Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Moulin seigneurial de Tonnancour

Type :

Patrimoine immobilier

Autre(s) nom(s) :

  • Moulin seigneurial de Pointe-du-Lac

Région administrative :

  • Mauricie

Municipalité :

  • Trois-Rivières

Date :

  • 1765 – 1788 (Construction)
  • 1881 (Réaménagement intérieur)
  • vers 1975 (Restauration)

Période :

  • Le Régime britannique (1760 à 1867)

Thématique :

  • Patrimoine industriel

Usage :

  • Fonction industrielle, transformation de matières végétales et animales (Moulins à farine > Moulins à eau)

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (1)

Groupes associés (1)

Personnes associées (7)

Inventaires associés (2)

Images

Carte

Description

Le moulin seigneurial de Tonnancour est un ancien moulin à farine actionné par l'eau construit entre 1765 et 1788. De plan rectangulaire, ce bâtiment massif en pierre, à deux étages et demi, est coiffé d'un toit aigu à deux versants droits. Les ouvertures des murs gouttereaux, comprenant six lucarnes, sont disposées régulièrement, et celles du mur pignon correspondant au logement du meunier, le sont symétriquement. Les deux souches de cheminée sont placées en chicane. Une scierie est adossée perpendiculairement à l'édifice. Le moulin seigneurial de Tonnancour est situé dans le secteur de Pointe-du-Lac de la ville de Trois-Rivières, face au lac Saint-Pierre, à l'embouchure de la rivière Saint-Charles.

Ce bien est classé immeuble patrimonial. La protection s'applique à l'extérieur et à l'intérieur de l'immeuble, et pas au terrain.

Le moulin seigneurial de Tonnancour fait partie du site patrimonial du Moulin-Seigneurial-de-Tonnancour.

Plan au sol :

Rectangulaire

Nombre d'étages :

2 ½

Groupement :

Détaché

Structure :

  • Bois
  • Bois, ossature en bois
  • Maçonnerie en brique
  • Maçonnerie en pierre

Annexes :

  • Autre

Saillies :

  • Avant-corps
  • Cheminée
  • Escalier
  • Perron
  • Ponceau

Fondations :

  • Béton
  • Pierre

Toit :

  • Forme : À deux versants droits
    Matériau : Tôle à baguettes
  • Forme : Mansardé
    Matériau : Tôle profilée

Porte principale :

  • bois, à panneaux et vitrage, à battants

Autre(s) porte(s) :

  • bois, à panneaux, à imposte
  • bois, à panneaux et vitrage, à battants

Fenêtre(s) :

  • Rectangulaire, À battants, à moyens ou grands carreaux
  • Rectangulaire, À battants, à petits carreaux
  • Rectangulaire, Porte-fenêtre
  • Rectangulaire, Soupirail

Lucarne(s) :

  • À fronton

Éléments architecturaux :

  • Chambranle
  • Corniche moulurée

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Immeuble patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 1975-09-03

Catégories de conservation

  • 1 - Extérieur exceptionnel
  • 4 - Intérieur exceptionnel
 

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Valeur patrimoniale

Le moulin seigneurial de Tonnancour présente un intérêt patrimonial pour sa valeur historique. René Godefroy de Tonnancour (1669-1738), seigneur de Pointe-du-Lac (seigneurie aussi appelée de Tonnancour), fait construire un premier moulin sur son domaine, le long de la rivière Saint-Charles, entre 1721 et 1723. Les fondations de l'édifice sont en pierre et les murs, en pièce sur pièce, sont recouverts de planches. Une scierie est aussi érigée sur le domaine. Entre 1765 et 1788, le seigneur Louis-Joseph Godefroy de Tonnancour (1712-1784), fils du précédent, fait bâtir un nouveau moulin en pierre à l'emplacement du premier moulin, qui est détruit. Ce moulin demeure la propriété de la famille Godefroy de Tonnancour jusqu'en 1795, alors que la seigneurie passe entre les mains de l'homme d'affaires Nicholas Montour (1756-1808), qui nomme le domaine « Woodlands ». Les descendants de Montour exploitent le moulin jusqu'en 1873. Pendant les dernières décennies du XIXe siècle, le site connaît une période de grande activité. De nouveaux bâtiments sont construits, dont un moulin à bardeaux, une sucrerie, une beurrerie et une écurie. Le moulin seigneurial de Tonnancour est alors le coeur industriel de Pointe-du-Lac. Il devient aussi un lieu de rencontre pour les villageois et les habitants de la campagne environnante. En 1927, le moulin est vendu aux Frères de l'instruction chrétienne, qui sont installés sur l'ancien domaine depuis 1911. Les religieux effectuent plusieurs réparations au bâtiment et s'en servent comme atelier pour leur oeuvre pédagogique. Ils y préparent aussi les moulées destinées aux animaux de leur ferme. Le moulin cesse ses activités meunières en 1962 ou 1963. Il constitue de nos jours un témoin de la vie socioéconomique du Québec rural des XVIIIe et XIXe siècles.

Le moulin seigneurial de Tonnancour présente également un intérêt patrimonial pour sa valeur architecturale. Le moulin de plan rectangulaire, à deux étages et demi, épouse la déclivité du sol. Le bâtiment d'inspiration française présente un carré bas et massif en pierre, un toit aigu à deux versants droits et des ouvertures disposées régulièrement dans les murs gouttereaux. Le moulin se caractérise aussi par ses lucarnes, ses deux cheminées en chicane ainsi que la porte et les fenêtres placées symétriquement dans le mur pignon correspondant au logement du meunier. Ce moulin à eau est dans un très bon état de conservation et constitue, en raison de son ancienneté et de son architecture, l'un des plus intéressants au Québec. Par ailleurs, ce moulin constitue un exemple représentatif de moulin à farine. Les premiers moulins à farine sont construits pendant le Régime français pour stimuler le peuplement de la colonie. Il en existe deux formes principales, soit le moulin-tour, actionné par le vent, et le moulin rectangulaire, actionné par l'eau. Ce dernier comprend généralement deux ou trois niveaux, qui logent les mécanismes. Le moulin seigneurial de Tonnancour est un moulin à eau à quatre niveaux, comprenant une cave, deux étages et un grenier. Son espace intérieur est divisé par un mur de brique qui sépare l'ancien logement du meunier, du côté sud, et les mécanismes, du côté nord. Le moulin de Tonnancour possède toujours quelques-uns de ces mécanismes (turbine, rouet et lanterne, moulange et bluteau), mais ils sont hors d'usage.

Source : Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine du Québec, 2007.

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Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques du moulin seigneurial de Tonnancour liés à ses valeurs historique et architecturale comprennent, notamment :
- son emplacement dans le secteur de Pointe-du-Lac de la ville de Trois-Rivières, face au lac Saint-Pierre, à l'embouchure de la rivière Saint-Charles;
- son élévation épousant la déclivité du sol;
- la scierie adossée perpendiculairement à l'extrémité nord-ouest;
- sa situation à l'intérieur du site patrimonial du Moulin-Seigneurial-de-Tonnancour;
- son volume, dont le plan rectangulaire, l'élévation de deux étages et demi et le toit aigu à deux versants droits;
- ses matériaux, dont la maçonnerie de pierre et la couverture en tôle à baguettes;
- ses caractéristiques d'inspiration française, dont le carré bas et massif, le toit à deux versants droits, les ouvertures rectangulaires disposées de manière régulière dans les murs gouttereaux ainsi que les fenêtres à battants à petits carreaux et leurs chambranles en bois;
- la porte et les fenêtres à battants à petits carreaux du logement du meunier disposées de manière symétrique dans le mur pignon;
- les lucarnes (trois de chaque côté);
- les deux souches de cheminée placées en chicane;
- ses mécanismes, dont la turbine, le rouet et la lanterne, la moulange et le bluteau;
- les quatre niveaux intérieurs, dont la cave, les deux étages et le grenier;
- le mur de brique séparant l'ancien logement du meunier, du côté sud, et les mécanismes, du côté nord.

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Informations historiques

La construction du premier moulin seigneurial de Tonnancour remonte aux premières décennies du XVIIIe siècle. Il est érigé le long de la rivière Saint-Charles, entre 1721 et 1723, par René Godefroy de Tonnancour (1669-1738), lieutenant général civil et criminel de Trois-Rivières et seigneur de Pointe-du-Lac (seigneurie aussi appelée de Tonnancour). La structure en bois sur fondations en pierre se trouve alors sur le domaine du seigneur et une scierie est aussi présente sur les lieux.

Entre 1765 et 1788, le seigneur Louis-Joseph Godefroy de Tonnancour (1712-1784), marchand, procureur de Trois-Rivières et fils du précédent, construit un nouveau moulin en pierre à l'emplacement du premier moulin, qui est détruit.

En 1795, la seigneurie de Tonnancour est mise aux enchères et achetée par Nicholas Montour (1756-1808), homme d'affaires prospère et juge de paix. Celui-ci nomme le domaine seigneurial « Woodlands ». Il répare le moulin et fait notamment creuser des canaux de 9,7 kilomètres de long pour améliorer sa productivité. En 1808, le moulin comptait déjà quatre moulanges. John Thomas Cooke (mort en 1808), Michel Robitaille et William Seaton l'exploitent tour à tour pour le compte de la famille Montour, qui en demeure propriétaire jusqu'en 1873.

En 1873, le moulin est acquis par le cultivateur Pierre-Olivier Duplessis (1838-1900), qui en devient le meunier. En 1881, l'espace intérieur est divisé par un mur de brique afin de séparer le logement du meunier et les mécanismes.

Pendant les dernières décennies du XIXe siècle, le site connaît une grande activité. De nouveaux bâtiments sont construits, dont un moulin à bardeaux, une sucrerie, une beurrerie et une écurie. C'est alors le coeur industriel de Pointe-du-Lac. Il devient aussi un lieu de rencontre pour les villageois et les habitants de la campagne environnante qui viennent notamment faire moudre leur grain et porter des troncs d'arbres destinés à être débités pour différents usages. L'hiver, les gens de Nicolet s'y rendent en traversant le pont de glace qui se forme sur le fleuve Saint-Laurent.

En 1927, le moulin est vendu aux Frères de l'instruction chrétienne, qui sont installés sur l'ancien domaine seigneurial depuis 1911. Ils effectuent plusieurs réparations au bâtiment et s'en servent comme atelier pour leur oeuvre pédagogique. Ils y préparent aussi les moulées destinées aux animaux de leur ferme. En 1932, la grande roue est remplacée par une turbine. Les activités meunières cessent en 1962 ou 1963.

En 1973, la Corporation du Moulin seigneurial de Pointe-du-Lac est fondée. Cet organisme vise à rénover le moulin et à promouvoir les activités touristiques.

Le moulin seigneurial de Tonnancour est classé en 1975. Au cours des années suivantes, fait l'objet d'importants travaux de restauration. Le site patrimonial du Moulin-Seigneurial-de-Tonnancour est classé en 2006.

De nos jours, le moulin seigneurial de Tonnancour est un lieu d'interprétation du patrimoine et un témoin de la vie socioéconomique du Québec rural des XVIIIe et XIXe siècles.

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Emplacement

Region administrative :

  • Mauricie

MRC :

  • Trois-Rivières

Municipalité :

  • Trois-Rivières

Adresse :

  • 11930, rue Notre-Dame Ouest

Localisation informelle :

Anciennement le 2930, rue Notre-Dame à Pointe-du-Lac.

Latitude :

  • 46° 17' 16.7"

Longitude :

  • -72° 41' 22.7"

Désignation cadastrale :

  • Lot 1 306 965

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Références

Notices bibliographiques :

  • BÉCHARD, Denise. Concept préliminaire de mise en valeur du moulin seigneurial de Pointe-du-Lac. s.l. 1991. s.p.
  • BRISSETTE, Emmanuel F. Pointe-du-Lac. Au pays de Tonnancour. Pointe-du-Lac, Imprimerie Saint-Joseph, s.d. 152 p.
  • DUGRÉ, Alexandre. La Pointe-du-Lac. Trois-Rivières, Les éditions du Bien public, 1934. 90 p.
  • HARDY, René et Normand SÉGUIN. Histoire de la Mauricie. Les Régions du Québec, 17. Québec, Institut québécois de recherche sur la culture, 2004. 1137 p.
  • LAGRAVE, François de. Pointe-du-Lac, 1738-1988. Pointe-du-Lac, Édition du 250e anniversaire, 1988. 753 p.
  • LAROSE, Jean-François. Le moulin de Pointe-du-Lac : plan d'interprétation et d'aménagement. Montréal, Corporation du moulin seigneurial de Pointe-du-Lac, 1993. 75 p.
  • LEFEBVRE, Jean-Charles. « Moulin seigneurial de Tonnancour ». Commission des biens culturels du Québec. Les chemins de la mémoire. Monuments et sites historiques du Québec. Tome I. Québec, Les Publications du Québec, 1990, p. 40.
  • TESSIER, Albert. « Deux enrichis: Aaron Hart et Nicolas Montour ». Les Cahiers des Dix. No 3 (1938), p. 217-242.

Multimédias disponibles en ligne :

Numéro du bien :

  • Identifiant municipal : 3603

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