Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Site patrimonial du Berceau-de-Rimouski

Type :

Patrimoine immobilier

Autre(s) nom(s) :

  • Site du patrimoine à l'intérieur du centre-ville de Rimouski
  • Site patrimonial à l'intérieur du centre-ville de Rimouski

Région administrative :

  • Bas-Saint-Laurent

Municipalité :

  • Rimouski

Usage :

  • Non applicable

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (118)

Groupes associés (2)

Personnes associées (6)

Images

Carte

Description

Le site patrimonial du Berceau-de-Rimouski est un secteur urbain à vocation résidentielle et commerciale. Il se compose d'environ 120 édifices construits entre le début du XIXe siècle et la fin du XXe siècle. Il est aménagé entre les rives du fleuve Saint-Laurent et le flanc d'un coteau. Son périmètre irrégulier est principalement défini par les rues Saint-Germain Est, Jean-Brillant, de l'Évêché Est et de la Cathédrale. Le site patrimonial du Berceau-de-Rimouski se trouve dans la ville du même nom.

Ce bien est cité site patrimonial. La protection s'applique à l'enveloppe extérieure des bâtiments et aux terrains. Le site comprend deux immeubles patrimoniaux cités, soit la maison Pierre-Louis-Gauvreau et la maison Letendre.

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Citation Site patrimonial Municipalité (Rimouski) 2006-08-07

Statuts antérieurs

  • Avis de motion de citation, 2006-05-15
 

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Valeur patrimoniale

Le site patrimonial du Berceau-de-Rimouski présente un intérêt pour sa valeur architecturale. Il se caractérise par sa concentration de bâtiments construits au XIXe et dans la première moitié du XXe siècle ainsi que par la diversité des influences stylistiques représentées. Le secteur comporte un grand nombre de résidences notamment des maisons québécoises d'inspiration néoclassique. Souvent de petites dimensions, celles-ci se distinguent par une élévation d'un étage et demi, un toit à deux versants retroussés et une galerie couverte en façade. Elles comptent généralement parmi les édifices les plus anciens du secteur. Plusieurs maisons construites à la fin du XIXe rappellent la popularité du style Second Empire, notamment par leur toit mansardé et leurs lucarnes cintrées. Le site comporte de nombreux bâtiments d'inspiration états-unienne. De dimensions variées, ils se caractérisent par leur plan simple, rectangulaire ou carré. Ils sont coiffés de toits à deux versants droits, à croupes ou encore de toits en pavillon. Des maisons plus cossues témoignent de l'influence de l'architecture éclectique. Elles présentent une ornementation plus riche qui illustre la volonté de l'élite locale de signaler sa présence. L'architecture commerciale comprend pour sa part des anciens magasins et des hôtels aux toits à larmiers retroussés, en pavillon ou plats. Elle se distingue de l'architecture résidentielle par les larges vitrines du rez-de-chaussée. Au cours du XXe siècle, les nouveaux édifices commerciaux adoptent les principales caractéristiques de l'architecture moderne, notamment les volumes simples et une ornementation dépouillée. Le site constitue donc un témoin important de l'architecture domestique et commerciale québécoise des XIXe et XXe siècles.

Le site patrimonial du Berceau-de-Rimouski présente également un intérêt pour sa valeur historique. Il occupe l'emplacement du premier noyau villageois, qui se développe au milieu du XIXe siècle. Les héritiers du seigneur René Lepage de Sainte-Claire (1756-1718), Louis-Jacques Lepage (1814-1903) et Eusèbe Lepage (1813-1888), possèdent les terrains où s'effectue la première vague de lotissement. La croissance s'accélère dans le secteur lorsque Rimouski devient chef-lieu judiciaire du district du Bas-Saint-Laurent. Le renforcement du rôle administratif de la ville attire les membres des professions libérales. De nouvelles rues sont créées. Les rues Saint-Pierre, Saint-Paul et du Marché regroupent des boutiques d'artisans, des maisons-magasins, des bureaux de professionnels, des résidences et la place du marché. Après la construction du chemin de fer Intercolonial, en 1873, le développement s'amorce autour de la gare. Plusieurs hôtels et commerces s'y installent. Dans les décennies suivantes, l'est du secteur se développe également. De grandes résidences sont construites sur les terrains surplombant la ville. Le site rappelle l'évolution des activités commerciales et résidentielles qui s'y déroulent depuis le milieu du XIXe siècle.

La valeur patrimoniale du site patrimonial du Berceau-de-Rimouski présente aussi un intérêt patrimonial pour sa valeur historique découlant de son association avec le financier Jules-A. Brillant (1889-1973). Homme d'affaires, Brillant participe au développement économique et social de la ville de Rimouski. Il fonde plusieurs entreprises, dont la Compagnie du Pouvoir du Bas-Saint-Laurent, la Compagnie de Téléphone Nationale (Québec-Téléphone, maintenant la propriété de la compagnie Telus) et la station de radio CJBR. Une rue du quartier et le siège social de Québec-Téléphone, nommés en l'honneur de son fondateur, rappellent l'importance de Brillant dans l'histoire de la ville. Par ailleurs, la résidence qu'il occupe pendant plusieurs années est incluse dans le site.

Source : Ville de Rimouski, 2008.

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Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques du site patrimonial du Berceau-de-Rimouski liés à ses valeurs historique et architecturale comprennent, notamment :
- sa situation au centre-ville de Rimouski;
- la faible marge de recul des bâtiments anciens des rues Saint-Germain, Saint-Édouard, Saint-Paul et Saint-Pierre;
- la présence de bâtiments résidentiels (dont les maisons Letendre et Pierre-Louis-Gauvreau), commerciaux (dont la forge du Père Cimon, l'ancien hôtel Saint-Louis et l'ancien hôtel Marcheterre), ainsi que de la gare et l'édifice du siège social de Québec-Téléphone;
- les volumes, dont les plans rectangulaires, carrés ou irréguliers, les élévations d'un à trois étages, les toits de formes variées (à deux versants droits, à deux versants à larmiers retroussés, mansardés, à croupes, en pavillon, plats ou irréguliers), les galeries couvertes, les balcons et les avant-toits;
- les matériaux, dont les parements en bois, en brique, en pierre à bossage et en pierre de taille, les couvertures en tôle (à baguettes, pincée ou posée à la canadienne) et en cuivre ainsi que les éléments architecturaux et ornementaux en bois;
- les ouvertures, dont les baies en saillie, les fenêtres rectangulaires basculantes, à guillotine ou à battants (certaines à carreaux), les vitrines, les portes (certaines à imposte et à baies latérales), les lucarnes et les chambranles;
- les éléments décoratifs, dont les terrasses faîtières, les corniches à modillons ou à consoles, les retours de corniche, les garde-corps et les supports menuisés des galeries, les bandeaux, les planches cornières et les chaînes d'angle.

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Informations historiques

Le site patrimonial du Berceau-de-Rimouski est aménagé sur un territoire dont l'occupation permanente remonte à la fin du XVIIe siècle. Le seigneur René Lepage de Sainte-Claire (1656-1718) établit son domaine seigneurial à l'est de la rivière, à proximité du chemin du Roi. À la fin du siècle suivant, le patrimoine foncier du seigneur Lepage est divisé entre les nombreux héritiers. Plusieurs d'entre eux contractent des dettes et doivent vendre leur propriété. À partir de 1790, le marchand Joseph Drapeau (1752-1810), de Québec, rachète les parts de ses débiteurs. Quelques héritiers conservent néanmoins des terres dans le secteur.

Jusqu'au début du XIXe siècle, le principal axe de communication est le chemin du Roi (devenu la rue Saint-Germain), où s'alignent des résidences et des commerces. La zone habitée se concentre entre la rivière Rimouski et l'église. L'agglomération se présente comme un village-rue, aménagé sans planification préalable.

Au milieu du XIXe siècle, Rimouski devient le chef-lieu judiciaire du district du Bas-Saint-Laurent. Louis-Jacques Lepage (1814-1903) possède de nombreuses propriétés dans le secteur. Il fait construire sa résidence sur un coteau, à proximité de l'emplacement choisi pour le palais de justice, érigé en 1857. La présence de cet édifice fait augmenter la valeur des terrains environnants. Voyant les possibilités de développement, Lepage morcelle sa propriété à partir de 1858. Chaque fois qu'il vend un terrain, il réserve une bande de terre large d'environ huit mètres en prévision de l'ouverture de nouvelles rues. Le secteur regroupe alors des boutiques d'artisans et de commerçants, des bureaux de professionnels, des résidences et une place du marché.

La trame urbaine s'étire par la suite vers l'est et le sud. Eusèbe Lepage (1813-1888) et le député Joseph-Charles Taché (1820-1894) possèdent les terrains qui longent le chemin du Roi. Des deux côtés de la voie publique, leurs propriétés sont divisées et vendues pour permettre l'établissement de commerces et de résidences. Au sud, le passage du chemin de fer Intercolonial, à partir de 1873, accélère le rythme du développement urbain. La rue de la Station (devenue rue de l'Évêché) attire des commerces et des hôtels qui accueillent les voyageurs.

Au tournant du XXe siècle, les professionnels et l'élite marchande se font construire des résidences sur les terrains surélevés qui surplombent une partie de la ville. Parmi ces résidents se trouve notamment l'homme d'affaires et financier Jules-A. Brillant (1889-1973). Brillant participe au développement économique et social de la ville de Rimouski. Il fonde et dirige plusieurs entreprises établies dans le quartier Saint-Germain. En 1927, il crée la Compagnie de Téléphone nationale et ouvre dix ans plus tard la première station de radio de Rimouski, CJBR. En 1946, le siège social de la Compagnie de Téléphone nationale (devenu Québec-Téléphone) est établi à proximité du palais de justice. Le bâtiment est agrandi plusieurs fois. Au milieu des années 1980, l'édifice et la rue sur laquelle il est implanté sont nommés en l'honneur de Brillant.

Le site patrimonial du Berceau-de-Rimouski est constitué en 2006. Ce bien est devenu un site patrimonial cité à l'entrée en vigueur de la Loi sur le patrimoine culturel en 2012.

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Emplacement

Region administrative :

  • Bas-Saint-Laurent

MRC :

  • Rimouski-Neigette

Municipalité :

  • Rimouski

Latitude :

  • 48° 27' 5.0"

Longitude :

  • -68° 31' 21.0"

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Références

Notices bibliographiques :

  • BRIÈRE, Amélie et Catherine GÉLINAS. Les promenades historiques de Rimouski: Guide d'excursion et d'interprétation. Rimouski (Québec), Société rimouskoise du patrimoine, 2007. 108 p.
  • FORTIN, Jean-Charles, dir. Histoire du Bas-Saint-Laurent. Institut québécois de recherche sur la culture. Montmagny, Éditions Marquis, 1993. 860 p.
  • JOHNSON, Carl. Bâtir une ville. Rimouski. Musée régional de Rimouski. Rimouski, Imprim'Art BSL, 2006. 45 p.
  • LAROCQUE, Paul, dir. Rimouski depuis ses origines. Rimouski, Société d'histoire du Bas-Saint-Laurent, Société de généalogie et d'archives de Rimouski, 2006. 411 p.
  • Le Comité des fêtes du cent-cinquantième anniversaire de la paroisse de Saint-Germain de Rimouski. Mosaïque rimouskoise, une histoire de Rimouski. Montmagny, Ateliers Marquis, 1979. 810 p.
  • SAINT-PIERRE, Michel L., dir. Les promenades historiques de Rimouski: guide d'excursion et d'interprétation. Rimouski (Québec), Office du tourisme et des congrès de Rimouski et la Société Joseph-Gauvreau pour le patrimoine, 1993. 86 p.

Multimédias disponibles en ligne :

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