Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Pointe aux Alouettes

Type :

Patrimoine immobilier

Autre(s) nom(s) :

  • Domaine de la pointe aux Alouettes
  • Pointe-aux-Alouettes

Région administrative :

  • Capitale-Nationale

Municipalité :

  • Baie-Sainte-Catherine

Thématique :

  • Patrimoine de la Nouvelle-France
  • Patrimoine religieux (Culte)

Tradition religieuse :

  • Christianisme (Catholicisme (rite latin))

Usage :

  • Non applicable

Éléments associés

Personnes associées (2)

Carte

Description

La pointe aux Alouettes est un ensemble comprenant une chapelle construite en 1875, deux maisons maintenant reliées par un passage couvert et une maison isolée, toutes trois bâties à la fin du XIXe siècle, ainsi que trois dépendances. Tous les bâtiments sont en bois. Un cimetière, aménagé avant 1865, deux monuments religieux et un kiosque commémoratif élevé en 1914 complètent l'ensemble. La pointe aux Alouettes est située au confluent du fleuve Saint-Laurent et de la rivière Saguenay, dans la municipalité de Baie-Sainte-Catherine.

Ce bien est cité site patrimonial. La protection s'applique aux terrains, aux monuments, au kiosque ainsi qu'à l'enveloppe extérieure des bâtiments.

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Citation Site patrimonial Municipalité (Baie-Sainte-Catherine) 2008-07-07

Statuts antérieurs

  • Avis de motion de citation, 2008-04-07
 

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Valeur patrimoniale

La pointe aux Alouettes présente un intérêt patrimonial pour sa valeur historique. Le site rappelle l'une des premières alliances conclues entre les Autochtones et les Français. L'endroit est fréquenté depuis plusieurs siècles par les Autochtones. En 1603, Samuel de Champlain (vers 1570-1635) effectue son premier voyage en Amérique du Nord dans une expédition dirigée par François Gravé Du Pont (vers 1554-après 1629), navigateur et marchand. Le 24 mai, la flotte est ancrée à Tadoussac. Le 27 mai, Gravé Du Pont et Champlain traversent l'embouchure de la rivière Saguenay et descendent à la pointe aux Alouettes, où ils sont reçus par le chef montagnais Anadabijou et une centaine de guerriers. Une alliance est conclue entre les Français et les trois nations algonquiennes présentes. Ces dernières consentent à ce que les Français s'établissent sur leur territoire, à condition qu'ils prennent position contre les Iroquois. Le kiosque commémoratif bâti en 1914 sur le site rappelle cette alliance ayant favorisé le peuplement de la Nouvelle-France de même que le commerce entre les Autochtones et les Français. Par ailleurs, la pointe aux Alouettes rappelle une autre période importante du développement de Baie-Sainte-Catherine. Aux XVIIe et XVIIIe siècles, le lieu est fréquenté par des pêcheurs ainsi que par des chasseurs de loups-marins et de bélugas. Ce n'est toutefois qu'au cours de la première moitié du XIXe siècle que des habitants s'y établissent de façon permanente. Vers 1840, William Price (1789-1867) fait construire un moulin à scier près de la rivière aux Canards. Des colons forment alors les hameaux de Pointe-aux-Alouettes et de Pointe-aux-Bouleaux. Un cimetière est aménagé sur la pointe aux Alouettes et une première sépulture y est faite en 1865. Une chapelle est construite à proximité en 1875 et des résidences sont bâties dans le dernier quart du XIXe siècle. En 1908, le noyau religieux se déplace. Une nouvelle église est érigée près du quai pour accommoder les employés d'un nouveau moulin Price. La même année, le site de la pointe aux Alouettes est acquis par le Séminaire de Chicoutimi, qui en fait un lieu de séjour pour les prêtres et les religieux du diocèse. La pointe aux Alouettes rappelle donc le développement de ce secteur de Baie-Sainte-Catherine dans la seconde moitié du XIXe siècle et son utilisation comme lieu de séjour pour des religieux depuis le début du XXe siècle.

La pointe aux Alouettes présente aussi un intérêt patrimonial pour sa valeur architecturale. Les bâtiments témoignent des formes en vogue dans l'architecture rurale durant la seconde moitié du XIXe siècle. La chapelle est représentative des petits lieux de culte construits à cette époque par ses dimensions modestes, son plan rectangulaire simple et sa façade de facture sobre, surmontée d'un petit clocher posé sur l'avant du faîte. Son parement en planches à clins et sa couverture en bardeaux de bois rappellent la popularité de ces matériaux à la fin du XIXe siècle. Par ailleurs, les résidences sont toutes rattachées à un type architectural répandu dans la seconde moitié du XIXe siècle, soit la maison mansardée. Ce type d'habitation vernaculaire découle du style Second Empire. Son principal trait distinctif est l'utilisation d'un toit mansardé qui offre l'avantage d'une plus grande surface habitable à l'étage supérieur. Les résidences de la pointe aux Alouettes présentent d'autres caractéristiques répandues dans l'architecture domestique de cette époque, notamment les galeries couvertes en façade et la disposition symétrique des ouvertures. Les dépendances, quant à elles, sont représentatives des bâtiments paradomestiques du tournant du XXe siècle par leur plan simple, leur toit à deux versants droits et leur parement en planches verticales.

Source : Municipalité de Baie-Sainte-Catherine, 2010.

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Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques de la pointe aux Alouettes liés à ses valeurs historique et architecturale comprennent, notamment :
- son implantation sur une pointe de terre au confluent du fleuve Saint-Laurent et de la rivière Saguenay;
- la présence d'une chapelle, d'un cimetière (aménagé sur un terrain dégagé et ponctué de monuments funéraires sobres, en bois ou en métal, et alignés) ainsi que de deux monuments religieux;
- la présence de trois résidences ainsi que de dépendances;
- la présence d'un kiosque;
- les caractéristiques de la chapelle, dont les dimensions modestes, le plan rectangulaire simple, le toit à deux versants droits, le clocher sur l'avant du faîte, le parement en planches à clins, la couverture en bardeaux, le portail (doté d'une porte à panneaux et à double vantail et d'une imposte vitrée), les fenêtres rectangulaires à petits carreaux ainsi que l'ornementation sobre constituée essentiellement des chambranles et des planches cornières;
- les caractéristiques des résidences, dont leur plan rectangulaire, leur élévation de deux étages comprenant le toit mansardé à deux ou à quatre versants, l'annexe latérale, les galeries couvertes, le chemin couvert reliant deux maisons, les parements en bois, la couverture en tôle, la disposition symétrique des ouvertures, les fenêtres rectangulaires, les lucarnes à pignon ainsi que l'ornementation sobre constituée essentiellement des chambranles, des planches cornières et des supports des galeries;
- les caractéristiques des dépendances, dont leurs petites dimensions, leur plan rectangulaire, le toit à deux versants droits, le parement en planches verticales, la couverture en tôle ainsi que les ouvertures peu nombreuses;
- les caractéristiques du kiosque, dont le plan octogonal, la galerie couverte ceinturant le bâtiment, le parement en planches à clins, les fenêtres rectangulaires à grands carreaux, les chambranles menuisés, les planches cornières et le mât.

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Informations historiques

La pointe aux Alouettes est d'abord fréquentée par les Autochtones, qui y chassent le loup-marin. En 1603, Samuel de Champlain (vers 1570-1635) effectue son premier voyage en Amérique du Nord dans une expédition dirigée par François Gravé Du Pont (vers 1554-après 1629), navigateur et marchand. Le 24 mai, la flotte est ancrée à Tadoussac. Le 27 mai, Gravé Du Pont et Champlain traversent l'embouchure de la rivière Saguenay et descendent à la pointe aux Alouettes, où ils sont reçus par le chef montagnais Anadabijou et une centaine de guerriers. Une alliance est conclue entre les Français et les trois nations algonquiennes présentes. Ces dernières consentent à ce que les Français s'établissent sur leur territoire, à condition qu'ils prennent position contre les Iroquois. Cette alliance favorisera ensuite le peuplement de la Nouvelle-France et le commerce entre les Autochtones et les Français.

Aux XVIIe et XVIIIe siècles, le lieu est fréquenté par des pêcheurs ainsi que par des chasseurs de loups-marins et de bélugas. Ce n'est toutefois qu'au cours de la première moitié du XIXe siècle que des familles de cultivateurs s'y établissent de façon permanente. Vers 1840, William Price (1789-1867) fait construire un moulin à scier près de la rivière aux Canards, ce qui favorise le développement de deux hameaux, soit Pointe-aux-Alouettes et Pointe-aux-Bouleaux. En 1844, une première mission est fondée.

Un cimetière est aménagé sur la pointe aux Alouettes et une première sépulture y est faite en 1865. Une chapelle est construite à proximité en 1875. Deux frères de la famille Boissonneault, des Bergeronnes, ainsi qu'un dénommé Pinel auraient travaillé à la bâtir. Une tempête renverse le clocher au cours de l'hiver 1890. Celui-ci est reconstruit l'année suivante selon des dimensions plus modestes. Des résidences sont aussi élevées sur le même emplacement au cours du dernier quart du XIXe siècle.

En 1908, le noyau religieux se déplace. Une nouvelle église plus spacieuse est construite près du quai pour accommoder les employés d'un nouveau moulin Price. Un autre cimetière est ouvert près du lieu de culte. Le site de la pointe aux Alouettes et les bâtiments qui le composent sont acquis par le Séminaire de Chicoutimi, qui en fait un lieu de séjour pour les prêtres et les religieux du diocèse.

De nombreux travaux suivent cette acquisition. Un kiosque commémorant la rencontre entre Samuel de Champlain, François Gravé Du Pont et les trois nations autochtones est construit en 1914. La statue représentant saint Joseph tenant l'Enfant Jésus est installée en 1924 et celle représentant la Vierge est ajoutée l'année suivante. Elles sont données par Mgr Eugène Lapointe (1860-1947), supérieur du Séminaire de Chicoutimi. Le cimetière de Saint-Firmin est restauré en 1979 et les monuments en bois sont refaits d'après les originaux.

La pointe aux Alouettes est constituée site du patrimoine en 2008. Elle est devenue un site patrimonial cité à l'entrée en vigueur de la Loi sur le patrimoine culturel en 2012. Le site et les bâtiments appartiennent toujours au Séminaire de Chicoutimi, qui s'en sert encore comme lieu de repos et de villégiature pour les prêtres et les religieux.

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Emplacement

Region administrative :

  • Capitale-Nationale

MRC :

  • Charlevoix-Est

Municipalité :

  • Baie-Sainte-Catherine

Lieux-dits :

  • Pointe-aux-Alouettes

Latitude :

  • 48° 5' 55.0"

Longitude :

  • -69° 42' 29.0"

Désignation cadastrale

Circonscription foncière Division cadastrale Désignation secondaire Numéro de lot
Charlevoix No 1 Canton de Saguenay Absent 1 ptie
B ptie
C ptie

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Références

Liens Internet :

Notices bibliographiques :

  • PERRON BOULIANNE, Diane. Baie Sainte-Catherine à tous vents. Baie Sainte-Catherine, 1985. 83 p.
  • SIMARD, Robert. Baie-Sainte-Catherine en Charlevoix : 400 ans d'histoire. La Malbaie, Société d'histoire de Charlevoix, 2005. 240 p.

Multimédias disponibles en ligne :

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