Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Cueillette de fruits sauvages dans La Matapédia

Type :

Patrimoine immatériel

Région administrative :

  • Bas-Saint-Laurent

Vitalité :

  • Vivant

Type d'élément :

  • Pratique

Classification :

  • Pratiques techniques > Liées aux matières premières > Pratiques d'acquisition > Cueillette / prélèvement

Éléments associés

Inventaires associés (1)

Images

Description

La cueillette de fruits sauvages est une véritable tradition dans La Matapédia. Cette activité permet à certains de s'approvisionner pour une consommation personnelle et elle permet à d'autres de générer un revenu d'appoint non négligeable. Dans tous les cas, la cueillette de fruits sauvages offre aux Matapédiens un moment de détente, de plaisir et de ressourcement avec la nature. Le territoire de la MRC de La Matapédia recèle une diversité de fruits sauvages (bleuets, fraises, framboises, amélanchier, cerises à grappes, groseilles, pimbina, etc.), lesquels sont consommés frais ou transformés en confitures, gelées, vins artisanaux et autres produits. Outre les fruits sauvages, les noisettes, les têtes de violon et les champignons sauvages sont aussi convoités par les cueilleurs matapédiens. La cueillette est une pratique accessible à tous et qui nécessite peu d'équipement, mais il faut toutefois connaître les bons secteurs, appréhender les périodes de récolte et posséder certaines aptitudes nécessaires.

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Inventorié --
 

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Historique

La cueillette de fruits sauvages est à la base une activité de subsistance, tout comme la chasse et la pêche, dont la pratique remonte à des temps immémoriaux. Dans La Matapédia, la cueillette de fruits sauvages a toujours fait partie des us et coutumes. Jusqu'à tout récemment, elle était pratiquée dans un contexte de corvées familiales où le travail, qui pouvait s'avérer fastidieux, était accompagné des plaisirs de la randonnée et des repas en plein air. Si la cueillette de fruits sauvages était axée en premier lieu sur les besoins de la famille, la vente des surplus permettait également de générer un revenu d'appoint. Pour les jeunes, il s'agissait souvent d'une rare occasion de faire un peu d'argent de poche. Par ailleurs, la pratique de la cueillette de fruits sauvages a évolué au cours du siècle dernier en conjonction avec le développement territorial. Les cueilleurs matapédiens ont dû constamment s'adapter aux contraintes et avantages liés à l'aménagement et à l'occupation du territoire matapédien.

Mentionnons enfin que la production maraichère de fraises, de framboises et de bleuets est venue redéfinir la pratique de la cueillette de petits fruits dans La Matapédia, comme ailleurs au Québec. L'autocueillette a connu une certaine croissance au cours des dernières décennies et, avec le temps, cette activité saisonnière est devenue une activité familiale s'inscrivant dans le cycle coutumier. Dans une certaine mesure, elle s'apparente aux plans symbolique et technique à la cueillette traditionnelle de fruits sauvages, bien que le contexte et les modalités de la pratique soient différents à bien des égards. Quoiqu'il en soit, la cueillette de fruits sauvages est une tradition importante et encore vivante dans La Matapédia.

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Contexte

La cueillette de fruits sauvages est une activité qui s'échelonne généralement du mois de juin au mois septembre, quoique certaines variétés telles que la cerise à grappes et le pimbina sont récoltées plus tard à l'automne, voire après les premières gelées. Les cueilleurs doivent explorer les différents écosystèmes, en territoires publics ou privés, afin de dénicher et récolter les nombreuses variétés de fruits sauvages qu'offre le terroir matapédien. Les noisettes, les têtes de violon et les champignons sauvages sont également recherchés.

Les cueilleurs choisissent dans une journée un moment idéal pour leurs activités. Plusieurs facteurs orientent ce choix, notamment la chaleur, l'humidité et la présence d'insectes piqueurs. Leur tenue vestimentaire est sélectionnée selon les conditions météorologiques et aucun équipement particulier n'est nécessaire.

La technique de cueillette est fort simple et consiste essentiellement à prélever le fruit du plant sans abimer ni l'un ni l'autre. Les cueilleurs veilleront à ne pas compacter les fruits, à ne pas cueillir de fruits immatures et à retirer les feuilles et tiges indésirables au fur et à mesure. Une fois la cueillette terminée, les fruits sont triés, nettoyés et consommés ou transformés.

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Apprentissage et transmission

La transmission des connaissances et des savoir-faire entourant la cueillette de fruits sauvages s'est opérée au fil du temps au sein de la cellule familiale, favorisant ainsi le renforcement des liens familiaux et la transmission de valeurs culturelles. C'est souvent en accompagnant leurs parents que les participants à l'inventaire ont été initiés à la cueillette des fruits sauvages. De la même façon, les pratiques alimentaires associées à la cueillette des petits fruits de saison se sont transmises de génération en génération. On remarque cependant que les nouvelles générations sont moins intéressées et que la relève n'est pas nécessairement au rendez-vous. La disponibilité des petits fruits dans les marchés et l'avènement de l'autocueillette chez les producteurs maraichers locaux expliquent en partie cette rupture dans la tradition. La culture maraichère de petits fruits a par ailleurs contribué à la sauvegarde de certaines traditions telles que la production de vins artisanaux. Dans cette perspective, les entreprises matapédiennes Miel Vallée Fleurie et Vallée de la framboise inscrivent la tradition de la cueillette dans la modernité. Cela dit, les modalités de l'autocueillette ne sont pas nécessairement favorables à la transmission des connaissances, savoir-faire, pratiques, expressions et représentations ancrés dans la tradition.

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Emplacement

Region administrative :

  • Bas-Saint-Laurent

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