Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Site du patrimoine de l'usine de filtration de la Canadian International Paper

Type :

Patrimoine immobilier

Autre(s) nom(s) :

  • Site du patrimoine (partie du lot 3 067 104)
  • Site du patrimoine de l'usine de filtration de la CIP

Région administrative :

  • Mauricie

Municipalité :

  • Trois-Rivières

Thématique :

  • Patrimoine industriel

Usage :

  • Fonction industrielle, transformation de matières végétales et animales (Usines de pâtes et papiers)

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (1)

Groupes associés (1)

Images

Carte

Description

Le site du patrimoine de l'usine de filtration de la Canadian International Paper (CIP) est un site industriel comprenant une usine de filtration probablement construite de 1920 à 1921 ainsi que les vestiges d'une ancienne scierie. L'usine en brique rouge présente un plan rectangulaire d'un étage et est coiffée d'un toit à deux versants à pente très faible. Les murs sont percés de nombreuses fenêtres de grandes dimensions à arc surbaissé. Une tour octogonale, liée au bâtiment par une passerelle, se trouve à proximité, dans la rivière Saint-Maurice. Le site est aménagé au confluent de cette rivière et du fleuve Saint-Laurent, dans la ville de Trois-Rivières.

Ce bien est cité site patrimonial. La protection s'applique aux terrains, aux vestiges ainsi qu'à l'enveloppe extérieure des bâtiments. Un site inscrit à l'Inventaire des sites archéologiques du Québec est associé au lieu.

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Citation Site patrimonial Municipalité (Trois-Rivières) 2007-09-17

Statuts antérieurs

  • Avis de motion de citation, 2007-06-18
 

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Valeur patrimoniale

Le site du patrimoine de l'usine de filtration de la CIP présente un intérêt patrimonial pour sa valeur historique comme témoin du développement de l'industrie des pâtes et papiers à Trois-Rivières au début du XXe siècle. Son occupation par des entreprises fondées sur l'exploitation commerciale de la forêt remonte au milieu des années 1850, alors que le premier moulin à scier de la ville y est érigé par les entrepreneurs américains Norcross et Philipps. La scierie, reconstruite en 1872 à la suite d'un incendie, est acquise par la Saint-Maurice Lumber en 1892 puis cédée à l'International Paper en 1899. En 1910, le gouvernement du Québec adopte une loi limitant l'exportation du bois de papeterie québécois non transformé. Cette mesure incite les Américains à implanter des usines de pâtes et papiers sur le territoire québécois plutôt qu'aux États-Unis. Ainsi, un bâtiment voué à la transformation du bois en pâtes et papiers est construit à proximité de la scierie par une filiale de l'International Paper, la CIP, vers 1919. L'usine de filtration, destinée à pomper, filtrer et traiter les eaux usées de la compagnie, est probablement érigée de 1920 à 1921. À la fin des années 1920, l'établissement de la CIP devient la plus grande usine de papier journal au monde, contribuant à faire de Trois-Rivières la capitale mondiale de ce type de production. Le site témoigne donc de l'occupation du secteur par l'une des industries les plus prospères de l'histoire de la municipalité.

Le site présente aussi un intérêt patrimonial pour sa valeur architecturale. L'usine de filtration constitue en effet un bon exemple de l'architecture industrielle fonctionnaliste présentant un système constructif mixte. Ce type architectural répond essentiellement à des objectifs d'efficacité et d'économie, puisque le bâtiment est entièrement conçu en fonction des besoins de la production. Le vocabulaire architectural et ornemental utilisé est simplifié et reflète habituellement la structure de l'édifice. L'usine de filtration est représentative de ce type par sa maçonnerie en brique, son toit en apparence plate, mais en réalité à deux versants à pente très faible, ainsi que la sobriété de son décor extérieur. Ce dernier laisse deviner la structure du bâtiment par le rythme des fenêtres et des pilastres. Par ailleurs, le système constructif de l'édifice allie des techniques de construction anciennes et nouvelles. Au XIXe siècle, les bâtiments industriels présentent habituellement une charpente en bois et des murs porteurs en maçonnerie. Ce type de structure ne permet que des ouvertures de dimensions limitées souvent surmontées d'un arc structural. Au tournant du XXe siècle, de nouveaux matériaux tels le fer, l'acier puis le béton armé permettent la construction de charpentes plus solides qui libèrent les murs de leur rôle de soutien. Probablement construite de 1920 à 1921, l'usine de filtration présente un système constructif mixte composé de murs porteurs en brique et de poutres en béton armé qui supportent un toit également en béton. Le bâtiment est donc représentatif de l'introduction de nouveaux matériaux dans des systèmes de construction plus traditionnels.

Le site présente en outre un intérêt patrimonial pour sa valeur historique reposant sur son implantation. Situé au confluent de la rivière Saint-Maurice et du fleuve Saint-Laurent, le site témoigne des pratiques courantes de l'industrie papetière en matière de localisation d'usines. L'érection de celle-ci à proximité de la rivière Saint-Maurice, alors baptisée « la rivière du papier », assure le transport des billes de bois jusqu'au complexe, alors que la voie navigable du Saint-Laurent sert à l'expédition de papier journal et au transport de bois à pâte en provenance d'autres régions du Québec. Par sa situation géographique privilégiée, le site rappelle les règles qui guidaient l'implantation des industries de pâtes et papiers au début du XXe siècle.

Source : Ville de Trois-Rivières, 2009.

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Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques du site du patrimoine de l'usine de filtration de la Canadian International Paper liés à ses valeurs historique et architecturale comprennent, notamment :
- sa situation au confluent de la rivière Saint-Maurice et du fleuve Saint-Laurent;
- son terrain, légèrement en dénivelé, l'isolant du quartier résidentiel;
- la présence, à proximité de l'usine de filtration, du site archéologique du Moulin des Américains comprenant des vestiges de la scierie Norcross et Philipps;
- les caractéristiques de l'usine de filtration, entre autres son volume, dont le plan rectangulaire allongé, l'élévation d'un étage, le toit à deux versants à pente très faible et la passerelle faiblement inclinée, les matériaux, dont le parement en brique rouge et les éléments architecturaux en béton, en acier et en bois, les ouvertures, dont leur disposition régulière jumelée et les fenêtres de grandes dimensions à arc surbaissé, l'ornementation sobre constituée essentiellement de pilastres et de motifs en brique en relief.

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Informations historiques

Le site du patrimoine de l'usine de filtration de la Canadian International Paper (CIP) est aménagé au confluent de la rivière Saint-Maurice et du fleuve Saint-Laurent. L'occupation de l'emplacement par des entreprises fondées sur l'exploitation commerciale de la forêt remonte au milieu des années 1850, alors que le premier moulin à scier de Trois-Rivières y est érigé par les entrepreneurs américains Norcross et Philipps. La scierie, reconstruite en 1872 à la suite d'un incendie, est acquise par la Saint-Maurice Lumber en 1892 puis cédée à l'International Paper en 1899. En 1910, le gouvernement du Québec adopte une loi limitant l'exportation du bois de papeterie québécois non transformé. Cette mesure incite les Américains à implanter des usines de pâtes et papiers sur le territoire québécois plutôt qu'aux États-Unis. Ainsi, un bâtiment voué à la transformation du bois en pâtes et papiers est construit à proximité de la scierie par une filiale de l'International Paper, la CIP, vers 1919. L'usine de filtration, destinée à pomper, filtrer et traiter les eaux usées de la compagnie, est probablement érigée de 1920 à 1921. À la fin des années 1920, l'établissement de la CIP devient la plus grande usine de papier journal au monde, contribuant à faire de Trois-Rivières la capitale mondiale de ce type de production.

Entre 1926 et 1936, des modifications importantes sont apportées à l'usine de filtration. Un agrandissement est réalisé du côté est afin de loger des filtres à tamis rotatifs. Une nouvelle prise d'eau, de forme octogonale, est également construite à une quinzaine de mètres du rivage dans la rivière Saint-Maurice. L'ancien puits d'alimentation, situé plus près du rivage, est néanmoins conservé pour servir de support à la passerelle faisant le lien entre l'usine et la nouvelle prise d'eau. Après 1955, l'aménagement d'une salle de chloration à l'extrémité sud du bâtiment entraîne le percement d'une large porte sur la façade ouest afin de permettre le déchargement des cylindres de chlore. Vers 1960, un petit appentis servant de salle électrique est adossé au mur nord de l'usine. Par la suite, trois pompes servant à l'alimentation de l'usine sont ajoutées sur une plate-forme extérieure, à la base du puits d'alimentation. De plus, une fenêtre de la façade ouest est remplacée par une porte charretière, probablement pour le transport de matériel destiné à la maintenance des équipements de l'usine.

Vers 1980, l'ensemble du complexe papetier est acquis par la compagnie Produits forestiers Canadien Pacifique. Au moment de sa fermeture en 2000, l'usine était la propriété, depuis quelques années, de la société Tripap. En 2001, l'ensemble des installations est vendu, puis démoli. Seul le bâtiment qui abritait l'usine de filtration des eaux est conservé.

Le site du patrimoine de l'usine de filtration de la CIP est constitué en 2007. Il est devenu un site patrimonial cité à l'entrée en vigueur de la Loi sur le patrimoine culturel en 2012.

L'ancienne usine de filtration abrite aujourd'hui Boréalis, un centre d'histoire de l'industrie papetière.

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Emplacement

Region administrative :

  • Mauricie

MRC :

  • Trois-Rivières

Municipalité :

  • Trois-Rivières

Localisation informelle :

Situé au confluent de la rivière Saint-Maurice et du fleuve Saint-Laurent.

Latitude :

  • 46° 20' 56.0"

Longitude :

  • -72° 31' 57.0"

Désignation cadastrale :

  • Lot 3 067 104 Ptie

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Références

Notices bibliographiques :

  • CHARLAND, Jean-Pierre. Les pâtes et papiers au Québec, 1880-1980 : technologies, travail et travailleurs. Québec, Institut québécois de recherche sur la culture, 1990. 447 p.
  • HILLER, Michael. « Un grand projet en Mauricie : Trois-Rivières sur Saint-Laurent ». Urbanité. No printemps (2009), p. 20-24.
  • ROBERT, Daniel. « Les industries du bois ». Patrimoine trifluvien. No 12 (2002), p. 9-11.
  • Société historique industrielle Inc. Une page d'histoire de Trois-Rivières et la région : magnifique essor industriel. Montréal, Société historique industrielle Inc., 1955. 420 p.

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