Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Site patrimonial de l'Église-Saint-Jacques

Type :

Patrimoine immobilier

Autre(s) nom(s) :

  • Site du patrimoine de l'Église-de-Saint-Jacques

Région administrative :

  • Saguenay--Lac-Saint-Jean

Municipalité :

  • Saguenay

Usage :

  • Non applicable

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (2)

Personnes associées (2)

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Images

Carte

Description

Le site patrimonial de l'Église-Saint-Jacques est un ensemble institutionnel de tradition catholique aménagé en 1947. Il comprend l'église paroissiale de même que son presbytère. Le lieu de culte est composé d'une nef rectangulaire à laquelle se greffe perpendiculairement un volume rectangulaire coiffé d'un toit à croupes complété d'un pignon. Sa façade, aménagée sur un mur pignon, est dotée de trois portails. Une tour-clocher surmontée d'une flèche est adossée au long-pan nord de l'église tandis qu'une annexe à pans coupés complète le long-pan sud. Le presbytère est implanté perpendiculairement au mur nord de l'église, en retrait. De plan rectangulaire, son corps principal de deux étages et demi est coiffé d'un toit aigu à deux versants à larmiers retroussés. Une annexe de plan rectangulaire à un étage coiffée d'un toit à deux versants relie la maison curiale au lieu de culte. Une seconde annexe de volume semblable est adossée au mur pignon nord du presbytère. Le site patrimonial de l'Église-Saint-Jacques est situé sur un vaste terrain gazonné bordé d'arbres matures, dans un quartier résidentiel, en milieu urbain, dans le secteur sud d'Arvida. Il fait partie de l'arrondissement municipal de Jonquière, dans la ville de Saguenay.

Ce bien est cité site patrimonial. La protection s'applique à l'enveloppe extérieure des bâtiments et aux terrains sur lesquels ils s'élèvent.

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Citation Site patrimonial Municipalité (Saguenay) 2006-05-01

Statuts antérieurs

  • Avis de motion de citation, 2006-01-09
  • Avis de motion échu, 2005-10-03
 

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Valeur patrimoniale

Le site patrimonial de l'Église-Saint-Jacques présente un intérêt pour la valeur architecturale des édifices qui le composent. Construite en 1947, l'église constitue un exemple représentatif de l'architecture régionaliste. Ce courant se développe au Québec entre 1925 et 1945. En réaction à l'industrialisation effrénée et au mouvement Beaux-Arts qui préconise un style universel, le régionalisme s'inspire plutôt de l'architecture traditionnelle et met en valeur les identités locales. Les édifices de la Nouvelle-France ou considérés comme typiquement canadiens-français servent ainsi de modèles aux architectes québécois. L'église de Saint-Jacques illustre les principes du régionalisme. Elle rappelle les églises traditionnelles québécoises par sa nef rectangulaire, son toit aigu à larmiers retroussés et sa maçonnerie en gros moellons de pierre calcaire. Le presbytère jouxtant l'église s'inscrit également dans ce courant régionaliste. Il évoque l'architecture résidentielle traditionnelle par son toit aigu à deux versants à larmiers retroussés percé de lucarnes, ses murs en moellons et sa large souche de cheminée à deux têtes. Le site patrimonial de l'Église-Saint-Jacques constitue un témoin important de l'influence de l'architecture régionaliste jusqu'au milieu du XXe siècle.

Le site patrimonial de l'Église-Saint-Jacques présente également un intérêt pour sa valeur historique découlant de son association avec Léonce Desgagné (1908-1979) et Paul Boileau (né en 1906). Ces deux architectes marquent de façon importante le paysage bâti de la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean au milieu du XXe siècle. Associés de 1944 à 1958 sous la raison sociale Desgagné et Boileau, ils réalisent entre autres l'église de Saint-Édouard de Péribonka (1948-1949), l'église du Saint-Nom-de-Jésus à Saguenay (1950-1951), l'église de Saint-André-Apôtre à Saint-André-du-Lac-Saint-Jean (1950-1952) et l'église de Saint-Jude à Alma (1954). Natif de la région de Chicoutimi, Desgagné est le lauréat de nombreux prix d'excellence pour ses réalisations principalement concentrées au Saguenay. L'ensemble composé de l'église et du presbytère de Saint-Jacques est l'une des oeuvres représentatives de la production des architectes Desgagné et Boileau, à la fin des années 1940.

Le site patrimoinial de l'Église-Saint-Jacques présente en outre un intérêt pour sa valeur historique comme témoin du développement d'Arvida, ville de compagnie construite à partir de 1926 pour loger les ouvriers et les cadres de l'Aluminium Company of America (ALCOA). Cette cité planifiée, dont les plans ont été dessinés par l'architecte new-yorkais Harry B. Brainerd, se distingue par l'aménagement de son territoire qui intègre les plus récentes théories urbaines de l'époque. Celui-ci se caractérise par les rues incurvées dans les secteurs résidentiels destinées à ralentir la circulation automobile, par la qualité de son paysage incluant plusieurs parcs et espaces verts et par son cadre bâti composé de trente-cinq différents types de résidences. La paroisse de Saint-Jacques-le-Majeur, située au sud du quartier d'origine, s'est développée en raison de l'importante croissance démographique des années 1940. En 1943, cette paroisse est érigée canoniquement. L'année suivante, une chapelle est aménagée dans un camp d'ouvriers de la rue De La Salle. L'actuelle église de Saint-Jacques, inaugurée en 1947, vient remplacer cette chapelle temporaire. Destiné à accueillir 850 nouveaux paroissiens établis à Arvida après la Seconde Guerre mondiale, ce lieu de culte demeure un témoin privilégié du développement et de la prospérité de la ville d'Arvida au milieu du XXe siècle.

Source : Ville de Saguenay, 2009.

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Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques du site patrimonial de l'Église-Saint-Jacques liés à ses valeurs historique et architecturale comprennent, notamment :
- son implantation sur un vaste terrain gazonné bordé d'arbres matures, dans un quartier résidentiel, en milieu urbain, dans le secteur sud d'Arvida;
- les caractéristiques de l'église de Saint-Jacques, notamment son volume, dont la nef rectangulaire surmontée d'un toit aigu à deux versants à larmiers retroussés, la tour-clocher greffée au long-pan nord (dotée d'une chambre des cloches de plan polygonal surmontée d'une flèche et d'une croix) ainsi que l'annexe à pans coupés coiffée d'un toit à croupes adossée au long-pan sud, les matériaux, dont le parement en moellons de pierre calcaire, la couverture en tôle à baguettes, les éléments architecturaux et ornementaux en pierre de taille ou en bois ainsi que la cheminée en brique, les caractéristiques de la façade aménagée dans l'un des murs pignons, dont le portail central (composé de pilastres, de consoles et d'un fronton surmonté d'une croix), les portails latéraux, les portes en bois ainsi que l'oculus central de grande dimension, les caractéristiques des longs-pans, dont les fenêtres à arc surbaissé, les soupiraux rectangulaires à carreaux, les panneaux en bois à caissons ainsi que le bandeau, le volume rectangulaire adossé perpendiculairement à l'arrière de la nef, dont le plan rectangulaire à un étage et demi et à soubassement dégagé, le toit à croupes couvert en tôle à baguettes, le pignon aigu, les ouvertures rectangulaires ou cintrées, les lucarnes à croupe ainsi que le bandeau;
- les caractéristiques du presbytère de Saint-Jacques, notamment le volume du corps principal, dont le plan rectangulaire à deux étages et demi ainsi que le toit aigu à deux versants à larmiers retroussés percé de lucarnes, les matériaux, dont la maçonnerie en moellons de pierre calcaire, la couverture en tôle à baguettes ainsi que les éléments architecturaux et ornementaux en bois, les ouvertures, dont les fenêtres rectangulaires à petits carreaux et les lucarnes à croupe, la souche de cheminée à deux têtes disposée dans le prolongement du mur pignon nord, l'annexe latérale sud reliant le presbytère et le lieu de culte, dont le plan rectangulaire, l'élévation d'un étage, le toit à deux versants à larmiers retroussés, le parement en moellons, la couverture en tôle à baguettes, les ouvertures rectangulaires à petits carreaux ainsi que le porche en pierre de taille surmonté d'un fronton, l'annexe latérale nord, dont le plan rectangulaire, l'élévation d'un étage, le toit à deux versants à larmiers retroussés, la galerie couverte, le parement en moellons, la couverture en tôle à baguettes, les éléments ornementaux et architecturaux en bois ainsi que les fenêtres rectangulaires à carreaux.

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Informations historiques

Le site patrimonial de l'Église-Saint-Jacques est étroitement lié à l'histoire du développement de la ville d'Arvida, ville industrielle planifiée construite à partir de 1926 pour loger les ouvriers et les cadres de l'Aluminium Company of America (ALCOA). Les plans de la ville ont été dessinés par l'architecte new-yorkais Harry B. Brainerd. Ce dernier intègre des rues incurvées dans les secteurs résidentiels destinées à ralentir la circulation automobile ainsi que plusieurs parcs et espaces verts.

La paroisse de Saint-Jacques-le-Majeur, située au sud du quartier d'origine, s'est développée en raison de l'importante croissance démographique des années 1940. En 1943, cette paroisse est érigée canoniquement. L'année suivante, une chapelle est aménagée dans un camp d'ouvrier de la rue De La Salle. L'actuelle église de Saint-Jacques, destinée à accueillir 850 nouveaux paroissiens établis à Arvida après la Seconde Guerre mondiale, est inaugurée en 1947 et vient remplacer cette chapelle temporaire.

Le lieu de culte et le presbytère sont l'oeuvre de Léonce Desgagné (1908-1979) et Paul Boileau (né en 1906), deux architectes qui marquent de façon importante le paysage bâti de la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean au XXe siècle. Associés de 1944 à 1958 sous la raison sociale Desgagné et Boileau, ils réalisent entre autres l'église de Saint-Édouard de Péribonka (1948-1949), l'église du Saint-Nom-de-Jésus à Saguenay (1950-1951), l'église de Saint-André-Apôtre à Saint-André-du-Lac-Saint-Jean (1950-1952) et l'église de Saint-Jude à Alma (1954). Certains des édifices qu'ils conçoivent à la fin des années 1940, dont ceux de la paroisse de Saint-Jacques-le-Majeur, sont inspirés du courant régionaliste, mouvement qui tente de remettre en valeur les formes traditionnelles et les identités locales. Les édifices de la Nouvelle-France ou considérés comme typiquement canadiens-français servent ainsi de modèles à l'architecture régionaliste québécoise.

Le site du patrimoine de l'Église-de-Saint-Jacques est constitué en 2006. Le lieu de culte conserve ses fonctions d'origine, mais les locaux du presbytère sont loués à l'organisme Centraide. Ce bien est devenu un site patrimonial cité à l'entrée en vigueur de la Loi sur le patrimoine culturel en 2012.

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Emplacement

Region administrative :

  • Saguenay--Lac-Saint-Jean

MRC :

  • Saguenay

Municipalité :

  • Saguenay

Arrondissement municipal :

  • Jonquière

Latitude :

  • 48° 25' 12.7"

Longitude :

  • -71° 10' 34.2"

Désignation cadastrale :

  • Lot 2 293 535

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Références

Notices bibliographiques :

  • BERGERON, Claude. Architecture des églises du Québec : 1940-1985. Québec, Presses de l'Université Laval, 1987. 383 p.
  • BOUCHARD, Russel. Histoire de Jonquière : coeur industriel du Saguenay - Lac-Saint-Jean, des origines à 1997. Chicoutimi, R. Bouchard, 1997. 544 p.
  • MORISSET, Lucie K. et Luc NOPPEN. Jonquière, mémoires et lieux: Guide d'excursion et d'interprétation du patrimoine. Jonquière, Ministère de la culture et des communications, 1994. 103 p.
  • s.a. Centenaire de Jonquière, 1847-1947 : album-souvenir. Jonquière, s.é., 1947. 112 p.

Multimédias disponibles en ligne :

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