Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Site patrimonial du Moulin-Seigneurial-de-Tonnancour

Carte

Description

Le site patrimonial du Moulin-Seigneurial-de-Tonnancour est un ensemble industriel aménagé à partir du XVIIIe siècle. Il se compose d'un moulin à farine actionné par la force hydraulique, d'une scierie et de structures liées à l'activité meunière. Le moulin seigneurial de Tonnancour est un bâtiment rectangulaire en pierre de deux étages et demi coiffé d'un toit aigu à deux versants droits. La scierie, adossée perpendiculairement à l'édifice, est un bâtiment rectangulaire de deux étages et demi coiffé d'un toit à deux versants brisés. Ses murs sont revêtus de planches horizontales et comportent de nombreuses ouvertures. Le lieu est agrémenté d'aménagements paysagers. Le site patrimonial du Moulin-Seigneurial-de-Tonnancour est situé dans le secteur de Pointe-du-Lac de la ville de Trois-Rivières, face au lac Saint-Pierre, à l'embouchure de la rivière Saint-Charles.

Ce bien est classé site patrimonial. Cette protection s'applique à l'extérieur du moulin et de la scierie, au bassin, à la balustrade, aux murs de soutènement, aux canaux d'amenée d'eau, à la chute et au déversoir.

Le moulin seigneurial de Tonnancour est aussi classé immeuble patrimonial.

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Site patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 2006-04-27

Catégories de conservation

  • 1 - Extérieur exceptionnel
  • 7 - Terrain exceptionnel
  • 12 - Potentiel archéologique significatif

Statuts antérieurs

  • Classement, 1991-06-25
 

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Valeur patrimoniale

Le site patrimonial du Moulin-Seigneurial-de-Tonnancour présente un intérêt pour sa valeur historique. René Godefroy de Tonnancour (1669-1738), seigneur de Pointe-du-Lac (seigneurie aussi appelée de Tonnancour), fait construire un premier moulin sur son domaine, le long de la rivière Saint-Charles, entre 1721 et 1723. Les fondations du bâtiment sont en pierre et les murs, en pièce sur pièce, sont recouverts de planches. Une scierie est aussi érigée sur le domaine. Entre 1765 et 1788, le seigneur Louis-Joseph Godefroy de Tonnancour (1712-1784), fils du précédent, fait bâtir un nouveau moulin en pierre à l'emplacement du premier moulin, qui est détruit. Ce moulin demeure la propriété de la famille Godefroy de Tonnancour jusqu'en 1795, alors que la seigneurie passe entre les mains de l'homme d'affaires Nicholas Montour (1756-1808), qui nomme le domaine « Woodlands ». Les descendants de Montour exploitent le moulin jusqu'en 1873. Pendant les dernières décennies du XIXe siècle, le site connaît une période de grande activité. De nouveaux bâtiments sont construits, dont un moulin à bardeaux, une sucrerie, une beurrerie et une écurie. Le moulin seigneurial de Tonnancour est alors le coeur industriel de Pointe-du-Lac. Il devient aussi un lieu de rencontre pour les villageois et les habitants de la campagne environnante. En 1927, le moulin ainsi que la scierie sont vendus aux Frères de l'instruction chrétienne, qui sont installés sur l'ancien domaine seigneurial depuis 1911. L'actuelle scierie, construite en 1949 par les religieux, est la cinquième bâtie sur les lieux. En 1962 ou 1963, les activités meunières cessent. En 1987, c'est la scierie qui est fermée. Le site constitue de nos jours un témoin de la vie socioéconomique du Québec rural des XVIIIe et XIXe siècles. Par ailleurs, le site est représentatif d'un type d'ensemble industriel. Les premières scieries étaient souvent intégrées ou annexées au moulin à farine et, au XIXe siècle, au moment où le commerce du bois atteint son apogée, les scieries annexées sont nombreuses. C'est le cas de celle du site patrimonial du Moulin-Seigneurial-de-Tonnancour, qui utilisait l'énergie hydraulique du moulin. Le site comprend aussi un bassin, une balustrade, des murs de soutènement, des canaux d'amenée d'eau, une chute et un déversoir, qui sont autant d'éléments essentiels à la compréhension de l'ensemble.

Le site patrimonial du Moulin-Seigneurial-de-Tonnancour présente également un intérêt pour sa valeur architecturale. Le moulin seigneurial de Tonnancour et la scierie sont les deux principaux bâtiments de cet ensemble industriel. Le moulin est une construction de plan rectangulaire, à deux étages et demi, qui épouse la déclivité du sol. D'inspiration française, il présente un carré bas et massif en pierre ainsi qu'un toit aigu à deux versants droits. La scierie, dont le volume s'apparente à celui d'une grange, est adossée perpendiculairement au moulin. Ce bâtiment rectangulaire de deux étages et demi est coiffé d'un toit à deux versants brisés. Ses murs sont revêtus de planches horizontales et comportent de nombreuses ouvertures. Les deux bâtiments à mur mitoyen font du site un témoin important de l'architecture industrielle.

Le site patrimonial du Moulin-Seigneurial-de-Tonnancour présente en outre un intérêt pour sa valeur paysagère. Le terrain est aménagé et permet aux visiteurs de contempler le panorama du lac Saint-Pierre. L'aspect esthétique du site contribue ainsi à sa renommée.

Source : Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine du Québec, 2007.

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Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques du site patrimonial du Moulin-Seigneurial-de-Tonnancour liés à ses valeurs historique, architecturale et paysagère comprennent, notamment :
- sa situation dans le secteur de Pointe-du-Lac de la ville de Trois-Rivières, face au lac Saint-Pierre, à l'embouchure de la rivière Saint-Charles;
- les aménagements paysagers;
- la présence de la scierie adossée perpendiculairement au moulin à farine;
- les caractéristiques du moulin seigneurial de Tonnancour, dont le plan rectangulaire, le carré bas et massif en pierre, l'élévation de deux étages et demi, le toit aigu à deux versants droits (couvert de tôle à baguettes), les ouvertures rectangulaires disposées régulièrement dans les murs gouttereaux, les ouvertures disposées symétriquement dans le mur pignon correspondant au logement du meunier, les lucarnes (trois de chaque côté) et les deux souches de cheminée placées en chicane;
- les caractéristiques de la scierie, dont le plan rectangulaire, l'élévation de deux étages et demi, les murs recouverts de planches horizontales, le toit à deux versants brisés couvert de tôle, la disposition symétrique des fenêtres des murs gouttereaux et les portes, dont celle coulissante du rez-de-chaussée;
- les autres éléments, dont le bassin, la balustrade, les murs de soutènement, les canaux d'amenée d'eau, la chute et le déversoir.

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Informations historiques

L'histoire du site patrimonial du Moulin-Seigneurial-de-Tonnancour remonte aux premières décennies du XVIIIe siècle. Un premier moulin est érigé le long de la rivière Saint-Charles, entre 1721 et 1723, par René Godefroy de Tonnancour (1669-1738), lieutenant général civil et criminel de Trois-Rivières et seigneur de la Pointe-du-Lac (seigneurie aussi appelée de Tonnancour). La structure en bois sur fondations de pierre se trouve sur le domaine seigneurial et une scierie occupe aussi les lieux.

Entre 1765 et 1788, le seigneur Louis-Joseph Godefroy de Tonnancour (1712-1784), marchand, procureur de Trois-Rivières et fils du précédent, fait construire un nouveau moulin en pierre à l'emplacement du premier moulin, qui est détruit.

En 1795, la seigneurie de Tonnancour est mise aux enchères et achetée par Nicholas Montour (1756-1808), homme d'affaires prospère et juge de paix. Celui-ci nomme le domaine de la seigneurie «Woodlands». Il répare le moulin et fait notamment creuser des canaux de 9,7 kilomètres de long pour améliorer sa productivité. En 1808, le moulin comptait déjà quatre moulanges. John Thomas Cooke (mort en 1808), Michel Robitaille et William Seaton exploitent tour à tour le moulin pour le compte de la famille Montour, qui en demeure propriétaire jusqu'en 1873. Il est alors vendu au cultivateur Pierre-Olivier Duplessis (1838-1900), qui en devient le meunier.

Pendant les dernières décennies du XIXe siècle, le site connaît une grande activité. De nouveaux bâtiments sont construits, dont un moulin à bardeaux, une sucrerie, une beurrerie et une écurie. C'est alors le coeur industriel de Pointe-du-Lac. Il devient aussi un lieu de rencontre pour les villageois et les habitants de la campagne environnante qui viennent notamment faire moudre leur grain et porter des troncs d'arbres destinés à être débités pour différents usages. L'hiver, les gens de Nicolet s'y rendent en traversant le pont de glace qui se forme sur le fleuve Saint-Laurent.

En 1927, le moulin seigneurial de Tonnancour ainsi que la scierie sont vendus aux Frères de l'instruction chrétienne, installés sur l'ancien domaine seigneurial depuis 1911. Les religieux acquièrent aussi le bassin, une partie de la rivière, les canaux s'y déversant et les terrains avoisinants. En 1932, la vieille scierie s'effondre dans les eaux tumultueuses de la rivière. Les frères construisent la balustrade qui borde la rive droite de la rivière et du bassin. La grande roue du moulin est également remplacée par une turbine. Les religieux effectuent plusieurs réparations au moulin et s'en servent comme atelier pour leur oeuvre pédagogique. Ils y préparent aussi les moulées destinées aux animaux de leur ferme. L'actuelle scierie, construite en 1949, est la cinquième érigée sur les lieux.

En 1962 ou 1963, les activités meunières du moulin seigneurial de Tonnancour cessent.

En 1973, la Corporation du Moulin seigneurial de Pointe-du-Lac est fondée. Cet organisme vise à rénover le moulin et à promouvoir les activités touristiques. En 1975, le moulin seigneurial de Tonnancour est classé.

En 1987, c'est au tour de la scierie de cesser ses activités.

En 1991, un avis de classement est signé pour le site. Toutefois, un vice de procédure constaté en 2006 oblige le Ministère à reprendre ce classement, qui est mené à terme au cours de la même année.

De nos jours, ce site est un lieu d'interprétation du patrimoine et un témoin de la vie socioéconomique du Québec rural des XVIIIe et XIXe siècles.

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Emplacement

Region administrative :

  • Mauricie

MRC :

  • Trois-Rivières

Municipalité :

  • Trois-Rivières

Localisation informelle :

Situé dans le secteur anciennement appelé Pointe-du-Lac, sur la rue Notre-Dame à 175 mètres au nord de la route 138

Latitude :

  • 46° 17' 16.7"

Longitude :

  • -72° 41' 22.7"

Désignation cadastrale :

  • Lot 6 333 085 Ptie
  • Lot 6 333 086 Ptie

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Documents

Références

Notices bibliographiques :

  • BÉCHARD, Denise. Concept préliminaire de mise en valeur du moulin seigneurial de Pointe-du-Lac. s.l. 1991. s.p.
  • BRISSETTE, Emmanuel F. Pointe-du-Lac. Au pays de Tonnancour. Pointe-du-Lac, Imprimerie Saint-Joseph, s.d. 152 p.
  • Commission des biens culturels du Québec. Les chemins de la mémoire. Monuments et sites historiques du Québec. Supplément 1987-1999. Québec, Les Publications du Québec, 2001. 34 p.
  • DUGRÉ, Alexandre. La Pointe-du-Lac. Trois-Rivières, Les éditions du Bien public, 1934. 90 p.
  • HARDY, René et Normand SÉGUIN. Histoire de la Mauricie. Les Régions du Québec, 17. Québec, Institut québécois de recherche sur la culture, 2004. 1137 p.
  • LAGRAVE, François de. Pointe-du-Lac, 1738-1988. Pointe-du-Lac, Édition du 250e anniversaire, 1988. 753 p.
  • LAROSE, Jean-François. Le moulin de Pointe-du-Lac : plan d'interprétation et d'aménagement. Montréal, Corporation du moulin seigneurial de Pointe-du-Lac, 1993. 75 p.
  • LEFEBVRE, Jean-Charles. « Moulin seigneurial de Tonnancour ». Commission des biens culturels du Québec. Les chemins de la mémoire. Monuments et sites historiques du Québec. Tome I. Québec, Les Publications du Québec, 1990, p. 40.
  • TESSIER, Albert. « Deux enrichis: Aaron Hart et Nicolas Montour ». Les Cahiers des Dix. No 3 (1938), p. 217-242.

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