Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Maison Robert-Bélanger

Type :

Patrimoine immobilier

Autre(s) nom(s) :

  • Maison Bélanger-Robert

Région administrative :

  • Montréal

Municipalité :

  • Montréal

Date :

  • après 1803 – avant 1806 (Construction)

Usage :

  • Fonction résidentielle (Maisons rurales et urbaines)

Éléments associés

Personnes associées (8)

Images

Carte

Description

La maison Robert-Bélanger est une maison de ferme dont le corps principal en pierre est érigé entre 1803 et 1806. Ce dernier, de plan rectangulaire à un étage et demi, est coiffé d'un toit à deux versants à larmiers retroussés. Une annexe en bois est construite à l'arrière du corps principal au cours des années 1930. Elle présente un plan irrégulier de deux étages surmonté d'un toit plat. Le bâtiment est implanté sur un grand terrain au relief peu accusé et planté d'arbres matures. La maison Robert-Bélanger est située en bordure de la voie publique, dans l'arrondissement municipal de Saint-Laurent de la ville de Montréal.

Ce bien est cité immeuble patrimonial. La protection s'applique à l'enveloppe extérieure du bâtiment ainsi qu'au terrain.

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Citation Immeuble patrimonial Municipalité (Montréal) 2009-06-15

Statuts antérieurs

  • Avis de motion de citation, 2009-03-30
 
Proposition de statut national non retenue Indéterminée Ministre de la Culture et des Communications
 

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Valeur patrimoniale

La maison Robert-Bélanger présente un intérêt patrimonial pour sa valeur historique. Cette résidence est l'une des plus anciennes constructions de Saint-Laurent et constitue l'un des derniers témoins de la vocation agricole de cette partie de l'île de Montréal avant son urbanisation. Le bâtiment est érigé entre 1803 et 1806 en bordure du chemin Saint-Louis-du-Bois-Franc, un tracé fondateur de l'île. Celui-ci relie les terres de la côte Saint-Louis, concédées au cours du premier quart du XVIIIe siècle et situées dans la paroisse de Saint-Laurent. Cette partie de la localité demeure essentiellement vouée à l'agriculture jusqu'au milieu du XXe siècle. La maison Robert-Bélanger est maintenant ceinturée par un lotissement résidentiel récent. Le grand terrain planté d'arbres matures sur lequel le bâtiment est élevé contraste avec le reste du secteur urbanisé et contribue aussi à rappeler le passé agricole du lieu. Par ailleurs, la maison Robert-Bélanger tient son nom des deux familles l'ayant occupée pendant environ 180 ans. Construite par les Robert, elle passe entre les mains de la famille Bélanger vers le milieu du XIXe siècle. La famille Robert demeure toutefois liée à la résidence par le mariage de Marie-Marguerite Robert (décédée en 1887) et de François-Isaïe Bélanger, occupants puis propriétaires de la maison. Ce dernier est d'ailleurs maire de Saint-Laurent de 1882 à 1885, tandis que son petit-fils Émile Bélanger (1899-1982), propriétaire à son tour de la résidence, est échevin de la municipalité de 1956 à 1965. Ainsi, en plus d'avoir habité pendant plusieurs générations la maison Robert-Bélanger, des membres de la famille Bélanger se sont illustrés dans l'histoire de la localité.

La maison Robert-Bélanger présente également un intérêt patrimonial pour sa valeur ethnologique. La résidence évoque des modes traditionnels de transmission du patrimoine familial, notamment la « donation entre vifs ». En échange des biens légués et pour s'assurer d'une retraite convenable, le donateur exige du donataire une série de conditions, notamment le versement d'une rente viagère, ainsi que le droit de résider dans la maison et d'utiliser les équipements domestiques et agricoles. Généralement transmise de père en fils, la maison Robert-Bélanger rappelle un mode de donation peu répandu aujourd'hui.

La maison Robert-Bélanger présente aussi un intérêt patrimonial pour sa valeur architecturale. La résidence est représentative des maisons de ferme en pierre érigées au début du XIXe siècle sur l'île de Montréal. Celles-ci comportent généralement un plan rectangulaire, un faible dégagement du sol, un toit à deux versants dont les larmiers peuvent être débordants ainsi qu'une cheminée sur chacun des pignons. Ces bâtiments sont souvent pourvus de quatre ouvertures en façade, soit trois fenêtres et une porte. Le corps principal de la maison Robert-Bélanger rassemble ces principales caractéristiques. L'agrandissement de la résidence par l'ajout d'une annexe arrière démontre par ailleurs une pratique courante dans l'architecture rurale de la première moitié du XXe siècle. Cette addition reflète l'évolution de la maison et son adaptation aux besoins de ses occupants en permettant dans ce cas-ci la cohabitation de deux familles.

Source : Ville de Montréal, 2009.

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Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques de la maison Robert-Bélanger liés à ses valeurs historique, ethnologique et architecturale comprennent, notamment :
- son implantation sur un grand terrain au relief peu accusé planté d'arbres matures;
- sa localisation en bordure de l'ancien chemin de la côte Saint-Louis-du-Bois-Franc;
- le volume du corps principal, dont le plan rectangulaire, l'élévation d'un étage et demi et le toit à deux versants à larmiers retroussés;
- les matériaux, dont la maçonnerie de moellons, la couverture en tôle, les éléments architecturaux et ornementaux en bois ainsi que les esses métalliques;
- les ouvertures disposées de manière asymétrique, dont les fenêtres rectangulaires à battants et à grands carreaux, la porte, les lucarnes à pignon, les chambranles menuisés, les contrevents ainsi que le soupirail;
- l'ornementation sobre, constituée principalement des frontons ouvragés des lucarnes ainsi que des modillons;
- les souches de cheminées.

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Informations historiques

La maison Robert-Bélanger est localisée sur une terre concédée en 1723 par les Sulpiciens, seigneurs de Montréal, à Léonard Libersan. Celui-ci, déjà en possession d'une autre concession, vend ses propriétés de la côte Saint-Louis à ses fils trois ans plus tard. Les terres passent ensuite entre les mains d'un autre cultivateur avant d'être acquises en deux étapes par Joachim Robert, dit Fasche, soit en 1754 et en 1756. Ce dernier cède la propriété ainsi formée à son fils Michel Robert qui l'exploite jusqu'au début du XIXe siècle et qui la transmet à son fils Joseph Robert. La donation inclut une maison en bois et des dépendances agricoles. En compensation, Joseph Robert doit assurer une rente viagère à ses parents. Entre 1803 et 1806, il construit, avec l'aide de son père et de son frère, l'actuelle maison en pierre.

En 1831, Joseph Robert cède sa terre par contrat à son fils Joseph (décédé en 1847) lors du mariage de ce dernier avec Marguerite Bergeron. Le couple exploite la ferme jusqu'au décès de Joseph Robert fils. L'année suivante, Marguerite Bergeron épouse Louis Bélanger. La propriété de la côte Saint-Louis-du-Bois-Franc passe alors entre les mains de la famille Bélanger, puisque Joseph Robert père cède celle-ci aux nouveaux mariés. Cette donation se fait sous certaines conditions dont le paiement d'une pension au cédant. Le couple n'habite toutefois pas la maison en pierre. C'est plutôt Marie-Marguerite Robert (décédée en 1887), la fille de Joseph Robert fils et de Marguerite Bergeron, qui l'occupe avec son époux François Isaïe Bélanger. Ce dernier, neveu de Louis Bélanger, est maire de Saint-Laurent de 1882 à 1885.

Le couple Robert-Bélanger devient officiellement propriétaire en 1884 lorsque Louis Bélanger et son épouse cèdent la terre et les constructions érigées dessus. Quatre ans plus tard, Prime Bélanger (1867-1943), fils de François Isaïe Bélanger, acquiert une partie de la terre, y compris la maison. Il possède la totalité de la propriété en 1906. Vers 1930, la résidence est agrandie par l'ajout d'une annexe de deux étages à l'arrière de la construction originale. Un garage, localisé à l'arrière du bâtiment, est probablement érigé à la même époque.

Prime Bélanger cède le patrimoine familial à son fils Émile Bélanger (1899-1982) en 1935. Ce dernier vend un des deux lots constituant la terre en 1953 et se départit par la suite d'une partie du lot conservé. Ces transactions diminuent la superficie de la propriété. Émile Bélanger est échevin de Saint-Laurent de 1956 à 1965. Il effectue quelques travaux à l'intérieur de la résidence et à la galerie en 1965 et 1966.

Émile Bélanger meurt en 1982 et son épouse Cécile Crevier l'année suivante. Les enfants du couple vendent la maison en 1986. Les nouveaux propriétaires se départissent d'une petite partie du terrain en 2004.

La maison Robert-Bélanger est citée en 2009.

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Emplacement

Region administrative :

  • Montréal

MRC :

  • Montréal

Municipalité :

  • Montréal

Arrondissement municipal :

  • Saint-Laurent

Adresse :

  • 3900, chemin du Bois-Franc
  • 3902, chemin du Bois-Franc

Latitude :

  • 45° 30' 12.0"

Longitude :

  • -73° 43' 45.0"

Désignation cadastrale :

  • Lot 3 067 406
  • Lot 3 227 416

Code Borden

BjFk-5      

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Références

Notices bibliographiques :

  • BESSIÈRE, Arnaud et Valérie D'AMOUR. Étude historique et patrimoniale de la maison Robert, 3900-3902, chemin Bois-Franc, arrondissement de Saint-Laurent. Montréal, Ville de Montréal, 2008. 83 p.
  • Communauté urbaine de Montréal. Architecture rurale. Répertoire d'architecture traditionnelle sur le territoire de la Communauté urbaine de Montréal, 13. Montréal, Communauté urbaine de Montréal, Service de la planification du territoire, 1986. 421 p.
  • Ville de Montréal. Service de la mise en valeur du territoire et du patrimoine. Bureau du patrimoine et toponymie. Analyse de la valeur patrimoniale de la maison Robert-Bélanger. Montréal, Ville de Montréal, 2008. 20 p.

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