Chapelle de l'Hôtel-Dieu-de-Montréal

Statut	Catégorie	Autorité	Date
Avis d'intention de classement	Immeuble patrimonial	Ministre de la Culture et des Communications	2023-10-26
Statuts antérieurs Déclaration
Avis d'intention de classement	Situé dans un site patrimonial	Ministre de la Culture et des Communications	2023-10-26
Déclaration	Situé dans un site patrimonial	Gouvernement du Québec
Transfert de responsabilité Déclaration de transfert de responsabilité à la municipalité (Montréal), 2017-09-21

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La chapelle de l'Hôtel-Dieu-de-Montréal présente un intérêt pour sa valeur historique. Le lieu de culte et sa crypte sont étroitement associés à l'histoire de l'Hôtel-Dieu et aux Religieuses hospitalières de Saint-Joseph. Créée par Jeanne Mance la même année que la fondation de Ville-Marie, l'Hôtel-Dieu est la plus ancienne institution de Montréal et le deuxième hôpital fondé en Amérique du Nord. Les Religieuses hospitalières de Saint-Joseph sont une communauté fondatrice ayant joué un rôle crucial auprès des pauvres et des malades depuis 1659. Cette année-là, trois religieuses venues de La Flèche, en France, viennent s'établir à Montréal pour prêter main-forte à Jeanne Mance. La gestion de l'Hôtel-Dieu, d'abord établi sur la rue Saint-Paul, sera confiée aux Hospitalières quelques années après la mort de Jeanne Mance. Alors que la population de Montréal croît considérablement et s'établit dans les faubourgs dans la première moitié du XIXe siècle, les Hospitalières décident de déménager l'hôpital et leur monastère près du mont Royal. Les travaux du nouvel édifice commencent en 1859 et c'est à ce moment que la chapelle de l'Hôtel-Dieu est construite, comme point central de l'ensemble. La crypte aménagée sous la chapelle est le lieu d'inhumation d'environ 600 Hospitalières, dont les trois premières parties de France en 1659, ainsi que de Jeanne Mance, fondatrice de l'Hôtel-Dieu de Montréal, figure emblématique de la fondation de Ville-Marie et première infirmière laïque au Canada.

La chapelle de l'Hôtel-Dieu présente aussi un intérêt pour sa valeur architecturale. Ce lieu de culte a été conçu par Victor Bourgeau, l'un des architectes les plus importants de la seconde moitié du XIXe siècle au Québec. Auteur des plans de plus de 200 bâtiments, il est principalement associé à la construction de lieux de culte et d'institutions religieuses dans le diocèse de Montréal. La chapelle de l'Hôtel-Dieu, conçue peu de temps après un voyage de Bourgeau à Rome, constitue un exemple précoce et abouti de l'emploi du style néo-baroque dans l'architecture religieuse québécoise. Ce style est fortement prisé par Mgr Ignace Bourget, évêque de Montréal, tenant du courant ultramontain, qui voit d'un bon œil ces références à Rome et au Vatican. Cette influence néo-baroque se manifeste notamment par la présence d'un dôme au-dessus du chœur – qui serait le premier construit pour un lieu de culte montréalais – dont la coupole est ornée d'un décor peint, ainsi que par sa façade monumentale dotée d'un fronton et d'ailerons.

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