Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Maison-Hantée-de-Notre-Dame-des-Neiges

Type :

Patrimoine immobilier

Autre(s) nom(s) :

  • Maison hantée

Région administrative :

  • Bas-Saint-Laurent

Municipalité :

  • Notre-Dame-des-Neiges

Date :

  • vers 1848 – (Construction)

Usage :

  • Non applicable

Éléments associés

Personnes associées (2)

Images

Carte

Description

La Maison-Hantée-de-de-Notre-Dame-des-Neiges est constituée des vestiges d'un bâtiment en pierre construit vers 1848. Ils incluent des sections des murs extérieurs ainsi que des fondations d'origine. La Maison-Hantée-de-Notre-Dame-des-Neiges est située sur un promontoire naturel dominant le fleuve Saint-Laurent, en retrait de la route 132, dans le secteur du chemin de la Grève-de-la-Pointe, dans la municipalité de Notre-Dame-des-Neiges.

Ce bien est cité immeuble patrimonial.

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Citation Immeuble patrimonial Municipalité (Notre-Dame-des-Neiges) 2007-08-13

Statuts antérieurs

  • Avis de motion de citation, 2007-05-14
 

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Valeur patrimoniale

La Maison-Hantée-de-Notre-Dame-des-Neiges présente un intérêt patrimonial pour sa valeur ethnologique. Le bâtiment en ruine est à l'origine d'une légende très connue dans la région. Selon celle-ci, les ruines sont celles d'un relais de pilotes où se tenaient des soirées mouvementées et des bagarres entre marins. L'un d'eux est vraisemblablement tué lors d'une rixe et son corps apparemment enterré dans la cave. L'âme du marin est condamnée ainsi à rôder dans les environs jusqu'à son inhumation dans un cimetière. Selon la légende, le bruit fait par le fantôme et ses lamentations provoquent l'abandon des lieux. Ce récit, inspiré d'anecdotes tirées de l'histoire du pilotage et de la présence des marins, fait aujourd'hui partie intégrante de l'imaginaire collectif de la localité.

La Maison-Hantée-de-Notre-Dame-des-Neiges présente également un intérêt patrimonial pour sa valeur historique. Elle rappelle le rôle crucial que jouent les pilotes dans la navigation sur le fleuve Saint-Laurent. La navigation à travers les îles et les récifs requiert une connaissance particulière des chenaux à emprunter afin d'éviter les principaux dangers. Durant le Régime français, des postes de pilotage sont implantés dans la région, notamment au Bic dès 1730, puis à l'île Verte et à Pointe-au-Père. Afin de rendre la navigation plus sécuritaire, les pilotes doivent guider les navires jusqu'à Québec. Sous le Régime anglais, les autorités coloniales mettent sur pied un nouveau système de pilotage sur le fleuve et dans l'estuaire du Saint-Laurent. La Maison de la Trinité de Québec est créée à cette fin en 1805. Elle est chargée de restructurer le système d'aide à la navigation. Le nombre de pilotes affectés au havre de Québec et en aval quintuple entre 1805 et 1848; il atteint alors 276. Le pilote Magloire Delisle (1815-1889), fils de pilote, est né à l'île d'Orléans. Il s'établit à l'île Verte en 1842, puis exerce son métier à Trois-Pistoles, où il fait construire une maison en pierre, vers 1848. Le promontoire naturel où elle est située permet de surveiller l'approche des navires. La Maison-Hantée-de-Notre-Dame-des-Neiges rappelle donc la pratique de ce métier dans la localité et les mesures prises pour contrer les dangers liés à la navigation fluviale.


La Maison-Hantée-de-Notre-Dame-des-Neiges présente aussi un intérêt patrimonial pour sa valeur architecturale. Elle constitue l'une des rares demeures construites en pierre dans le Bas-Saint-Laurent au milieu du XIXe siècle. Les ressources forestières de la région font du bois le matériau de construction le plus accessible. L'emploi d'une main-d'oeuvre spécialisée et le transport de la chaux produite à Québec entraînent des coûts beaucoup plus élevés avec l'utilisation de la pierre. Celle-ci est donc généralement réservée aux édifices religieux, dans la région. Son emploi pour la construction de la Maison-Hantée-de-Notre-Dame-des-Neiges fait figure d'exception.

La Maison-Hantée-de-Notre-Dame-des-Neiges présente en outre un intérêt patrimonial pour sa valeur historique liée à son implantation. Elle témoigne de l'occupation ancienne du littoral du fleuve Saint-Laurent. À partir de la fin du XVIIe siècle, les habitations sont construites le long du chemin qui longe le fleuve. À la suite du redressement de la voie publique dans les années 1840, la majorité des habitations sont progressivement déplacées le long du nouveau tracé. La Maison-Hantée-de-Notre-Dame-des-neiges est néanmoins construite sur un promontoire à proximité de l'ancien chemin, en raison de la nécessité pour le propriétaire de surveiller la navigation sur le fleuve.

Source : Municipalité de Notre-Dame-des-Neiges, 2007.

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Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques de la Maison-Hantée-de-Notre-Dame-des-Neiges liés à ses valeurs historique, ethnologique et architecturale comprennent, notamment :
- son implantation sur un promontoire naturel dominant le fleuve Saint-Laurent, en bordure de l'ancien chemin du Roy;
- son volume, dont le plan rectangulaire et les fondations en pierre;
- les matériaux, dont la maçonnerie en moellon irrégulier;
- la disposition régulière des ouvertures rectangulaires.

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Informations historiques

La Maison-Hantée-de-Notre-Dame-des-Neiges est implantée à proximité du fleuve Saint-Laurent, dans un secteur marqué par l'histoire de la navigation fluviale. Celle-ci requiert une connaissance particulière des chenaux à emprunter afin d'éviter les principaux dangers. Durant le Régime français, des postes de pilotage sont implantés dans la région, notamment au Bic, dès 1730, puis à l'île Verte et à Pointe-au-Père. Sous le Régime anglais, la restructuration du système d'aide à la navigation mène à la création de La Maison de la Trinité de Québec en 1805. Le nombre de pilotes affectés au havre de Québec et en aval quintuple entre 1805 et 1848; il atteint 276. Le pilote Magloire Delisle (1815-1889) est né à l'île d'Orléans. Il apprend son métier avec son père, puis s'établit à l'île Verte en 1842. À cette époque, l'endroit regroupe la deuxième plus grande concentration de pilotes du fleuve Saint-Laurent, après l'île d'Orléans, en raison de la présence d'un phare et d'un poste de pilotage. L'île est en effet l'un des principaux lieux d'arrêt pour les navires qui empruntent le chenal sud vers Québec. Les paroisses du littoral, de L'Isle-Verte jusqu'à Rimouski, sont des avant-postes où les pilotes offrent leurs services. Ils abordent les navires en haute mer grâce à une chaloupe à voile ou une goélette. Les pilotes travaillent généralement avec un ou deux apprentis et se regroupent parfois afin de mettre leurs efforts en commun. En 1848, Delisle s'installe à Trois-Pistoles où résident également quatre autres pilotes. Delisle fait construire une maison en pierre sur un promontoire naturel offrant un point de vue sur le fleuve. Elle est située à proximité de l'ancienne voie publique, contrairement aux habitants qui déplacent progressivement leurs demeures le long du nouveau tracé du chemin.

En 1867, Nazaire Leclerc (1831-1907), cultivateur de Saint-Éloi, achète de Delisle la résidence en pierre ainsi que la terre sur laquelle elle est implantée. La famille Leclerc occupe la maison et cultive la terre jusqu'au début du XXe siècle.

La maison en pierre est abandonnée au milieu du XXe siècle. Ses ruines donnent naissance à une légende, inspirée d'anecdotes tirées de l'histoire du pilotage et de la présence de marins dans les environs. Diffusé abondamment par la littérature et les conteurs de la région, ce récit fait aujourd'hui officiellement partie du circuit des légendes de la région des Basques.

La Maison-Hantée-de-Notre-Dame-des-Neiges est citée en 2007.

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Emplacement

Region administrative :

  • Bas-Saint-Laurent

MRC :

  • Les Basques

Municipalité :

  • Notre-Dame-des-Neiges

Lieux-dits :

  • Rivière-Trois-Pistoles
  • Trois-Pistoles

Localisation informelle :

Les vestiges sont visibles de la route 132 Ouest (ancien chemin du Roi) près du chemin menant à la grève de la Pointe.

Latitude :

  • 48° 5' 18.0"

Longitude :

  • -69° 15' 34.0"

Désignation cadastrale

Circonscription foncière Division cadastrale Désignation secondaire Numéro de lot
Témiscouata Paroisse de Notre-Dame-des-Neiges-des-Trois-Pistoles Absent 394 ptie

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Références

Liens Internet :

Notices bibliographiques :

  • LEBLOND, Michel. Si Trois-Pistoles m'était conté et autres fariboles. Trois-Pistoles, Éditions Trois-Pistoles, 2004. 141 p.
  • LECLERC, Jean. Le Saint-Laurent et ses pilotes, 1805-1860. Montréal, Leméac, 1990. 232 p.
  • LECLERC, Jean. Les pilotes du Saint-Laurent, 1762-1960. L'organisation du pilotage en aval du havre de Québec. Sainte-Foy, Les Éditions GID, 2004. 855 p.
  • RIOUX, Emmanuel. Histoire de Trois-Pistoles, 1697-1997. Trois-Pistoles, Centre d'édition des Basques / Société historique de Trois-Pistoles, 1997. 694 p.

Multimédias disponibles en ligne :

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