Maurice. L'ancien puits d'alimentation, situé plus près du rivage, est néanmoins conservé pour servir de support à la passerelle faisant le lien entre l'usine et la nouvelle prise d'eau. Après 1955, l'aménagement d'une salle de chloration à l'extrémité sud du bâtiment entraîne le percement d'une large porte sur la façade ouest afin de permettre le déchargement des cylindres de chlore. Vers 1960, un petit appentis servant de salle électrique est adossé au mur nord de l'usine. Par la suite, trois pompes servant à l'alimentation de l'usine sont ajoutées sur une plate-forme extérieure, à la base du puits d'alimentation. De plus, une fenêtre de la façade ouest est remplacée par une porte charretière, probablement pour le transport de matériel destiné à la maintenance des équipements de l'usine.

Vers 1980, l'ensemble du complexe papetier est acquis par la compagnie Produits forestiers Canadien Pacifique. Au moment de sa fermeture en 2000, l'usine était la propriété, depuis quelques années, de la société Tripap. En 2001, l'ensemble des installations est vendu, puis démoli. Seul le bâtiment qui abritait l'usine de filtration des eaux est conservé.

Le site du patrimoine de l'usine de filtration de la CIP est constitué en 2007. En 2009, Boréalis, un centre d'histoire de l'industrie forestière, entreprend l'aménagement des lieux afin de s'y installer.

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Évaluation d'inventaire

  • Inventaire du patrimoine bâti de Trois-Rivières (2009 - 2010)
    Ville de Trois-Rivières


  • La valeur patrimoniale du site du patrimoine de l'usine de filtration de la CIP repose sur son intérêt historique. Le site témoigne du développement de l'industrie des pâtes et papiers à Trois-Rivières au début du XXe siècle. Son occupation par des entreprises fondées sur l'exploitation commerciale de la forêt remonte au milieu des années 1850, alors que le premier moulin à scier de la ville y est érigé par les entrepreneurs américains Norcross et Philipps. La scierie, reconstruite en 1872 à la suite d'un incendie, est acquise par la Saint-Maurice Lumber en 1892 puis cédée à l'International Paper en 1899. En 1910, le gouvernement du Québec adopte une loi limitant l'exportation du bois de papeterie québécois non transformé. Cette mesure incite les Américains à implanter des usines de pâtes et papiers sur le territoire québécois plutôt qu'aux États-Unis. Ainsi, un bâtiment voué à la transformation du bois en pâtes et papiers est construit à proximité de la scierie par une filiale de l'International Paper, la CIP, vers 1919. L'usine de filtration, destinée à pomper, filtrer et traiter les eaux usées de la compagnie, est probablement érigée de 1920 à 1921. À la fin des années 1920, l'établissement de la CIP devient la plus grande usine de papier journal au monde, contribuant à faire de Trois-Rivières la capitale mondiale de ce type de production. Le site du patrimoine témoigne donc de l'occupation du secteur par une des industries les plus prospères de l'histoire de la municipalité.

    La valeur patrimoniale du site repose sur son intérêt architectural. L'usine de filtration constitue en effet un bon exemple de l'architecture industrielle fonctionnaliste présentant un système constructif mixte. Ce type architectural répond essentiellement à des objectifs d'efficacité et d'économie, puisque le bâtiment est entièrement conçu en fonction des besoins de la production. Le vocabulaire architectural et ornemental utilisé est simplifié et reflète habituellement la structure de l'édifice. L'usine de filtration est représentative de ce type par sa maçonnerie en brique, son toit en apparence plate, mais en réalité à deux versants à pente très faible, ainsi que la sobriété de son décor extérieur. Ce dernier laisse deviner la structure du bâtiment par le rythme des fenêtres et des pilastres. Par ailleurs, le système constructif de l'édifice allie des techniques de construction anciennes et nouvelles. Au XIXe siècle, les bâtiments industriels présentent habituellement une charpente en bois et des murs porteurs en maçonnerie. Ce type de structure ne permet que des ouvertures de dimensions limitées souvent surmontées d'un arc structural. Au tournant du XXe siècle, de nouveaux matériaux tels le fer, l'acier puis le béton armé permettent la construction de charpentes plus solides qui libèrent les murs de leur rôle de soutien. Probablement construite de 1920 à 1921, l'usine de filtration présente un système constructif mixte composé de murs porteurs en brique et de poutres en béton armé qui supportent un toit également en béton. Le bâtiment est donc représentatif de l'introduction de nouveaux matériaux dans des systèmes de construction plus traditionnels.

    La valeur patrimoniale du site repose sur son implantation. Situé au confluent de la rivière Saint-Maurice et du fleuve Saint-Laurent, le site témoigne des pratiques courantes de l'industrie papetière en matière de localisation d'usines. L'érection de celle-ci à proximité de la rivière Saint-Maurice, alors baptisée « la rivière du papier », assure le transport des billes de bois jusqu'au complexe, alors que la voie navigable du Saint-Laurent sert à l'expédition de papier journal et au transport de bois à pâte en provenance d'autres régions du Québec. Par sa situation géographique privilégiée, le site du patrimoine rappelle les règles qui guidaient l'implantation des usines de pâtes et papiers au début du XXe siècle.
    Source : Ville de Trois-Rivières, 2009.

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    Emplacement

    Region administrative :

    • Mauricie

    MRC :

    • Trois-Rivières

    Municipalité :

    • Trois-Rivières

    Adresse :

    • 508, rue des Commissaires

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    Références

    Notices bibliographiques :

    • CHARLAND, Jean-Pierre. Les pâtes et papiers au Québec, 1880-1980 : technologies, travail et travailleurs. Québec, Institut québécois de recherche sur la culture, 1990. 447 p.
    • HILLER, Michael. « Un grand projet en Mauricie : Trois-Rivières sur Saint-Laurent ». Urbanité. No printemps (2009), p. 20-24.
    • Patrimoine trifluvien. No 12 (2002).
    • Société historique industrielle Inc. Une page d'histoire de Trois-Rivières et la région : magnifique essor industriel. Montréal, Société historique industrielle Inc., 1955. 420 p.

    Multimédias disponibles en ligne :

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