Cathédrale de Saint-Michel

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C'est en 1914 que le rêve de Mgr LaRocque de doter Sherbrooke d'une majestueuse cathédrale gothique parente avec Notre-Dame-de-Paris prend forme afin de remplacer la cathédrale devenue trop exiguë. Il confie la conception des plans au jeune architecte Louis-Napoléon Audet, qui a déjà signé plusieurs lieux de culte du diocèse. Dès 1915, en pleine Première Guerre mondiale, la première phase de ce grand chantier débute par l'excavation et la construction du soubassement de la future cathédrale, espace qui deviendra la chapelle Pauline. Des entreprises en construction locales et des matériaux de la région de l'Estrie sont mis à profit dans ce chantier ambitieux. Les travaux prennent toutefois fin abruptement en 1917, principalement pour des raisons financières, alors que la partie principale de la cathédrale n'est toujours pas construite. La première messe est célébrée le 27 septembre 1917 dans la chapelle Pauline, et la cathédrale demeure inachevée pendant près de 40 ans. C'est en effet en 1956 que le chantier reprend là où il avait été laissé, toujours sous la responsabilité de Louis-Napoléon Audet, alors âgé de 75 ans. Les plans modifiés qu'il présente en 1955 sont le fruit d'un mûrissement professionnel, de l'apparition de nouveaux matériaux, d'une évolution artistique et d'une adaptation aux exigences des autorités religieuses. La structure en béton permet de réduire de moitié le nombre de colonnes à l'intérieur du temple, faisant passer le plan de cinq à trois nefs. Cette organisation spatiale où tous les fidèles sont réunis dans une même nef correspond au nouveau courant de pensée introduit au Québec par Dom Bellot et ses adeptes. La sobriété du décor par rapport à celui prévu quatre décennies auparavant est également bien de son temps. La longue flèche prévue à la croisée des transepts est également abandonnée, et les élévations sont simplifiées tout en préservant le vocabulaire gothique. Les deux tours massives qui devaient encadrer la façade principale ne seront jamais construites, même si les fondations peuvent toujours les recevoir. La cathédrale Saint-Michel actuelle est bénie le 28 septembre 1957 et obtient le statut de basilique mineure le 31 juillet 1959.

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