Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Moulin à vent de Contrecoeur

Type :

Patrimoine immobilier

Autre(s) nom(s) :

  • Moulin Chaput

Région administrative :

  • Montérégie

Municipalité :

  • Contrecoeur

Date :

  • après 1742 – avant 1745 (Construction)
  • 1762 (Vente)
  • 1913 (Acquisition)
  • après 1913 – 1913 (Réaménagement intérieur)
  • 1999 (Acquisition)
  • 2009 (Restauration)

Période :

  • Le Régime français (1534 à 1760)

Thématique :

  • Patrimoine agricole
  • Patrimoine de la Nouvelle-France

Usage :

  • Fonction industrielle, transformation de matières végétales et animales (Moulins à farine > Moulins à vent)

Éléments associés

Plaques commémoratives associées (1)

Personnes associées (8)

Inventaires associés (1)

Carte

Description

Le moulin à vent de Contrecoeur est un moulin à farine construit entre 1742 et 1745. Ce moulin-tour en pierre des champs comporte trois niveaux et est coiffé d'un toit conique. Il s'élève sur un vaste terrain en bordure du fleuve Saint-Laurent, à proximité de ses larges berges au relief plat, en face des îles de Contrecoeur. Il se situe dans la ville de Contrecoeur.

Ce bien est classé immeuble patrimonial. La protection s'applique à l'extérieur et à l'intérieur de l'immeuble, et pas au terrain.

Plan au sol :

Circulaire

Nombre d'étages :

3

Groupement :

Détaché

Structure :

  • Maçonnerie en pierre

Saillies :

  • Cheminée

Toit :

  • Forme : Conique
    Matériau : Tôle pincée

Porte principale :

  • bois massif et vitrage, à battants

Autre(s) porte(s) :

  • bois massif et vitrage, à battants

Fenêtre(s) :

  • carrée, À battants, à petits carreaux
  • carrée, À battants, à petits carreaux

Éléments architecturaux :

  • Esse

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Immeuble patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 1983-02-11

Catégories de conservation

  • 2 - Extérieur supérieur
  • 5 - Intérieur supérieur
 

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Valeur patrimoniale

Le moulin à vent de Contrecoeur présente un intérêt patrimonial pour sa valeur historique. Construit entre 1742 et 1745, à l'emplacement d'un premier moulin à vent érigé en 1686 et démoli en 1695, ce moulin évoque le régime seigneurial et certains litiges qui ont entouré l'exercice du droit de banalité. Afin de stimuler le peuplement de la colonie, le seigneur est obligé de construire un moulin à farine pour ses censitaires et, en vertu du droit de banalité, il est le seul à pouvoir le faire. En contrepartie, les censitaires doivent y faire moudre leurs grains et verser au seigneur une redevance. La construction du moulin de Contrecoeur fait suite à une ordonnance émise en 1742 par l'intendant Gilles Hocquart (1694-1783), en réponse aux requêtes des censitaires demeurés sans moulin durant près de cinquante ans. Cette ordonnance oblige les coseigneurs à honorer leur devoir et accorde le droit de banalité à Claude-Pierre Pécaudy de Contrecoeur (1705-1775), qui s'engage à construire le moulin dans un délai d'un an. Jean-Baptiste Martel, propriétaire du fief Saint-Antoine, va à l'encontre du droit de banalité en érigeant son propre moulin, mais est désavoué en 1757 par une ordonnance du Conseil souverain. Le moulin de Contrecoeur, loué en 1762 au meunier Joseph Périgord, rappelle aussi que ces bâtiments étaient parfois affermés contre le paiement de rentes annuelles. Les événements entourant la construction et l'exploitation du moulin de Contrecoeur illustrent donc l'importance socioéconomique du moulin banal au sein des seigneuries.

Le moulin à vent de Contrecoeur présente aussi un intérêt patrimonial pour ses valeurs historique et architecturale liées à sa représentativité comme moulin à farine. Les premiers moulins à farine de la vallée du Saint-Laurent remontent au milieu du XVIIe siècle, alors que les seigneuries commencent à se peupler. Au début du XVIIIe siècle, une centaine de moulins (à vent ou à eau) sont en activité. Le type le plus répandu en Nouvelle-France est le moulin-tour, conçu selon des traditions européennes et conforme à une technologie séculaire. Celui de Contrecoeur en est une illustration notamment par sa tour cylindrique trapue, ses trois niveaux, sa paroi extérieure verticale ou très faiblement inclinée ainsi que son toit conique. À l'origine, ce toit était pivotant et doté, entre autres, d'une hélice composée de quatre ou six pales. Actionnées par le vent, ces pales transmettaient l'énergie à la meule grâce à un mécanisme dont il ne subsiste que le rouet, situé au troisième niveau. Les deux portes sont diamétralement opposées et placées dans l'axe des vents dominants afin d'assurer une bonne aération. L'emplacement au relief plat et dégagé, aux abords du fleuve Saint-Laurent, permet également de tirer profit des vents dominants, en plus d'être accessible aux colons qui utilisent le fleuve comme principale voie de circulation. Les moulins à vent disparaissent au cours de la première moitié du XIXe siècle, en raison de la concurrence des moulins à eau et de l'arrivée de nouvelles techniques de mouture industrielle, telles que l'utilisation de la machine à vapeur comme force motrice, de rouleaux d'acier en remplacement des meules de pierre et du système de réduction graduelle. Le moulin de Contrecoeur constitue donc l'un des rares exemples de moulin à vent qui subsistent au Québec.

Source : Ministère de la Culture et des Communications du Québec, 2006.

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Éléments caractéristiques

Les éléments clés du moulin à vent de Contrecoeur liés à ses valeurs historique et architecturale comprennent, notamment :
- sa situation sur un vaste terrain en bordure du fleuve Saint-Laurent, à proximité de ses larges berges au relief plat, en face des îles de Contrecoeur;
- son volume, dont la forme cylindrique et trapue, les trois niveaux, la paroi extérieure verticale ou très faiblement inclinée et le toit conique;
- ses matériaux, dont la maçonnerie en pierre des champs et la couverture en tôle;
- ses ouvertures, dont les deux portes diamétralement opposées au rez-de-chaussée, les fenêtres alignées verticalement et les chambranles simples en bois;
- ses éléments intérieurs, dont le rouet au troisième niveau et les boiseries;
- les esses au troisième niveau.

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Informations historiques

Le moulin à vent de Contrecoeur est construit dans la seigneurie du même nom. Cette seigneurie, située sur la rive sud du fleuve Saint-Laurent, à l'est de Montréal, est concédée en 1672 par Jean Talon (1626-1694), premier intendant de la Nouvelle-France, à Antoine Pécaudy de Contrecoeur (1596-1688), officier du régiment de Carignan-Salières. Afin de stimuler le peuplement de la colonie, le seigneur est obligé de construire un moulin à farine pour ses censitaires et, en vertu du droit de banalité, il est le seul à pouvoir le faire. En contrepartie, les censitaires doivent y faire moudre leurs grains et verser au seigneur une redevance. Antoine Pécaudy de Contrecoeur (1596-1688) fait ériger un moulin en 1686, année au cours de laquelle un arrêt du conseil souverain transforme en loi ce devoir des seigneurs et fixe à un an le délai pour la construction des moulins, à défaut de quoi le seigneur perd son droit de banalité. En 1695, le moulin de Contrecoeur est démantelé en raison de son mauvais état. Les censitaires devront attendre cinquante ans avant qu'un second moulin soit érigé au même endroit.

C'est en réponse aux requêtes des censitaires que l'intendant Gilles Hocquart (1694-1783) oblige, par une ordonnance émise en 1742, les coseigneurs de Contrecoeur à ériger un nouveau moulin. Cette ordonnance accorde le droit de banalité à Claude-Pierre Pécaudy de Contrecoeur (1705-1775), fils du premier seigneur, qui s'engage à construire le moulin dans un délai d'un an. Le moulin est érigé avant 1745. Jean-Baptiste Martel, propriétaire du fief Saint-Antoine, va à l'encontre du droit de banalité en érigeant son propre moulin, mais est désavoué en 1757 par une ordonnance du Conseil souverain. Le moulin de Contrecoeur est affermé au meunier Joseph Périgord en 1762. Par la suite, il passe entre les mains de plusieurs propriétaires, dont François-Xavier Malhiot (1781-1854) et John James Fraser (1829-1896). Il ne fonctionne plus lorsque Hormidas Chaput l'acquiert en 1913. La famille Chaput le modifie afin de le rendre habitable. Elle remplace notamment le mécanisme interne, dont il ne subsiste aujourd'hui que le rouet, par une pompe à eau actionnée par une éolienne.

Le moulin à vent de Contrecoeur est classé en 1983. Il est la propriété de la Ville de Contrecoeur depuis 1999. Le moulin est restauré en 2009. Il est ouvert aux visiteurs pour une brève période durant l'été.

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Emplacement

Region administrative :

  • Montérégie

MRC :

  • Marguerite-D'Youville

Municipalité :

  • Contrecoeur

Adresse :

  • 6098, route Marie-Victorin

Latitude :

  • 45° 52' 7.705"

Longitude :

  • -73° 13' 32.328"

Désignation cadastrale :

  • Lot 4 814 651

Code Borden

BlFh-3      

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Références

Notices bibliographiques :

  • Commission des biens culturels du Québec. Répertoire des motifs des biens classés et reconnus (document interne). Québec, 2003. s.p.
  • GAGNON, Laval et Kathy PARADIS. La tournée des vieux moulins à vent du Québec. Cap-Saint-Ignace, La Plume d'oie, 1999. 191 p.
  • GAUTHIER, Raymonde et Pierre LANDRY. Les moulins à vent du Québec. Québec, Ministère des Affaires culturelles, 1978. 68 p.
  • MAISONNEUVE, Ronald. Onze moulins à vent. Recherche historique. Québec, Ministère des Affaires culturelles, 1980. s.p.
  • NOPPEN, Luc. « Moulin à vent ». Commission des biens culturels du Québec. Les chemins de la mémoire. Monuments et sites historiques du Québec. Tome II. Québec, Les Publications du Québec, 1991, p. 244.

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