Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Moulin à vent de L'Isle-aux-Coudres

Type :

Patrimoine immobilier

Autre(s) nom(s) :

  • Économusée de la meunerie
  • Moulin à vent Desgagné

Région administrative :

  • Capitale-Nationale

Municipalité :

  • L'Isle-aux-Coudres

Date :

  • 1836 (Construction)
  • 1945 (Restauration)
  • 1965 – 1981 (Rénovation)
  • vers 2012 – 2012 (Restauration)

Période :

  • Le Régime britannique (1760 à 1867)

Thématique :

  • Patrimoine industriel

Usage :

  • Fonction industrielle, transformation de matières végétales et animales (Moulins à farine > Moulins à vent)

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (1)

Groupes associés (1)

Personnes associées (2)

Patrimoine immatériel associé (2)

Images

Carte

Description

Le moulin à vent de L'Isle-aux-Coudres est un moulin à farine construit en 1836. Cette tour cylindrique en maçonnerie de pierre, à deux étages, est coiffée d'un toit conique rotatif couvert de bardeaux de cèdre et munie d'une hélice à quatre ailes. Le bâtiment est situé aux abords du chemin du Moulin, à l'extrémité ouest de l'île, dans la municipalité de L'Isle-aux-Coudres.

Ce bien est classé immeuble patrimonial. La protection s'applique à l'extérieur et à l'intérieur de l'immeuble, ainsi qu'au terrain.

Ce bien est situé à l'intérieur du site patrimonial du Moulin-à-vent-de-L'Isle-aux-Coudres.

Haut de la page

Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Immeuble patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 1962-10-03

Catégories de conservation

  • 1 - Extérieur exceptionnel
  • 4 - Intérieur exceptionnel
  • 8 - Terrain supérieur
  • 12 - Potentiel archéologique significatif
 
Classement Situé dans un site patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 1962-10-03
 
Proposition de délimitation Aire de protection
 

Haut de la page

Valeur patrimoniale

Le moulin à vent de L'Isle-aux-Coudres présente un intérêt patrimonial pour sa valeur architecturale. Il est représentatif d'un type de bâtiment industriel, le moulin à farine. Il s'agit d'un exemple du « moulin-tour », modèle le plus répandu en Nouvelle-France. Il est conçu selon des traditions européennes et conforme à une technologie séculaire. Il se caractérise notamment par une tour dont la paroi extérieure est verticale ou très faiblement inclinée, alors que la paroi intérieure plus épaisse au sol qu'au faîte s'élève en gradins. Ils possèdent une hélice composée de quatre ou six pales accrochée à la base du toit. Les deux portes sont diamétralement opposées et placées dans l'axe des vents dominants. Enfin, la fenêtre sous le bord du toit permet au meunier d'observer la direction du vent et d'orienter les ailes en conséquence. Alors que ces moulins sont généralement coiffés d'un toit conique pivotant sur des lames d'acier graissées au suif, celui de l'Isle-aux-Coudres se distingue cependant par le fait qu'il pivote plutôt sur un chemin de bois graissé.

Le moulin à vent de L'Isle-aux-Coudres présente aussi un intérêt patrimonial pour sa valeur technologique. Il s'agit d'un moulin à farine dont la meule est actionnée par la force du vent sur les ailes d'une hélice. Celle-ci est rattachée à un système de roues à engrenage (rouet-pignon) par une grosse pièce de bois équarrie (l'arbre). L'assemblage rouet-pignon, situé à l'intérieur, est habituellement constitué d'un rouet doté de dents en bois et d'un pignon en métal massif. Celui du moulin à vent de L'Isle-aux-Coudres est cependant exceptionnel, car il est formé d'un rouet en bois garni de dents de fer associé à un pignon composé d'alluchons en bois. À l'extérieur, le moulin possède une queue, soit une longue tige oblique qui sert à tourner le toit afin d'orienter les ailes. Elle est rattachée à un treuil, ce qui serait unique pour un moulin au Québec. Enfin, le moulin conserve son bras de frein, une longue tige de bois descendant presque jusqu'au sol le long de la paroi extérieure qui permet de ralentir le mouvement de l'hélice si le vent est trop fort. Ce moulin à vent est l'un des rares au Québec à posséder encore son mécanisme d'origine et à être toujours en état de fonctionner. Il permet de se familiariser avec une technologie ancienne et un savoir-faire traditionnel. Par ailleurs, ce moulin à vent érigé au bord de la rivière Rouge, sur un grand terrain dégagé, côtoie un moulin à eau construit quelques années plus tôt. Leur présence simultanée permettait de profiter au maximum des sources d'énergie disponibles, l'eau et le vent. Ce cas est unique au Québec.

Le moulin à vent de L'Isle-aux-Coudres présente en outre un intérêt patrimonial pour sa valeur historique en tant que témoin du régime seigneurial. Ce moulin est dit « banal », car le régime seigneurial impose aux seigneurs l'obligation de construire un moulin pour leurs censitaires, qui doivent y faire moudre leur grain et payer en retour un droit de mouture, nommé droit de banalité. Le moulin est parfois affermé contre le paiement de rentes annuelles, mais les seigneurs conservent leur droit de banalité. La seigneurie de L'Isle-aux-Coudres appartient au Séminaire de Québec qui confie la construction du moulin à vent à Thomas Tremblay. Il l'exploitera pour le compte du Séminaire jusqu'en 1850. Ce moulin constitue donc un souvenir tangible du régime seigneurial à L'Isle-aux-Coudres.

Source : Ministère de la Culture et des Communications du Québec, 2004.

Haut de la page

Éléments caractéristiques

Les caractéristiques du moulin à vent de L'Isle-aux-Coudres liés à ses valeurs architecturale, technologique et historique comprennent, notamment :
- sa situation en milieu rural dans un site champêtre, sur un terrain élevé et bien exposé aux vents;
- la proximité du moulin à eau de L'Isle-aux-Coudres, également classé;
- les éléments du mécanisme extérieur, dont l'hélice à quatre ailes et à planchéiage fixe, le bras de frein, la queue et le treuil;
- les éléments du mécanisme intérieur, dont l'arbre, le rouet en bois garni de dents de fer, le pignon constitué d'alluchons en bois, les meules, l'auget, la moulange et l'archure;
- le volume du bâtiment, dont le plan circulaire, l'élévation de deux étages, la forme légèrement conique et presque aussi large que haute, le toit conique mobile à charpente robuste couvert de bardeaux de cèdre;
- le pignon du toit sur lequel est fixée l'hélice;
- les ouvertures, dont les deux portes diamétralement opposées dans l'axe nord-sud et l'unique fenêtre à grands carreaux sous le bord du toit;
- l'épi de faîtage surmonté d'une girouette;
- l'intérieur, dont le mur de pierre qui s'élève en gradins, le foyer percé à même la paroi et les deux planchers.

Haut de la page

Informations historiques

Le moulin à vent de L'Isle-aux-Coudres est construit à l'automne 1836 dans la seigneurie du même nom, propriété du Séminaire de Québec depuis 1687. Il est bâti à proximité du moulin à eau en utilisant certains matériaux du premier moulin à vent de l'île, situé à la pointe de l'Islet et érigé en 1762 puis démantelé en 1830.

Ce moulin est dit « banal », car le régime seigneurial impose aux seigneurs l'obligation de construire un moulin pour leurs censitaires, qui doivent y faire moudre leur grain et payer en retour un droit de mouture, nommé droit de banalité. Le moulin est parfois affermé contre le paiement de rentes annuelles, mais les seigneurs conservent leur droit de banalité. Dans le cas présent, le Séminaire de Québec confie la construction du moulin à vent à Thomas Tremblay, qui l'exploitera jusqu'en 1850. À cette date, le Séminaire se défait du bâtiment. Sept meuniers s'y succéderont par la suite.

Le moulin à vent de L'Isle-aux-Coudres, conçu avec une hélice à quatre ailes, se voit modifié de manière à en supporter six à une période indéterminée. La Commission des monuments historiques, qui entreprend de grands travaux de restauration en 1945, lui redonnera une hélice à quatre ailes.

En 1962, le moulin à vent de L'Isle-aux-Coudres est classé, ainsi que son site. De 1965 à 1981, il fait l'objet de divers travaux de réparation et d'entretien. Étienne Bouchard est le dernier propriétaire à l'exploiter. L'ayant hérité de sa mère en 1976, il le vend au gouvernement du Québec peu de temps après. Ouvert au public depuis 1982, il constitue en 1996, avec le moulin à eau aussi classé, l'Économusée de la meunerie. Des travaux de restauration, qui ont touché les fondations, le plancher, la maçonnerie, la toiture et le mécanisme du moulin, ont été complétés en 2012.

Haut de la page

Emplacement

Region administrative :

  • Capitale-Nationale

MRC :

  • Charlevoix

Municipalité :

  • L'Isle-aux-Coudres

Adresse :

  • 36, chemin du Moulin

Lieux-dits :

  • Saint-Bernard-sur-Mer
  • Saint-Louis-de-l'Isle-aux-Coudres

Latitude :

  • 47° 22' 21.5"

Longitude :

  • -70° 23' 58.01"

Désignation cadastrale :

  • Lot 6 251 856

Haut de la page

Références

Liens Internet :

Notices bibliographiques :

  • Commission des biens culturels du Québec. Répertoire des motifs des biens classés et reconnus (document interne). Québec, 2003. s.p.
  • DESJARDINS, Pierre. Les moulins à vent du Québec. Analyse et proposition d'intervention. Québec, Ministère des Affaires culturelles, 1982. 18 p.
  • DIONNE, Pierre-Yves. Le moulin à vent Desgagné de L'Île-aux-Coudres. Québec, Université Laval, 1981. 52 p.
  • DIONNE, Pierre-Yves. « Moulin à vent ». Commission des biens culturels du Québec. Les chemins de la mémoire. Monuments et sites historiques du Québec. Tome I. Québec, Les Publications du Québec, 1990, p. 32.
  • GAGNON, Laval et Kathy PARADIS. La tournée des vieux moulins à vent du Québec. Cap-Saint-Ignace, La Plume d'oie, 1999. 191 p.
  • GAUTHIER, Serge et Norman PERRON. Histoire de Charlevoix. Les Régions du Québec, 14. Québec, Institut québécois de recherche sur la culture, 2000. 391 p.
  • LAMBERT, Serge et Caroline ROY. Charlevoix, une histoire d'appartenance. Québec, Les Éditions GID inc., 2001. 187 p.
  • LAPERLE, Dominique. Le grain, la meule et les vents. Le métier de meunier en Nouvelle-France. Québec, Les Éditions GID, 2003. 128 p.

Multimédias disponibles en ligne :

Haut de la page

Gouvernement du Québec

© Gouvernement du Québec, 2013