Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Site archéologique Cartier-Roberval

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Description

Le site archéologique Cartier-Roberval résulte d'un établissement colonial français aménagé de 1541 à 1543, sur un promontoire situé au confluent du fleuve Saint-Laurent et de la rivière du Cap Rouge. Le sous-sol du site renferme notamment des vestiges et des traces d'au moins trois bâtiments construits essentiellement en bois et en argile ainsi que d'ouvrages défensifs. Le site archéologique Cartier-Roberval, d'une superficie de 324 mètres carrés, est principalement boisé. Il est bordé au nord par une voie ferrée et au sud par un escarpement ainsi que par le chemin de la Plage-Jacques-Cartier. Il est situé dans le secteur Cap-Rouge de l'arrondissement Sainte-Foy-Sillery-Cap-Rouge de la ville de Québec.

Ce bien est classé site patrimonial. La protection s'applique au terrain et à ce qui s'y trouve.

La collection d'objets du site archéologique Cartier-Roberval, comprenant plus de 6000 objets et fragments qui en ont été extraits, est aussi classée objet patrimonial.

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Site patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 2018-02-08
Prise d'effet : 2016-03-16

Catégories de conservation

  • 9 - Terrain notable
  • 10 - Bien classé pour son intérêt archéologique

Statuts antérieurs

  • Avis d'intention de classement prorogé, 2017-02-23
  • Avis d'intention de classement, 2016-02-25
  • Proposition de statut national, 2005-09-06
 

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Valeur patrimoniale

Le site archéologique Cartier-Roberval présente un intérêt patrimonial pour sa valeur historique. Le site correspond à une partie du premier établissement colonial français en Amérique. Après deux voyages de Jacques Cartier (vers 1491-1557), soit un premier en 1534 et un deuxième en 1535 et 1536, un nouveau projet se dessine, qui se distingue des précédents par son objectif de colonisation. À cette fin, une commission royale est décernée à Jean-François de la Rocque de Roberval (vers 1495-1560) en janvier 1541. Le recrutement est difficile. Cinq navires partent de Saint-Malo le 23 mai 1541. Cartier, commandant en second de l'expédition, est autorisé à partir sans Roberval - aux prises avec des problèmes d'approvisionnement - avec un équipage comptant possiblement plus de 300 personnes. À la fin du mois d'août s'amorce l'aménagement de l'établissement sur le site préalablement choisi à cette fin au cap Rouge. Caractérisé par une forte dénivellation et sa situation au confluent du fleuve Saint-Laurent et de la rivière du Cap Rouge, le lieu présente un intérêt stratégique, notamment du point de vue militaire. Cartier nomme l'établissement Charlesbourg-Royal et fait construire deux forts, un en haut du cap et l'autre en bas. Cartier quitte la colonie en juin 1542, notamment en raison de tensions avec les Autochtones. Roberval part de La Rochelle le 16 avril 1542, avec trois navires et environ 200 personnes. Arrivé au cap Rouge en juillet, il renomme l'établissement France-Roy et améliore les installations laissées par Cartier. À la suite du déclenchement d'une guerre entre l'Espagne et la France, Roberval et les colons sont rapatriés en 1543. France-Roy est abandonnée vers la fin du mois de juillet et possiblement incendiée par les Français avant leur départ, mettant un terme à la première tentative de colonisation française en Amérique. Néanmoins, cet établissement marque une étape cruciale du positionnement de la France sur ce nouveau continent, près de 70 ans avant la concrétisation de ces ambitions grâce à Samuel de Champlain (1574-1635). Le site archéologique Cartier-Roberval constitue donc un témoin exceptionnel d'un événement majeur de l'histoire du Québec et du Canada.

Le site présente également un intérêt pour sa valeur archéologique. Il s'agit du seul site archéologique associé à un établissement français du XVIe siècle connu au Québec. L'emplacement précis du site de Charlesbourg-Royal et de France-Roy est identifié en 2005 et confirmé par les campagnes de recherche archéologique effectuées au cours des années suivantes. Les découvertes qui y ont été faites ont permis d'améliorer la connaissance de plusieurs aspects de l'établissement et de nuancer certaines hypothèses avancées jusqu'alors. Par exemple, les indices relevés tendent à écarter la possibilité d'une reconstruction complète des bâtiments par Roberval après le départ de Cartier. Ils laissent aussi supposer que l'élite, Roberval en premier lieu, occupait le sommet du promontoire. Les recherches archéologiques ont aussi permis de mieux comprendre le cadre architectural de l'établissement, inspiré des fortifications de campagne européennes. Trois des bâtiments du fort d'en haut ont été localisés. Les techniques de construction utilisées pour ceux-ci, telles que le pan de bois et le torchis, sont caractéristiques du nord de la France, notamment de la Bretagne. Les fouilles ont aussi démontré le caractère militaire de l'établissement, qui était vraisemblablement palissadé et aurait pu être doté d'un chemin de ronde. Peu perturbé et situé en milieu naturel, le site conserve un potentiel de recherche substantiel, en plus d'offrir des occasions d'études spécialisées novatrices, notamment en sciences naturelles.

Source : Ministère de la Culture et des Communications du Québec, 2018.

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Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques du site archéologique Cartier Roberval liés à ses valeurs historique et archéologique comprennent, notamment :
- sa situation sur un promontoire terminé par un escarpement, au confluent du fleuve Saint-Laurent et de la rivière du Cap Rouge;
- sa superficie de 324 mètres carrés largement boisée;
- les vestiges architecturaux in situ, dont ceux de trois bâtiments (un bâtiment doté d'une fondation en maçonnerie et au moins un bâtiment de grandes dimensions);
- l'implantation quadrangulaire ou polygonale des vestiges de bâtiments;
- les traces de dispositifs défensifs, dont un ouvrage axial constitué de deux murs linéaires et parallèles, et des trous de poteaux;
- les éléments liés aux techniques de construction employant le pan de bois, le torchis, le calage de poteaux en terre à l'aide de moellons et les toitures végétales;
- la couche liée à un incendie;
- les portions résiduelles du site.

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Informations historiques

Le site archéologique Cartier-Roberval correspond à une partie du premier établissement colonial français en Amérique. Après deux voyages de Jacques Cartier (vers 1491-1557) en 1534 puis en 1535 et 1536, un nouveau projet se dessine, qui se distingue des précédents par son objectif de colonisation. À cette fin, une commission royale est décernée à Jean-François de la Rocque de Roberval (vers 1495-1560) en janvier 1541. Cinq navires partent de Saint-Malo le 23 mai 1541. Cartier, commandant en second de l'expédition, est autorisé à partir sans Roberval, aux prises avec des problèmes d'approvisionnement, avec un équipage comptant possiblement plus de 300 personnes.

L'aménagement de l'établissement - qui est nommé Charlesbourg-Royal par Cartier - commence à la fin du mois d'août sur le site préalablement choisi à cette fin au cap Rouge. Caractérisé par une forte dénivellation et par sa situation au confluent du fleuve Saint-Laurent et de la rivière du Cap Rouge, le lieu présente un intérêt stratégique, notamment du point de vue militaire, puisque sa situation élevée en fait un excellent lieu d'observation. Par ailleurs, plusieurs éléments des environs peuvent servir de matériaux de construction, dont les arbres, le grès vert et le sol argileux. Deux forts sont construits, un en haut du cap et l'autre en bas.

Cartier quitte la colonie en juin 1542, notamment en raison de tensions avec les Autochtones. Pour sa part, Roberval part de La Rochelle le 16 avril 1542, avec trois navires et environ 200 personnes. Il croise Cartier à Terre-Neuve et le somme de retourner au cap Rouge, mais ce dernier fait fi de cet ordre et retourne en France. Arrivé au cap Rouge en juillet, Roberval renomme l'établissement France-Roy et améliore les installations laissées par Cartier. L'hiver est difficile et est marqué par des troubles sociaux et par de nombreux décès liés à la maladie.

En raison du déclenchement d'une guerre entre l'Espagne et la France, Roberval et les colons sont rapatriés en 1543. L'établissement est abandonné vers la fin du mois de juillet et possiblement incendié par les Français avant leur départ, mettant un terme à la première tentative de colonisation française en Amérique.

Le lieu semble par la suite être demeuré inoccupé durant près de trois siècles. En 1823, les frères Henry (1790-1865) et William Atkinson acquièrent une vaste propriété où ils doivent demeurer pour pouvoir en exploiter les ressources forestières. Henry Atkinson fait alors construire la villa Carouge sur le promontoire. Le site est probablement choisi pour ses caractéristiques répondant au goût de la bourgeoisie du XIXe siècle pour le pittoresque. Dès cette époque est émise l'hypothèse que le lieu soit celui de l'établissement de Cartier et de Roberval, à la suite de diverses découvertes, dont des boulets métalliques ayant pu être utilisés pour les canons des navires du XVIe siècle.

L'endroit conserve une vocation résidentielle jusqu'en 1906. Au XXe siècle, le site est marqué par le passage de voies ferroviaires puis par l'aménagement d'un parc public. Les premières interventions ayant comme but de situer l'établissement de 1542-1543 ont lieu au cours des années 1950. En 1979, de nouveaux sondages sont effectués sur le promontoire, sans succès. Les tentatives se multiplient dans le secteur à compter de 1995. C'est finalement en 2005, lors d'un inventaire archéologique préalable à l'aménagement d'un belvédère, que plusieurs artéfacts datant vraisemblablement du XVIe siècle sont découverts. Les interventions archéologiques effectuées au cours des années suivantes permettent de confirmer qu'au moins une partie de l'établissement colonial se trouvait sur la portion sud du promontoire.

Le site archéologique Cartier-Roberval est classé en 2018. La collection archéologique, comprenant plus de 6000 objets et fragments qui ont été extraits du site, est classée au même moment.

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Emplacement

Region administrative :

  • Capitale-Nationale

MRC :

  • Québec

Municipalité :

  • Québec

Arrondissement municipal :

  • Sainte-Foy - Sillery

Lieux-dits :

  • Cap-Rouge

Latitude :

  • 46° 44' 50.989"

Longitude :

  • -71° 20' 26.629"

Désignation cadastrale :

  • Lot 3 851 503
  • Lot 3 851 504 Ptie

Code Borden

CeEu-4      

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Références

Notices bibliographiques :

  • ALLAIRE, Bernard. La rumeur dorée : Roberval et l'Amérique. Montréal, Les Éditions La Presse, 2013. 159 p.
  • FISET, Richard et Gilles SAMSON. Chantier archéologique Cartier-Roberval, Promontoire du cap Rouge (CeEu-4), Québec, Canada : rapport synthèse des fouilles 2007-2008. Québec, Ministère de la Culture et des Communications/Commission de la capitale nationale du Québec, 2013. 464 p.
  • HAVARD, Gilles et Cécile VIDAL. Histoire de l'Amérique française. Paris, Flammarion, 2005. 863 p.
  • TRUDEL, Marcel. Histoire de la Nouvelle-France. Tome 1 : Les vaines tentatives 1524-1603. Montréal, Fides, 1963. 307 p.

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