Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Maison Turcotte

Type :

Patrimoine immobilier

Autre(s) nom(s) :

  • Château Normandie
  • Le Normandy
  • Le Voyageur
  • Maison Hall
  • Unité sanitaire

Région administrative :

  • Mauricie

Municipalité :

  • Trois-Rivières

Date :

  • vers 1840 – (Construction)

Usage :

  • Fonction résidentielle (Villas et maisons bourgeoises (domaine))

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (1)

Personnes associées (6)

Inventaires associés (1)

Images

Carte

Description

La maison Hall est un bâtiment à l'origine résidentiel de deux étages et demi construit vers 1840. La résidence monumentale d'inspiration néoclassique est composée d'un corps principal flanqué de deux ailes latérales positionnées en retrait sur la façade avant et en avancée sur la façade arrière. Le rez-de-chaussée est surélevé. La composition symétrique de la façade principale s'articule autour de l'entrée centrale, accessible par un perron arrondi surmonté d'un balcon doté d'un entablement avec cimaise à denticules, que soutiennent des colonnes doriques. Le perron et le balcon sont entourés d'une balustrade en fer ornemental. Le corps principal et les ailes du bâtiment sont coiffés d'un toit à deux versants droits recouvert de cuivre sur baguettes, percé de lucarnes à pignon et surmonté de cheminées délimitant le corps principal et également recouvertes de cuivre. Les retours de l'avant-toit ornent les murs pignons latéraux. Les façades ont un parement de clin d'aluminium. Les fenêtres disposées de façon régulière sont divisées verticalement en trois vantaux. De petites annexes latérales comportent des entrées de service; l'une est couverte d'un toit plat, l'autre d'un toit à pignon. L'implantation pavillonnaire de la résidence laisse place à un parterre avant gazonné et planté, délimité de la rue par une clôture en fer ornemental avec tonnelle et allée pavée menant à l'entrée principale.

La maison Turcotte fait partie de l'arrondissement historique de Trois-Rivières.

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Déclaration Situé dans un site patrimonial Gouvernement du Québec 1964-05-06
 

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Informations historiques

La terrasse Turcotte est ouverte vers 1652 et porte initialement le nom de rue des Remparts. Après son prolongement jusqu'à la rue du Platon (actuelle rue des Forges) en 1859, elle est rebaptisée Le Boulevard et surnommée boulevard Turcotte, jusqu'à ce qu'elle prenne finalement le nom de terrasse Turcotte en 1947. Son toponyme commémore Joseph-Édouard Turcotte (1808-1864), avocat et homme politique qui occupe plusieurs postes importants, dont ceux de député et de maire de Trois-Rivières, et qui fait don de terrains attenants à sa propriété, sur lesquels un segment de la voie est aménagé. Après le grand incendie qui détruit une grande partie de la ville en 1908, incluant tous les bâtiments de la terrasse Turcotte à l'exception du 858 ainsi que la terrasse elle-même, dont des parties étaient en bois, la Municipalité profite de la période de reconstruction qui s'ensuit pour élargir et moderniser la voie.

L'îlot formé par la terrasse Turcotte et par les rues Saint-Louis, des Ursulines et Saint-François-Xavier comprend déjà des bâtiments avec dépendances dès le XVIIe siècle. Ils se trouvent surtout le long de la rue des Remparts (l'actuelle terrasse Turcotte). Ils sont plus tard tous démolis. La maison actuelle est probablement construite vers 1840. Successivement y ont résidé des personnalités importantes de l'histoire de Trois-Rivières, dont Mathew Bell, James Dickson, Joseph-Édouard Turcotte, George Benson Hall, Alexander Baptist et Charles Ross Whitehead. Le site occupe à l'origine toute la largeur de l'îlot le long de la rue des Remparts et la résidence y est implantée au centre. La maison, qui se trouve tout juste à l'extérieur de la zone ravagée par le grand incendie qui détruit une partie de la ville en 1908, est par la suite transformée en hôtel (Château Normandie et Le Voyageur). En 1957, elle abrite l'Unité Sanitaire, puis un CLSC à la fin du XXe siècle.

Par ailleurs, Alexander Baptist aurait fait ajouter deux ailes de chaque côté du corps principal. Un plan de 1888 montre des porches avant et arrière de plan rectangulaire ainsi qu'une dépendance à l'arrière de l'aile est, ce qui laisse croire que le porche avant de forme arrondie aurait été construit plus tard. La dépendance n'apparaît plus sur le plan de 1929, où figurent par contre des galeries devant les deux ailes du bâtiment. Sur le plan de 1955, la galerie de l'aile ouest est disparue et celle de l'aile est a été transformée en véranda fermée. Une petite annexe de plan rectangulaire a été ajoutée à l'aile ouest. L'annexe de l'aile est n'est construite que plus tard.

L'observation de photographies anciennes révèle de nombreuses modifications effectuées à l'extérieur du bâtiment, dont le parement de brique rouge du corps principal et de clin de bois des ailes remplacé (ou recouvert) par un revêtement en aluminium, les persiennes des fenêtres disparues, les galeries et balcons enlevés devant les ailes (également une véranda fermée devant l'aile est), les portes françaises du balcon et des ailes remplacées par des fenêtres, la balustrade arrondie en bois au-dessus de l'entrée principale remplacée par une balustrade de fer ornemental, les cheminées de brique recouvertes de tôle, le parement des façades remplacé par un clin de métal, les linteaux et moulures encadrant les fenêtres enlevés ainsi que la corniche moulurée sous l'avant-toit, les fenêtres à battants à grands carreaux remplacées par des fenêtres à guillotine et les petits volumes latéraux ajoutés aux ailes.

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Évaluation d'inventaire

  • Inventaire du patrimoine bâti de Trois-Rivières (2009 - 2010)
    Ville de Trois-Rivières


  • La valeur patrimoniale de la maison Turcotte tient notamment à son intérêt historique et à son ancienneté. Le bâtiment occupe un site faisant déjà partie d'une concession individuelle dès le XVIIe siècle et il se trouve sur une des plus anciennes rues de Trois-Rivières. Probablement construite vers 1840, la maison est implantée dans un quartier où résident plusieurs membres de la bourgeoisie trifluvienne. La maison Turcotte aurait accueilli comme résidents plusieurs personnages importants de Trois-Rivières. Mathew Bell, homme d'affaires et directeur des forges du Saint-Maurice, y réside déjà en 1845 et peut-être avant jusqu'à sa mort en 1849. James Dickson, bourgeois de la ville et conseiller municipal, l'habite ensuite jusqu'à ce que Joseph-Édouard Turcotte, avocat et alors maire de Trois-Rivières, en devienne propriétaire et le reste jusqu'à son décès en 1864. À cette époque, la maison est pourvue de plusieurs installations modernes. Elle est éclairée au gaz, chauffée par des fournaises à air chaud et dotée d'un système d'aqueduc. Elle est aussi entourée de plusieurs dépendances. Par la suite, George Benson Hall, important homme d'affaires du milieu forestier et sidérurgique, devient propriétaire sans en faire sa résidence permanente. Habitant la région de Québec, il loue la maison à la veuve de Joseph-Édouard Turcotte pendant plusieurs années. En 1886, Alexander Baptist, l'un des plus importants marchands de bois de la ville, l'acquiert et la propriété demeure dans la famille Baptist jusqu'en 1922. Enfin, Charles Ross Whitehead, fondateur de la compagnie Wabasso, en est propriétaire de 1925 à 1945. Cette même année, la maison est achetée par J. A. Mongrain, professeur à l'École Technique de Trois-Rivières, avec l'intention de la transformer en hôtel de luxe pour les touristes. La maison est alors connue sous le nom de Château Normandie ou le Normandy. Le bâtiment compte parmi les plus anciennes maisons de l'arrondissement historique et est le seul bâtiment de la terrasse Turcotte à avoir survécu au grand incendie de 1908.

    La valeur patrimoniale de la maison Turcotte réside également dans son intérêt architectural. Le bâtiment possède plusieurs caractéristiques d'inspiration néoclassique, telles que sa composition symétrique, le plan rectangulaire de son corps principal, son toit à deux versants à faible pente, la disposition régulière de ses ouvertures et le porche à colonnes de l'entrée principale. Le courant architectural néoclassique est popularisé au Québec à partir du début du XIXe siècle avec l'arrivée d'immigrants britanniques. Son influence sur l'architecture issue de la tradition française donnera naissance à la maison traditionnelle québécoise.

    La valeur patrimoniale de la maison Turcotte tient aussi à l'intérêt que revêtent son implantation et son environnement. La maison participe à la composition de l'ensemble bâti de l'arrondissement historique de Trois-Rivières, décrété en 1964 et constituant le coeur historique de la ville. Plusieurs bâtiments d'un grand intérêt patrimonial se trouvent dans ce secteur, dont certains sont des monuments historiques classés. Son implantation pavillonnaire typique des villas et des édifices monumentaux contribue à la mise en valeur du bâtiment. De plus, la maison fait face au fleuve Saint-Laurent et domine la terrasse Turcotte.
    Source : Municipalité de Trois-Rivières, 2010.

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    Emplacement

    Region administrative :

    • Mauricie

    MRC :

    • Trois-Rivières

    Municipalité :

    • Trois-Rivières

    Adresse :

    • 858, terrasse Turcotte

    Latitude :

    • 46° 20' 33.6"

    Longitude :

    • -72° 32' 12.9"

    Désignation cadastrale

    Circonscription foncière Division cadastrale Désignation secondaire Numéro de lot
    Trois-Rivières Cité de Trois-Rivières Absent 2182

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    Références

    Notices bibliographiques :

    • BÉDARD, Michel, André BÉRUBÉ et Jean HAMELIN. « Mathew Bell ». Université Laval/University of Toronto. Dictionnaire biographique du Canada [En ligne]. http://www.biographi.ca
    • GAMELIN, Alain et al. Trois-Rivières illustrée. Trois-Rivières, Comité des fêtes du 350ème anniversaire de fondation, 1984. 228 p.
    • GAUTHIER, Raymonde. Trois-Rivières disparue, ou presque. Loisirs et culture/Connaissance du Québec. Québec/Montréal, Éditeur officiel du Québec/Fides, 1978. 189 p.
    • LAMOTHE, Jean et Denis RICARD. Inventaire des bâtiments et ensembles d'intérêt patrimonial supérieur, Ville de Trois-Rivières. Trois-Rivières, SOTAR, 1990. s.p.
    • POTHIER, Louisette. « Joseph-Édouard Turcotte ». Université Laval/University of Toronto. Dictionnaire biographique du Canada [En ligne]. http://www.biographi.ca

    Multimédias disponibles en ligne :

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