Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Buffet bas

Type :

Patrimoine mobilier (Oeuvre d'art / Ethno-historique)

Autre(s) nom(s) :

  • Armoire à deux vantaux
  • Armoire basse

Région administrative :

  • Capitale-Nationale

Date :

  • après 1725 – avant 1775 (Production)
  • après 1940 – avant 1980 (Modification ou transformation de l'objet)

Classification :

  • Oeuvre d'art / Bien ethno-historique > Ameublement > Mobilier

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (1)

Patrimoine mobilier associé (1)

Événements associés (2)

Groupes associés (1)

Inventaires associés (1)

Description

Buffet bas du 18e siècle de facture artisanale à deux vantaux ornés chacun d'un panneau biseauté. Ses dimensions sont 102 cm de hauteur, 119,3 cm de largeur et 61,6 cm de profondeur. L'ensemble du meuble est assemblé à tenons, mortaises et chevilles, à l'exception des traverses de la base, renforcées à l'aide de clous forgés. Les panneaux sont composés de deux planches de pin insérées dans un bâti mouluré. Le bâti des vantaux est assemblé à mi-bois et chevillé. Les vantaux pivotent sur des gonds fichés dans les montants. Les deux côtés et l'arrière du meuble sont ornés d'un panneau semblable à celui des vantaux. Une entrée de serrure se trouve sur le vantail droit et le vantail gauche est retenu par un crochet forgé, cloué sur la tablette et dont l'anneau est fiché dans le vantail. Le plateau est constitué de trois planches assemblées à rainures et languettes. Un carré de 22,35 cm par 22,8 cm a été découpé à l'avant au centre du plateau, puis comblé. Sous cette particularité, une planche a été fixée à l'intérieur du plateau à l'aide de clous forgés. À l'intérieur du meuble se trouve une tablette amovible. Le buffet est recouvert d'un enduit de cire sur tous les côtés sauf l'arrière, originellement laissé au bois naturel. Le meuble est accompagné de sa clé.

Numéro de l'objet :

  • Numéro d'accession : 2019.2.1-6
  • Numéro précédent : M-52
  • Numéro précédent : 2001-809

Lieu de production :

  • Amérique du Nord > Canada > Québec > Québec

Dimensions :

  • Hauteur : 102 centimètre(s)
  • Largeur : 119,3 centimètre(s)
  • Profondeur : 61,6 centimètre(s)

Matériaux :

  • Bois (Pin)
  • Métal (Fer)
  • Métal

Technique de fabrication :

  • Assemblé
  • Assemblé, à mi-bois
  • Assemblé, à rainure et languette
  • Assemblé, à tenon et mortaise
  • Biseauté
  • Chevillé
  • Cloué
  • Mouluré

Inscription :

Inscription à l'encre brune sur papier collé sur l'intérieur haut du vantail droit: [...] messe a été lue sur ce buffet au temps du siège de Québec (1775

Altérations :

  • Décapage : Complet
    Décapage complet au cours du 20e siècle. Traces de couleur bleu-vert et de peinture beige.
     
  • Ajout : Intérieur
    Un fond a été ajouté au meuble au cours du 20e siècle, cloué au bâti avec des clous à tête et corps ronds.
     
  • Interventions humaines : Sur le plateau
    Un carré de 22,35 cm par 22,8 cm a été découpé dans le bois du plateau à l'avant au centre, puis comblé.
     

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Partie d'un objet patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 2003-11-13
 

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Informations historiques

Ce buffet bas aurait été produit localement au 18e siècle. L'artisan demeure toutefois inconnu.

Selon la tradition orale, ce buffet aurait servi d'autel pour y célébrer la messe dans les voûtes lors des conflits avec les Britanniques en 1759 et des Américains à l'hiver 1775-1776. En effet, le découpage pratiqué dans le plateau du meuble, par sa position centrale et à l'avant de même que par sa taille, invite à penser qu'il s'agirait d'une ouverture pour y déposer une pierre d'autel. Une pierre d'autel est une plaque de pierre, habituellement en marbre, carrée ou rectangulaire, consacrée selon un rituel précis et sur laquelle pouvait alors être célébré le sacrifice eucharistique en l'absence d'un autel consacré. Ce n'est qu'à partir du Second Concile oecuménique du Vatican, en 1962-1965, que la messe peut être célébrée sans la présence d'un tel autel ou d'une pierre consacrée. La pierre d'autel pouvait être déposée sur toute surface, ou être encastrée dans un autel temporaire, comme ce pu être le cas ici.

Le 13 juillet 1759, l'hôpital de l'Hôtel-Dieu de Québec est évacué et les Augustines quittent leur monastère en emportant leurs lits et des provisions, pour se réfugier à l'Hôpital général de Québec. Le bombardement de la ville de Québec par l'armée britannique a débuté la veille. Cinq religieuses converses demeurent sur les lieux pour veiller sur les bâtiments et les soustraire au pillage. Elles se retirent dans les voûtes, jugées sûres. Une quinzaine de bombes et de boulets s'abattent sur le monastère, l'hôpital, les dépendances et les jardins, perçant les toits, endommageant les murs, les cheminées, et ruinant les récoltes. Les ravages sont toutefois moindres que ceux subits par l'ensemble de la ville. Le 21 septembre, trois jours après la capitulation et deux mois entiers après leur départ, les Augustines retournent en leur monastère, occupé par l'armée britannique qui y loge ses malades et une partie de ses soldats. Les Augustines et les troupes britanniques cohabiteront dans le monastère jusqu'en 1784, moment où ces derniers rendront l'entièreté du bâtiment à la communauté religieuse.

Il est peut-être possible que le buffet ait servi d'autel pendant ces événements, mais il n'en est fait aucune mention dans les sources historiques. Cependant, les archives des Augustines de l'Hôtel-Dieu de Québec révèlent qu'au moins une messe a été célébrée dans les voûtes du monastère alors que la ville était à nouveau bombardée. En effet, à la fin du mois de mars 1776, le service funéraire d'une religieuse a été chanté dans les voûtes, à l'abri des bombes et des boulets de l'armée américaine. Celle-ci assiégeait la ville de Québec depuis novembre 1775, dans la foulée de la guerre révolutionnaire américaine. L'arrivée des renforts britanniques le 6 mai 1776 mettra fin au siège, l'armée américaine se retirant vers New York.

Le buffet bas a été entièrement décapé et recouvert d'un enduit cireux, à l'exception de la face arrière laissée originellement au bois naturel. Cette opération a probablement eu lieu dans les années 1960. Le meuble pourrait avoir été peint en bleu-vert à l'origine mais des résidus de peinture beige sont également présents. Un fond a été ajouté à une date plus récente.

Ce meuble est classé en vertu de la Loi sur le patrimoine culturel du Québec en 2003, en même temps que plusieurs autres meubles qui font partie de la collection des Augustines de l'Hôtel-Dieu de Québec.

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Références

Contributeur de données :

Direction générale du patrimoine

Notices bibliographiques :

  • CASGRAIN, Henri-Raymond. Histoire de l'Hôtel-Dieu de Québec. Québec, Léger Brousseau, 1878. 612 p.
  • LESSARD, Michel et Huguette MARQUIS. Encyclopédie des antiquités du Québec. Montréal, Les Éditions de l'Homme Ltée, 1971. 536 p.
  • LESSARD, Michel. La nouvelle encyclopédie des antiquités du Québec. Montréal, Éditions de l'Homme, 2007. 1103 p.
  • LESSARD, Michel. Meubles anciens du Québec. s.l. Les Éditions de l'Homme, 1999. 543 p.
  • PALARDY, Jean. Les meubles anciens du Canada Français. Montréal, Le Cercle du Livre de France Ltée, 1963. 412 p.
  • ROUSSEAU, François. La croix et le scalpel. Histoire des Augustines de l'Hôtel-Dieu de Québec (1639-1989). Vol. 1. Sillery, Septentrion, 1989. 454 p.
  • s.a. Les Annales de l'Hôtel-Dieu de Québec, 1755-1774. Archives du monastère des Augustines de l'Hôtel-Dieu de Québec. s.l. s.d. s.p.

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