Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Couvent des Ursulines

Type :

Patrimoine immobilier

Région administrative :

  • Saguenay--Lac-Saint-Jean

Municipalité :

  • Roberval

Date :

  • 1925 – 1926 (Construction)

Thématique :

  • Patrimoine religieux (Mission éducative)

Tradition religieuse :

  • Christianisme (Catholicisme (rite latin))

Usage :

  • Services et institutions (Couvents, monastères et abbayes)

Éléments associés

Groupes associés (1)

Personnes associées (9)

Inventaires associés (1)

Images

Carte

Description

Le couvent des Ursulines est un bâtiment conventuel construit en 1925 et en 1926. Le bâtiment, de plan irrégulier à trois étages et demi, présente un soubassement en granit et un parement en brique rouge. Le toit irrégulier, percé de lucarnes, est doté d'une croupe sur un côté. Les deux entrées principales sont soulignées par des avant-corps terminés par des pignons. Le couvent des Ursulines est situé sur un terrain au relief peu accusé planté d'arbres matures, en bordure du lac Saint-Jean, dans le secteur institutionnel de la ville de Roberval.

Ce bien est cité immeuble patrimonial. La protection s'applique à l'enveloppe extérieure du bâtiment, à son terrain et à ses dépendances.

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Citation Immeuble patrimonial Municipalité (Roberval) 2009-09-21

Statuts antérieurs

  • Avis de motion de citation, 2009-06-15
 

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Valeur patrimoniale

Le couvent des Ursulines présente un intérêt patrimonial pour sa valeur historique. Le bâtiment témoigne de la présence et de l'oeuvre des Ursulines dans la ville de Roberval. Dans la deuxième moitié du XIXe siècle, les autorités ecclésiastiques invitent les communautés religieuses à s'établir dans la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean afin de soutenir le mouvement de colonisation et de s'occuper de l'éducation des enfants du secteur. Les Ursulines de Québec sont ainsi conviées, notamment par Mgr Dominique Racine (1828-1888), évêque de Chicoutimi, à s'établir dans la région. Les interventions du curé de Roberval, Joseph-Ernest Lizotte (1849-1934), sont probablement à l'origine du choix de cette localité pour leur implantation. En 1881, les Ursulines acquièrent un terrain à Roberval. L'année suivante, les religieuses dirigées par soeur Malvina Gagné, dite soeur Saint-Raphaël (1837-1920), fondent un couvent et y ouvrent une école ménagère, probablement la première au Canada. Ce type d'institution offre une formation pratique axée sur les tâches domestiques afin de mieux préparer les jeunes filles à leur futur rôle de femmes d'agriculteurs. La présence d'une serre derrière le couvent témoigne par ailleurs des activités d'enseignement liées à l'horticulture vivrière. Le couvent est reconstruit et agrandi à plusieurs reprises au fil du temps. En 1919, l'aile nord, qui accueille l'externat et l'école ménagère, est détruite par un incendie. Elle est reconstruite en 1925 et en 1926. Le bâtiment accueille la nouvelle école normale, destinée à la formation d'institutrices. La réforme scolaire des années 1960 amène la fermeture des deux écoles dirigées par les Ursulines. Les religieuses occupent le couvent jusqu'au début du XXIe siècle. Elles hébergent des personnes âgées. En 2002, un incendie détruit une partie importante de l'édifice. Seule l'aile nord, achevée en 1926, est épargnée. Le bâtiment est cédé à la municipalité en 2004. Le couvent des Ursulines demeure donc lié à l'histoire de la municipalité de Roberval. Le bâtiment évoque également l'importance des communautés religieuses dans l'éducation des jeunes filles de la localité et leur engagement dans l'élaboration de formations adaptées aux besoins de la région.

Le couvent des Ursulines présente également un intérêt patrimonial pour sa valeur architecturale. Le bâtiment est représentatif des édifices scolaires érigés dans la première moitié du XXe siècle. Ces bâtiments se caractérisent généralement par leurs grandes dimensions, leur élévation de deux ou trois étages, leur parement en brique et les nombreuses ouvertures permettant d'éclairer les salles de classe. L'ornementation de ce type d'édifice est habituellement tirée du vocabulaire classique. Le couvent des Ursulines, conçu par l'architecte Joseph-Pierre Ouellet (1871-1959), présente les principales caractéristiques de ce modèle, dont une élévation de trois étages et demi, un parement en brique et de nombreuses fenêtres rectangulaires à battants et à grands carreaux. L'ancien édifice scolaire possède également plusieurs éléments montrant l'influence de l'architecture classique, tels que les avant-corps terminés par des pignons, les ouvertures disposées symétriquement, les corniches à consoles et les retours de corniche. Par ailleurs, le couvent des Ursulines présente des volumes complexes qui permettaient à l'école normale de s'harmoniser avec les sections du couvent aujourd'hui disparues. Cette partie se distinguait de l'ensemble par l'utilisation du granit pour le soubassement, les linteaux et les appuis. Le couvent des Ursulines constitue donc un exemple représentatif de l'architecture conventuelle et scolaire.

Source : Ville de Roberval, 2011.

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Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques du couvent des Ursulines liés à ses valeurs historique et architecturale comprennent, notamment :
- sa situation en retrait de la voie publique, sur un terrain au relief peu accusé et planté d'arbres matures, en bordure du lac Saint-Jean, dans le secteur institutionnel;
- la présence d'une serre et d'une ancienne chaufferie;
- son volume, dont le plan irrégulier, l'élévation de trois étages et demi, le toit irrégulier doté d'une croupe et les avant-corps terminés par des pignons;
- les matériaux, dont le soubassement en granit, le parement en brique ainsi que les éléments architecturaux et ornementaux en pierre et en bois;
- les ouvertures disposées symétriquement, dont la porte encadrée d'une imposte et de baies latérales, les fenêtres rectangulaires à battants et à grands carreaux (certaines jumelées ou groupées par trois), les fenêtres cintrées et les lucarnes à pignon percées de fenêtres cintrées;
- l'ornementation, dont la corniche à consoles, les retours de corniche, les appliques menuisées, les linteaux et les appuis en granit, les pierres portant l'inscription « A 1925 D » et les linteaux surmontés d'un arc cintré (un portant l'inscription « ÉCOLE NORMALE »).

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Informations historiques

Le couvent des Ursulines est construit dans un secteur peuplé de manière permanente à partir du milieu du XIXe siècle. L'endroit, nommé Roberval, est érigé en municipalité en 1859. Dans la deuxième moitié du XIXe siècle, les autorités ecclésiastiques invitent les communautés religieuses à s'établir dans la région du Saguenay¿Lac-Saint-Jean afin de soutenir le mouvement de colonisation et de s'occuper de l'éducation des enfants du secteur. Les Ursulines de Québec sont ainsi conviées, notamment par Mgr Dominique Racine (1828-1888), évêque de Chicoutimi, à s'établir dans la région. Les interventions du curé de Roberval, Joseph-Ernest Lizotte (1849-1934), sont probablement à l'origine du choix de cette localité pour leur implantation. En 1881, quelques religieuses visitent Roberval. Les Ursulines acquièrent alors un terrain appartenant à Jean-Baptiste Parent, en bordure du lac Saint-Jean. Un bâtiment en bois est construit dans les mois subséquents.

Les religieuses, dirigées par soeur Malvina Gagné, dite soeur Saint-Raphaël (1837-1920), prennent possession du couvent en 1882. Elles y fondent une école ménagère destinée aux jeunes filles, probablement la première au Canada. Ce type d'institution offre une formation pratique axée sur les tâches domestiques afin de mieux préparer les élèves à leur futur rôle de femmes d'agriculteurs. L'école ménagère de Roberval aurait servi de modèle à plusieurs établissements du même genre fondés au Québec et en Europe au tournant du XXe siècle.

Le bâtiment devient rapidement trop exigu et un deuxième couvent est érigé de 1887 à 1890, vraisemblablement selon les plans de l'architecte François-Xavier Berlinguet (1830-1916). L'édifice, souvent appelé « maison de pierre », est endommagé par un incendie en 1897. Les murs sont sauvegardés et le couvent est aussitôt reconstruit sous la supervision de l'architecte Joseph-Pierre Ouellet (1871-1959). Une aile en brique est ajoutée à ce moment. Le couvent des Ursulines est de nouveau agrandi en 1903. Entre 1907 et 1909, une chapelle est érigée au sud de l'ensemble. Des bâtiments secondaires, dont une serre, sont également construits à proximité du couvent au cours du XXe siècle.

En 1919, un incendie détruit la partie nord du couvent des Ursulines, qui abritait l'école ménagère et l'externat. Les religieuses souhaitent à la même époque se doter d'une école normale pour former des institutrices. L'autorisation leur est accordée en 1924. Joseph-Pierre Ouellet est de nouveau engagé pour concevoir une nouvelle aile servant à l'école ménagère et à l'école normale. Le bâtiment est érigé en 1925 et en 1926. Une chaufferie, située derrière le couvent, est construite au même moment.

À la suite des réformes scolaires des années 1960, les deux écoles du couvent des Ursulines ferment leurs portes. À la fin du XXe siècle, les Ursulines hébergent dans leur couvent des personnes âgées et leur prodiguent des soins.

En 2002, un incendie détruit une importante partie du couvent des Ursulines. Seule l'aile nord, terminée en 1926, est épargnée. En 2004, les religieuses cèdent le bâtiment à la Ville de Roberval.

Le couvent des Ursulines est cité en 2009.

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Emplacement

Region administrative :

  • Saguenay--Lac-Saint-Jean

MRC :

  • Le Domaine-du-Roy

Municipalité :

  • Roberval

Adresse :

  • 720, boulevard Saint-Joseph

Latitude :

  • 48° 30' 56.54"

Longitude :

  • -72° 13' 14.15"

Désignation cadastrale :

  • Lot 4 435 539

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Références

Notices bibliographiques :

  • CÔTÉ, Dany. « Le couvent des Ursulines de Roberval ». Saguenayensia. Vol. 44, no 3 (2002), p. 61.
  • DUFOUR, Marie. Centenaire des Ursulines de Roberval, 1882-1982. s.l. Les imprimeurs Leclerc et associés, 1982. 131 p.
  • FORTIN, Irène-Marie. Les pionnières : les Ursulines à Roberval de 1882 à 1982. Saint-Nazaire, Éditions JLC, 1982. 436 p.
  • LEBLANC, Marcel. Roberval : guide d'excursion et d'interprétation du patrimoine. Roberval, Chicoutimi, Société d'histoire de Roberval, Ministère des Affaires culturelles, 1992. 41 p.
  • LÉVESQUE, Laura. « Projet à l'étude à Roberval ». Le Quotidien, 22 juin 2010, p. 8.
  • VIEN, Rossel. Histoire de Roberval, coeur du Lac-Saint-Jean. Chicoutimi, Société historique du Saguenay, 1955. 369 p.

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