Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Site patrimonial du Moulin-à-vent-de-L'Isle-aux-Coudres

Type :

Patrimoine immobilier

Région administrative :

  • Capitale-Nationale

Municipalité :

  • L'Isle-aux-Coudres

Thématique :

  • Patrimoine industriel

Usage :

  • Fonction industrielle, transformation de matières végétales et animales (Moulins à farine > Moulins à vent)

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (1)

Patrimoine immatériel associé (1)

Images

Carte

Description

Le site patrimonial du Moulin-à-vent-de-L'Isle-aux-Coudres est un lieu aménagé pour la fabrication de la farine. Le moulin à vent, érigé en 1836, prend la forme d'une tour cylindrique en pierre à deux étages, surmontée d'un toit conique et munie d'une hélice à quatre ailes. Le site patrimonial du Moulin-à-vent-de-L'Isle-aux-Coudres est aménagé près d'un cours d'eau, à l'extrémité ouest de l'île, dans la municipalité de L'Isle-aux-Coudres.

Ce bien est classé site patrimonial. Cette protection s'applique à l'extérieur du moulin et au terrain.

Le moulin à vent inclus dans le périmètre du site est aussi classé immeuble patrimonial.

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Site patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 1962-10-03

Catégories de conservation

  • 1 - Extérieur exceptionnel
  • 8 - Terrain supérieur
  • 12 - Potentiel archéologique significatif
 

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Valeur patrimoniale

Le site patrimonial du Moulin-à-vent-de-L'Isle-aux-Coudres présente un intérêt patrimonial pour sa valeur historique en tant que témoin du régime seigneurial. Ce moulin est dit « banal », car le régime seigneurial impose aux seigneurs l'obligation de construire un moulin pour leurs censitaires, qui doivent y faire moudre leur grain et payer en retour un droit de mouture, nommé droit de banalité. Le moulin est parfois affermé contre le paiement de rentes annuelles, mais les seigneurs conservent leur droit de banalité. La seigneurie de L'Isle-aux-Coudres appartient au Séminaire de Québec qui confie la construction du moulin à vent à Thomas Tremblay. Il l'exploitera pour le compte du Séminaire jusqu'en 1850. Ce moulin constitue donc un souvenir tangible du régime seigneurial à L'Isle-aux-Coudres.

Le site patrimonial du Moulin-à-vent-de-L'Isle-aux-Coudres présente aussi un intérêt patrimonial pour sa valeur architecturale. Le moulin est représentatif d'un type de bâtiment industriel, le moulin à farine. Il s'agit d'un exemple du « moulin-tour », modèle le plus répandu en Nouvelle-France. Il est conçu selon des traditions européennes et conforme à une technologie séculaire. Il se caractérise notamment par une tour dont la paroi extérieure est verticale ou très faiblement inclinée, alors que la paroi intérieure plus épaisse au sol qu'au faîte s'élève en gradins. Ces moulins sont généralement coiffés, comme celui de l'Isle-aux-Coudres, d'un toit conique pivotant sur des lames d'acier graissées au suif. Ils possèdent une hélice composée de quatre ou six pales accrochée à la base du toit. Les deux portes sont diamétralement opposées et placées dans l'axe des vents dominants. Enfin, la fenêtre sous le bord du toit permet au meunier d'observer la direction du vent et d'orienter les ailes en conséquence.

Le site présente aussi un intérêt patrimonial pour sa valeur technologique. Il s'agit d'un moulin à farine dont la meule est actionnée par la force du vent sur les ailes d'une hélice. Celle-ci est rattachée à un système de roues à engrenage (rouet-pignon) par une grosse pièce de bois équarrie (l'arbre). L'assemblage rouet-pignon, situé à l'intérieur, est habituellement constitué d'un rouet doté de dents en bois et d'un pignon en métal massif. Celui du moulin à vent de L'Isle-aux-Coudres est cependant exceptionnel, car il est formé d'un rouet en bois garni de dents de fer associé à un pignon composé d'alluchons en bois. À l'extérieur, le moulin possède une queue, soit une longue tige oblique qui sert à tourner le toit afin d'orienter les ailes. Elle est rattachée à un treuil, ce qui serait unique pour un moulin au Québec. Enfin, le moulin conserve son bras de frein, une longue tige de bois descendant presque jusqu'au sol le long de la paroi extérieure qui permet de ralentir le mouvement de l'hélice si le vent est trop fort. Ce moulin à vent est l'un des rares au Québec à posséder encore son mécanisme d'origine et à être toujours en état de fonctionner. Il permet de se familiariser avec une technologie ancienne et un savoir-faire traditionnel. Par ailleurs, ce moulin érigé au bord de la rivière Rouge, sur un grand terrain dégagé, côtoie un moulin à eau construit quelques années plus tôt. Leur présence simultanée permettait de profiter au maximum des sources d'énergie disponibles, l'eau et le vent. Ce cas est unique au Québec.

Source : Ministère de la Culture et des Communications du Québec, 2015.

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Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques du site patrimonial du Moulin-à-vent-de-L'Isle-aux-Coudres liés à ses valeurs historique, architecturale et technologique comprennent, notamment :
- son implantation en milieu rural, à l'extrémité ouest de l'île, à proximité d'un cours d'eau;
- la présence d'un moulin à vent sur une élévation du terrain;
- les caractéristiques du moulin à vent, dont son volume constitué d'un plan circulaire, de l'élévation de deux étages, de la forme légèrement conique du bâtiment presque aussi large que haut et du toit conique mobile doté d'un pignon, les matériaux, dont les murs de maçonnerie et la couverture en bardeaux de cèdre, les éléments mécaniques extérieurs, notamment l'hélice à quatre ailes et à planchéiage fixe, le bras de frein, la queue et le treuil, les ouvertures, dont les deux portes diamétralement opposées dans l'axe nord-sud et l'unique fenêtre à carreaux sous le bord du toit, ainsi que l'épi de faîtage surmonté d'une girouette.

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Informations historiques

Le site patrimonial du Moulin-à-vent-de-L'Isle-aux-Coudres se trouve sur le territoire de l'ancienne seigneurie de l'Isle-aux-Coudres, propriété du Séminaire de Québec à partir de 1687. Le régime seigneurial impose aux seigneurs l'obligation de construire un moulin pour leurs censitaires, qui doivent y faire moudre leur grain et payer en retour un droit de mouture, nommé droit de banalité. Le moulin est parfois affermé contre le paiement de rentes annuelles, mais les seigneurs conservent leur droit de banalité. Pour répondre à ce devoir, le Séminaire de Québec fait construire en 1762 un premier moulin à vent sur la pointe de l'Islet.

Au début du XIXe siècle, ce moulin ne suffisant plus à la demande, les insulaires doivent souvent traverser à Baie-Saint-Paul ou aux Éboulements pour faire moudre leur grain. C'est dans ce contexte qu'est construit en 1826 le moulin à eau, pour répondre aux besoins croissants de la population locale. Alexis Tremblay supervise l'ensemble des travaux, dont l'aménagement d'une amenée d'eau du ruisseau des Pruches et de la rivière de la Mare vers le moulin, le débit de la rivière Rouge étant insuffisant. Il en assume aussi les coûts et, en contrepartie, le Séminaire lui accorde la jouissance du moulin jusqu'en 1840. En réalité, Alexis Tremblay semble en avoir assuré l'exploitation jusqu'en 1850.

Le moulin à vent construit en 1792 est démantelé en 1830. Les matériaux sont réutilisés en 1836 pour la construction du moulin à vent actuel. Les travaux sont confiés à Thomas Tremblay, qui l'exploitera jusqu'en 1850. Cette année-là, le Séminaire de Québec se départit de sa propriété. Plusieurs meuniers s'y succèdent ensuite.

Au tournant du siècle, Étienne Bouchard transforme le moulin à eau en moulin à scie et, en 1920, des travaux de rénovation y sont exécutés. Un étage s'ajoute, la maison est rehaussée, un poulailler est greffé au mur pignon sud-est et quelques annexes sont construites à l'arrière ainsi qu'une boutique de forge. Vers 1945, le moulin ne fonctionne plus que de manière ponctuelle et cesse d'être en activité quelques années plus tard.

Le moulin à vent de L'Isle-aux-Coudres, conçu avec une hélice à quatre ailes, se voit modifié de manière à en supporter six à une période indéterminée. La Commission des monuments historiques, qui entreprend de grands travaux de restauration en 1945, lui redonnera une hélice à quatre ailes.

Le site patrimonial du Moulin-à-vent-de-L'Isle-aux-Coudres est classé en 1962. Le moulin à vent est aussi classé monument historique (aujourd'hui immeuble patrimonial) à ce moment. Le moulin à eau, pour sa part, est classé en 1963.

De 1965 à 1981, le moulin à vent fait l'objet de divers travaux de réparation et d'entretien. Étienne Bouchard est le dernier propriétaire à l'exploiter. L'ayant hérité de sa mère en 1976, il le vend au gouvernement du Québec peu de temps après. Le moulin à eau est à son tour restauré dans les années 1980.

Les deux moulins sont ouverts au public en 1982. Depuis 2005, les deux moulins constituent l'Économusée de la farine. De nouveaux travaux de restauration sont réalisés en 2012 sur les fondations, la maçonnerie, la toiture et le mécanisme du moulin à vent.

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Emplacement

Region administrative :

  • Capitale-Nationale

MRC :

  • Charlevoix

Municipalité :

  • L'Isle-aux-Coudres

Adresse :

  • 247, chemin du Moulin

Lieux-dits :

  • Saint-Bernard-sur-Mer
  • Saint-Louis-de-l'Isle-aux-Coudres

Latitude :

  • 47° 22' 21.371"

Longitude :

  • -70° 23' 58.057"

Désignation cadastrale :

  • Lot 6 251 856

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Gouvernement du Québec

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