Maison Roussil
Type :
Patrimoine immobilier
Autre(s) nom(s) :
- Maison Tremblay
Région administrative :
- Lanaudière
Municipalité :
- Terrebonne
Date :
- 1830 (Construction)
- 1978 – 1986 (Restauration)
Période :
- Le Régime britannique (1760 à 1867)
Usage :
- Fonction résidentielle (Maisons rurales et urbaines)
Patrimoine immobilier associé (9)
Groupes associés (1)
Personnes associées (2)
- Roussil, Noël-Théodore (1797 – 1890) - Occupant(e), Constructeur(-trice), Propriétaire
- Loiselle, Amable (avant 1838 – après 1839) - Occupant(e)
Carte
Description
La maison Roussil est une résidence d'inspiration néoclassique construite vers 1830. Cette demeure en pierre de plan rectangulaire, à deux étages et demi, est coiffée d'un toit à deux versants légèrement retroussés. La maison Roussil est située dans le secteur du Vieux-Terrebonne de la ville de Terrebonne.
Ce bien est classé immeuble patrimonial. La protection s'applique à l'extérieur et à l'intérieur de l'immeuble, ainsi qu'au terrain.
La maison Roussil bénéficie d'une aire de protection.
Plan au sol :
Rectangulaire
Nombre d'étages :
2 ½
Groupement :
Détaché
Structure :
- Maçonnerie en pierre
Saillies :
- Cheminée
- Galerie
Fondations :
- Pierre
Toit :
-
Forme : À deux versants droits
Matériau : Bois, bardeaux
Porte principale :
- bois, à panneaux et vitrage
Autre(s) porte(s) :
- bois, à panneaux et vitrage, à imposte
- bois, à panneaux et vitrage, à imposte
- bois, à panneaux et vitrage, à imposte
Fenêtre(s) :
- Rectangulaire, À battants, à moyens ou grands carreaux
- Rectangulaire, À battants, à petits carreaux
Éléments architecturaux :
- Balustrade en bois
- Chaîne d'angle
- Chambranle
- Corbeau
- Corniche à modillons
Statuts
Statut | Catégorie | Autorité | Date |
---|---|---|---|
Classement | Immeuble patrimonial | Ministre de la Culture et des Communications | 1972-06-28 |
Catégories de conservation
|
|||
Délimitation | Aire de protection | Ministre de la Culture et des Communications | 1975-07-23 |
Valeur patrimoniale
La maison Roussil présente un intérêt patrimonial pour sa valeur historique. La résidence est implantée un secteur bourgeois qui s'est développé dans la partie nord du bourg de Terrebonne durant le premier tiers du XIXe siècle. La construction du deuxième manoir à l'emplacement de l'actuel parc Masson, à la fin du XVIIIe siècle, entraîne une migration de la bourgeoisie vers la rue Saint-Louis. Plusieurs résidences cossues en pierre ou en bois sont alors érigées le long de cette artère. La maison Roussil, à la fois résidence et atelier d'artisan, est au nombre de ces maisons.
La maison Roussil présente également un intérêt patrimonial pour sa valeur architecturale. Elle est représentative de l'influence du néoclassicisme dans l'architecture résidentielle québécoise au XIXe siècle. Cette influence s'exprime principalement par la symétrie de la façade principale, l'ordonnance régulière des ouvertures, le toit à pente moyenne ainsi que les éléments ornementaux comme les chambranles sculptés, les chaînages d'angle et les corniches soulignées de modillons. Par ailleurs, le maître menuisier Noël-Théodore Roussil (vers 1798-1890) a donné à chaque baie intérieure une facture différente, ce qui confère à la maison toute son originalité et reflète, du moins en partie, le savoir-faire et le vocabulaire décoratif de cet artisan. Enfin, la présence d'un atelier est indiquée par une porte percée dans l'élévation ouest qui donnait autrefois accès à une boutique.
La maison Roussil présente en outre un intérêt patrimonial pour sa valeur historique découlant de son association avec Noël-Théodore Roussil, maître menuisier et capitaine de milice. La résidence a été construite par et pour Roussil. Comme maître menuisier, il aurait notamment obtenu des contrats pour la rénovation de l'église paroissiale et celle du bureau de la seigneurie. Comme capitaine de milice, il se range du côté des loyalistes lors des rébellions de 1837-1838. Selon certains auteurs, quelques patriotes auraient été retenus prisonniers dans cette maison en attendant leur transfert à la prison du Pied-du-Courant, à Montréal. En 1839, Roussil loue sa maison à Amable Loiselle, un officier de la police de Montréal posté à Terrebonne durant un an pour maintenir l'ordre dans le bourg.
Source : Ministère de la Culture et des Communications du Québec, 2004.
Éléments caractéristiques
Les éléments clés de la maison Roussil liés à ses valeurs historique et architecturale comprennent, notamment :
- sa situation en bordure de la rue Saint-Louis, dans le secteur du Vieux-Terrebonne;
- son volume, dont le plan rectangulaire, l'élévation de deux étages et demi et le toit à deux versants;
- ses matériaux, dont la maçonnerie en moellons donnant l'apparence de la pierre de taille sur la façade avant et la couverture en bardeaux de cèdre;
- ses caractéristiques néoclassiques, dont la symétrie et l'ordonnance régulière des ouvertures, les larmiers légèrement retroussés, les chambranles sculptés, les chaînages d'angle, la corniche soulignée de modillons;
- ses fenêtres à petits carreaux côtoyant des fenêtres à grands carreaux;
- ses larges souches de cheminée en pierre de taille à deux têtes reliées par un muret à chaque extrémité du toit;
- ses baies intérieures toutes traitées de manière différente.
Informations historiques
La maison Roussil est construite vers 1830 par et pour Noël-Théodore Roussil (vers 1798-1890), maître menuisier, capitaine de milice et maire de la ville de Terrebonne en 1876 et 1877. La maison adjacente à la maison Roussil, et qui lui est presque identique, serait aussi l'une de ses réalisations, tout comme la rénovation de l'église paroissiale et du bureau de la seigneurie.
Les Roussil et leurs descendants sont propriétaires de la maison jusqu'en 1936, mais elle aurait été louée durant de longues périodes. Selon un acte de 1839, l'un des locataires est Amable Loiselle, officier de police montréalais. En 1838, Loiselle est l'adjoint du chef Alexandre Comeau, venu à Terrebonne afin d'arrêter les principales têtes dirigeantes des patriotes, dont Guillaume Bouc et Paul-Éloi Marier. Après la prise de Terrebonne, les loyalistes laissent quelques policiers de Montréal sur place afin de maintenir l'ordre dans le bourg. Pour toutes ces raisons, certains auteurs présument que des patriotes auraient été retenus prisonniers dans la maison Roussil en attendant leur transfert à la prison du Pied-du-Courant, à Montréal.
La maison Roussil est classée en 1972. Elle bénéficie d'une aire de protection depuis 1975. Le ministère des Affaires culturelles du Québec procède à sa restauration entre 1978 et 1986.
Emplacement
Region administrative :
- Lanaudière
MRC :
- Les Moulins
Municipalité :
- Terrebonne
Adresse :
- 870, rue Saint-Louis
- 872, rue Saint-Louis
Latitude :
- 45° 41' 40.7"
Longitude :
- -73° 38' 13.2"
Désignation cadastrale :
- Lot 2 438 359
Références
Notices bibliographiques :
- BEAUDET, Gérard. « Terrebonne. Portrait d'un patrimoine ». Continuité. No 60 (1994), p. 41-44.
- Commission des biens culturels du Québec. Répertoire des motifs des biens classés et reconnus (document interne). Québec, 2003. s.p.
- Continuité. No 60 (1994).
- GARIÉPY, Odette. « Maison Tremblay ». Commission des biens culturels du Québec. Les chemins de la mémoire. Monuments et sites historiques du Québec. Tome II. Québec, Les Publications du Québec, 1991, p. 434.
- Société d'histoire de la région de Terrebonne inc. Circuit historique. s.l. 1979. 60 p.