Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Moulin à vent de Verchères

Type :

Patrimoine immobilier

Autre(s) nom(s) :

  • Moulin banal

Région administrative :

  • Montérégie

Municipalité :

  • Verchères

Date :

  • vers 1730 (Construction)
  • 1913 (Recyclage)
  • 1991 (Restauration)

Période :

  • Le Régime français (1534 à 1760)

Thématique :

  • Patrimoine industriel

Usage :

  • Fonction industrielle, transformation de matières végétales et animales (Moulins à farine > Moulins à vent)

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (1)

Personnes associées (3)

Inventaires associés (1)

Carte

Description

Le moulin à vent de Verchères est un moulin banal construit avant 1737. Il est constitué d'une tour cylindrique en pierre de trois étages, chapeautée d'un toit conique. Il s'élève à côté de l'impressionnante statue de bronze de Madeleine de Verchères, aux abords du fleuve Saint-Laurent, dans la municipalité de Verchères.

Ce bien est classé immeuble patrimonial. La protection s'applique à l'extérieur et à l'intérieur de l'immeuble, et pas au terrain.

Plan au sol :

Circulaire

Nombre d'étages :

3

Groupement :

Détaché

Structure :

  • Maçonnerie en pierre

Saillies :

  • Balcon

Fondations :

  • Pierre

Toit :

  • Forme : Conique
    Matériau : Bois, bardeaux

Porte principale :

  • bois massif, à battants

Autre(s) porte(s) :

  • bois massif, à battants

Fenêtre(s) :

  • Rectangulaire, À battants, à petits carreaux

Éléments architecturaux :

  • Balustrade en bois
  • Chambranle
  • Contrevent
  • Girouette

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Immeuble patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 1983-02-11

Catégories de conservation

  • 1 - Extérieur exceptionnel
  • 5 - Intérieur supérieur
 
Citation Situé dans un site patrimonial Municipalité (Verchères) 2011-12-05

Statuts antérieurs

  • Avis de motion de citation, 2011-07-04
 

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Valeur patrimoniale

Le moulin à vent de Verchères présente un intérêt patrimonial pour sa valeur historique. Le bâtiment constitue un témoin du régime seigneurial. Afin de stimuler le peuplement de la colonie, le seigneur est obligé de construire un moulin à farine pour ses censitaires et, en vertu du droit de banalité, il est le seul à pouvoir le faire. En contrepartie, les censitaires doivent y faire moudre leurs grains et verser au seigneur une redevance. Jean-Baptiste Jarret de Verchères (1687-1752), second seigneur du lieu et frère de Madeleine Jarret de Verchères (1678-1747), bâtit le moulin vers 1730. Le bâtiment demeure la propriété des seigneurs de Verchères jusqu'en 1834. Ce moulin constitue donc un souvenir tangible du régime seigneurial à Verchères.

Le moulin à vent de Verchères présente également un intérêt patrimonial pour sa valeur architecturale. Le bâtiment est représentatif d'un type de bâtiment industriel, le moulin à farine. Les premiers moulins à farine de la vallée du Saint-Laurent remontent au milieu du XVIIe siècle, alors que les seigneuries commencent à se peupler. Au début du XVIIIe siècle, une centaine de moulins (à vent ou à eau) sont en activité. Le type le plus répandu en Nouvelle-France est le moulin-tour, conçu selon des traditions européennes et conforme à une technologie séculaire. Celui de Verchères en est une illustration notamment par sa tour cylindrique, ses trois niveaux, sa paroi extérieure verticale ou très faiblement inclinée ainsi que son toit conique. À l'origine, ce toit était pivotant et doté, entre autres, d'une hélice composée de quatre ou six pales. Actionnées par le vent, ces pales transmettaient l'énergie à la meule grâce à un mécanisme aujourd'hui disparu. L'emplacement aux abords du fleuve Saint-Laurent permet également de tirer profit des vents dominants, en plus d'être accessible aux colons qui utilisent le fleuve comme principale voie de circulation. La plupart des moulins à vent disparaissent au cours de la première moitié du XIXe siècle, en raison de la concurrence des moulins à eau et de l'arrivée de nouvelles techniques de mouture industrielle, notamment celles qui ont recours à la machine à vapeur comme force motrice, aux rouleaux d'acier en remplacement des meules de pierre et au système de réduction graduelle. Comme plusieurs moulins à vent du corridor fluvial, le moulin de Verchères est acquis en 1913 par le gouvernement fédéral, qui s'en sert comme station de signalisation pour la navigation sur le Saint-Laurent jusqu'en 1949. Ce moulin est donc l'un des rares moulins à vent qui subsistent au Québec et, par son emplacement stratégique, il constitue un repère visuel important en bordure du fleuve.

Source : Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine du Québec, 2007.

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Éléments caractéristiques

Les éléments clés du moulin à vent de Verchères liés à ses valeurs historique et architecturale comprennent, notamment :
- sa situation aux abords du fleuve Saint-Laurent.
- son volume, dont la forme cylindrique, les trois niveaux, la paroi extérieure verticale ou très faiblement inclinée et le toit conique;
- ses matériaux, dont la maçonnerie en pierre et la couverture en bardeaux de cèdre;
- ses ouvertures, dont les fenêtres en bois à petits carreaux munies de contrevents et disposées de manière irrégulière, la porte à deux vantaux du rez-de-chaussée donnant sur le nord ainsi que la porte à deux vantaux dans le haut de la tour donnant sur un balcon du côté du fleuve;
- le balcon du troisième étage.

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Informations historiques

Présents dès le XVIIe siècle, les moulins font partie de l'histoire socioéconomique du Québec. Pendant la première moitié du XIXe siècle, une douzaine de moulins à vent, dont ce moulin et le moulin Dansereau, s'élèvent à Verchères et dans les environs. Ils contribuent à l'économie rurale de la région de Montréal, basée sur la transformation de la production céréalière.

Le moulin de Verchères est bâti vers 1730, à la demande du second seigneur de Verchères, Jean-Baptiste Jarret de Verchères (1687-1752), frère de Madeleine Jarret de Verchères (1678-1747). Il est affermé au meunier Bertrand Durocher en 1752. De sa construction jusqu'à 1834, il demeure la propriété des seigneurs de Verchères. À cette date, il est concédé au tanneur du village, Théophile Monjeau.

Les mutations de l'économie rurale ainsi que la récession de 1860 provoquent la fermeture de la majorité des moulins traditionnels, qui seront remplacés par des minoteries industrielles. Le moulin à vent de Verchères est néanmoins toujours en activité en 1886, tel que le mentionne un acte de vente. Il aura donc été exploité durant plus de 150 ans.

En 1913, le gouvernement fédéral acquiert le moulin et dévoile la statue de Madeleine de Verchères, réalisée par le sculpteur Louis-Philippe Hébert (1850-1917), installée à proximité. Il transforme le bâtiment en station de signalisation pour la navigation sur le fleuve Saint-Laurent. La structure perd alors son mécanisme; elle est également crépie et peinte en blanc et rouge. Elle conservera sa fonction jusqu'en 1949, date à laquelle la municipalité de Verchères en fait l'acquisition.

Le moulin à vent de Verchères est classé en 1983. En 1991, d'importants travaux de restauration lui redonnent son apparence originale, à l'exception des ailes et du mécanisme interne. La Ville de Verchères en est toujours propriétaire et l'utilise, pendant la saison estivale, comme galerie d'exposition.

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Emplacement

Region administrative :

  • Montérégie

MRC :

  • Marguerite-D'Youville

Municipalité :

  • Verchères

Adresse :

  • rue Madeleine

Localisation informelle :

Situé sur la rue Madeleine, à 125 mètres au nord de la route 132.

Latitude :

  • 45° 46' 41.06"

Longitude :

  • -73° 21' 23.81"

Désignation cadastrale

Circonscription foncière Division cadastrale Désignation secondaire Numéro de lot
Verchères Paroisse de Verchères Absent 75

Code Borden

BkFi-22      

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Références

Liens Internet :

Notices bibliographiques :

  • Commission des biens culturels du Québec. Répertoire des motifs des biens classés et reconnus (document interne). Québec, 2003. s.p.
  • GAGNON, Laval et Kathy PARADIS. La tournée des vieux moulins à vent du Québec. Cap-Saint-Ignace, La Plume d'oie, 1999. 191 p.
  • NOPPEN, Luc. « Moulin à vent ». Commission des biens culturels du Québec. Les chemins de la mémoire. Monuments et sites historiques du Québec. Tome II. Québec, Les Publications du Québec, 1991, p. 239.

Multimédias disponibles en ligne :

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