Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Pale

Type :

Patrimoine mobilier (Oeuvre d'art / Ethno-historique)

Région administrative :

  • Capitale-Nationale

Date :

  • vers 1737‑12‑24 (Production)

Thématique :

  • Patrimoine religieux (Culte)

Tradition religieuse :

  • Christianisme (Catholicisme (rite latin))

Classification :

  • Oeuvre d'art / Bien ethno-historique > Objets de communication > Objet de cérémonie > Linge et garniture liturgiques > Linge et garniture liés à l'Eucharistie

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (1)

Patrimoine mobilier associé (11)

Fait partie de :

Autres biens associés :

Voir la liste

Groupes associés (1)

Personnes associées (5)

Inventaires associés (1)

Images

Description

Linge sacré et béni, de forme carrée, composé de deux pièces de lin qui devraient recouvrir un carton; sur le dessus, motif brodé, au point de chaînette, du pélican qui perce son coeur pour nourrir ses oisillons de son sang; sur le dessous, une croix bleue brodée.

Numéro de l'objet :

  • Numéro d'accession : 2010.2198.2
  • Numéro précédent : B-2
  • Numéro précédent : 2001-1872

Lieu de production :

  • Amérique du Nord > Canada > Québec > Québec

Dimensions :

  • Largeur (Mesurée / intégral) : 16,1 centimètre(s)
  • Longueur (Mesurée / intégral) : 16,3 centimètre(s)

Matériaux :

  • Fibre (Laine)
  • Fibre (Lin)

Technique de fabrication :

  • Brodé, à la main
  • Tissé
  • Cousu, à la main

Représentation iconographique :

  • Pélican

Haut de la page

Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Partie d'un objet patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 2003-11-13
 

Haut de la page

Informations historiques

Une pale est un linge sacré et bénit qui recouvre le calice et la patène pendant la messe.

Cette pale, dédiée à la croix, a été brodée par mère Marie-André Regnard Duplessis de Sainte-Hélène et mise à l'usage de l'église lorsqu'achevée, le 24 décembre 1737. Il s'agit de sa 100e pale brodée.

Mère Duplessis est née en France en 1687 et est entrée au monastère des Augustines de l'Hôtel-Dieu de Québec le 2 juillet 1707. Elle fut nommée maîtresse des novices trois ans seulement après sa sortie de noviciat. Elle devint ensuite économe de l'hôpital.
Entre 1716 et 1720, mère Duplessis fut choisie pour rédiger les annales de la communauté, de ses débuts en 1636 jusqu'en 1716, en collaboration avec mère Jeanne-Françoise Juchereau de la Ferté de Saint-Ignace, plus âgée, qui avait connu et côtoyé les religieuses fondatrices Anne Le Cointre de Saint-Bernard (1611-1679) et Marie Forestier de Saint-Bonaventure-de-Jésus (1615-1698), ainsi que Marie-Catherine Simon de Longpré de Saint-Augustin (1632-1668).

Plus de 200 pales et ornements d'autel furent brodés par mère Duplessis. Celle-ci tient un journal recensant les pales qu'elle confectionne. Elle en brode 222, de 1717 à 1758. Certaines sont destinées à l'Hôtel-Dieu, pour l'église ou pour la salle des malades à l'hôpital, mais beaucoup sont offertes en cadeau à différentes missions, paroisses de la colonie, parfois aussi éloignées que Michilimakinac, la mission huronne de Détroit, ou Louisbourg. D'autres sont offertes au Séminaire, à la cathédrale de Québec ou à l'évêque, d'autres encore sont envoyées dans les monastères de France. Elle en produisait habituellement 6 par année.

En 1752, mère Duplessis écrit à son amie Marie-Catherine Hecquet en France et joint à sa lettre une pale qu'elle a brodée. Elle lui parle de cet ouvrage: «[...] je fais cela presque dans des moments perdus, puisque c'est au réfectoire comme je mange assez vite et que je suis servie une des p[remières] j'ay toujours fini avant les autres et en attendant le signal pour plier les serviettes, je tire de ma poche un petit porte feuille ou j'ay tout ce qui m'est necessaire pour travailler, je fais quelquefois fort peu de points, d'autres un peu davantage, et peu a peu j'en fais 6 ou 7 par an, et je m'en défait a mesure quelles sont achevées [...]».

Sa production fut cruellement marquée par l'incendie de l'Hôtel-Dieu. En 1755, après un début d'année prometteur, tout à coup le 7 juin elle en dédie une «au feu dévorant». La suivante sera pour les Ursulines, qui les auront assistés lors de cette tragédie. Les années suivantes, marquées par la guerre et le difficile rétablissement de l'Hôtel-Dieu, ne seront brodées qu'une ou deux pales. Sa dernière pale, dédiée à saint Louis, sera envoyée le 16 août 1758 à Cataraqui. Le fort tombera aux mains des Britanniques en août de la même année.

La broderie de mère Duplessis se caractérise par l'emploi de fils de laine colorés brodés au point de chaînette sur une étoffe de lin probablement tissée par les religieuses.

Haut de la page

Références

Contributeur de données :

Direction générale du patrimoine

Haut de la page

Gouvernement du Québec

© Gouvernement du Québec, 2013