Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Moulin à eau de la Grande-Barbue

Type :

Patrimoine immobilier

Région administrative :

  • Montérégie

Municipalité :

  • Saint-Césaire

Date :

  • 1829 (Construction)
  • 1854 – 1855 (Construction)

Usage :

  • Fonction industrielle, transformation de matières végétales et animales (Moulins à farine > Moulins à eau)

Éléments associés

Personnes associées (5)

Carte

Description

Le moulin à eau de la Grande-Barbue est un ancien moulin à farine mû par la force hydraulique érigé en 1829 et reconstruit en 1854 et en 1855. Le bâtiment en pierre présente un plan rectangulaire et une élévation de deux étages et demi. Il est coiffé d'un toit à deux versants droits percé de lucarnes. Du côté du long pan est, l'avant-toit se prolonge et couvre une galerie. Le moulin est implanté perpendiculairement à la voie publique sur un terrain paysager, à proximité de la rivière à la Barbue, dans un secteur rural de la ville de Saint-Césaire.

Ce bien est cité immeuble patrimonial. La protection s'applique à l'enveloppe extérieure du bâtiment.

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Citation Immeuble patrimonial Municipalité (Saint-Césaire) 2009-12-08

Statuts antérieurs

  • Avis de motion de citation, 2009-09-30
 

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Valeur patrimoniale

Le moulin à eau de la Grande-Barbue présente un intérêt patrimonial pour sa valeur historique. Le bâtiment constitue un témoin important du régime seigneurial. Dans ce mode de distribution et d'occupation des terres qui existe au Québec jusqu'au milieu du XIXe siècle, le seigneur a l'obligation de construire un moulin à farine pour ses censitaires afin de stimuler le peuplement de son domaine. En contrepartie, les censitaires doivent y faire moudre leurs grains et versent au seigneur une redevance. Les seigneurs renoncent parfois à ce droit en retour d'une rente annuelle payée par le meunier. Le moulin à eau de la Grande-Barbue est commandé en 1829 par le seigneur Pierre-Dominique Debartzch (1782-1846). Le meunier Philippe Foisy s'occupe de la construction du bâtiment en bois reposant sur des fondations en pierre érigé à proximité de la rivière à la Barbue. Foisy paie une rente annuelle de 25 louis à Debartzch en échange de l'usage exclusif du moulin. En 1854, quelques mois avant l'abolition du régime seigneurial, une partie de la seigneurie de Debartzch est rachetée par le juge Dominique Mondelet (1799-1863). Celui-ci prend possession du moulin, qu'il reconstruit aussitôt en pierre. Les travaux sont vraisemblablement terminés l'année suivante. Le moulin à eau de la Grande-Barbue rappelle le rôle majeur de ce type de bâtiment sous le régime seigneurial. Exploité par la famille Angers jusque dans les années 1970, il s'agit d'une installation importante dans l'histoire de la région de Saint-Césaire.

Le moulin à eau de la Grande-Barbue présente également un intérêt patrimonial pour sa valeur architecturale. Le bâtiment est représentatif des moulins du XIXe siècle mus par la force hydraulique. Ceux-ci se caractérisent par leurs grandes dimensions, leur élévation de deux étages ou plus ainsi que par la disposition asymétrique des ouvertures qui reflète la double fonction du bâtiment, dont une partie abrite le logement du meunier et l'autre, les chambres d'eau et les mécanismes. Le moulin à eau de la Grande-Barbue est typique de ces bâtiments préindustriels par son plan rectangulaire, ses vastes dimensions, son élévation de deux étages et demi ainsi que par sa section de mur aveugle surmontant la prise d'eau, entraînant une asymétrie dans la disposition des ouvertures de la façade. Le bâtiment témoigne également de la persistance de formes traditionnelles telles que le solage peu dégagé, la maçonnerie en pierre, le toit à deux versants droits percé de lucarnes à pignon et couvert de bardeaux de cèdre. La présence de crépi et de bardeaux de cèdre sur certains murs rappelle également les méthodes anciennes de protection de la maçonnerie. Le moulin à eau de la Grande-Barbue, transformé en résidence dans le dernier quart du XXe siècle, conserve plusieurs de ses caractéristiques d'origine et constitue un bel exemple de l'architecture des moulins à eau québécois.

Source : Ville de Saint-Césaire, 2011.

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Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques du moulin à eau de la Grande-Barbue liés à ses valeurs historique et architecturale comprennent, notamment :
- sa disposition perpendiculairement à la voie publique, sur un terrain paysager, à proximité de la rivière à la Barbue, dans un secteur rural;
- son volume, dont le plan rectangulaire, l'élévation de deux étages et demi, le toit à deux versants droits, la galerie couverte, l'avant-toit, le balcon et l'annexe en bois;
- les matériaux, dont les murs en pierre (certains crépis), le parement en bardeaux de cèdre de la partie supérieure d'un mur pignon, la couverture en bardeaux de cèdre ainsi que les éléments architecturaux et ornementaux en bois;
- les ouvertures, dont leur disposition asymétrique en façade, les portes à panneaux et à petits carreaux, les fenêtres à petits carreaux, les lucarnes à pignon ainsi que les baies de la chambre d'eau surmontées d'un linteau;
- l'ornementation, dont les chambranles, les supports menuisés, les aisseliers et les garde-corps ornés de croix de Saint-André;
- les souches de cheminées en pierre et la cheminée crépie;
- le lanternon de ventilation.

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Informations historiques

Le moulin à eau de la Grande-Barbue est situé sur le territoire de l'ancienne seigneurie Debartzch créée en 1811 par détachement de la seigneurie de Saint-Hyacinthe. Le domaine de Pierre-Dominique Debartzch (1782-1846), peuplé dès le tournant du XIXe siècle, comporte un hameau implanté près de la rivière Yamaska. Une paroisse du nom de Saint-Césaire y est créée en 1822.

Dans le deuxième quart du XIXe siècle, de nouveaux rangs sont ouverts à la colonisation. Sous le régime seigneurial, le seigneur a l'obligation de construire un moulin à farine pour ses censitaires afin de stimuler le peuplement de son domaine. En contrepartie, les censitaires doivent y faire moudre leurs grains et versent au seigneur une redevance. Les seigneurs renoncent parfois à ce droit en retour d'une rente annuelle payée par le meunier. Le moulin à eau de la Grande-Barbue est commandé en 1829 par le seigneur Debartzch. L'édifice en bois reposant sur un soubassement en pierre est construit à proximité de la rivière à la Barbue par le meunier Philippe Foisy. Ce dernier paie une rente annuelle de 25 louis au seigneur en échange de l'usage exclusif du moulin. À la mort de Pierre-Dominique Debartzch, sa fille Marie-Cordélie hérite de la seigneurie. Elle laisse à Foisy l'usage du moulin moyennant la même rente annuelle.

En 1854, quelques mois avant l'abolition du régime seigneurial, le juge Dominique Mondelet (1799-1863) acquiert une partie de la seigneurie Debartzch, y compris le rang de la Barbue. Il prend alors possession du moulin, qu'il fait aussitôt reconstruire en pierre. Les travaux, effectués par Antoine Robert, sont vraisemblablement terminés l'année suivante.

En 1870, le moulin est vendu au banquier Louis Dubreuil, qui le revend aussitôt à Georges Angers. Cette famille de meuniers demeure propriétaire du moulin jusque dans les années 1970. En 1976, le bâtiment est vendu à un particulier qui le transforme en résidence privée. L'ancien moulin est restauré avec des éléments de facture traditionnelle et des modifications mineures sont apportées au bâtiment tel que l'ajout d'un avant-toit. Les mécanismes du moulin ont par ailleurs été conservés.

Le moulin à eau de la Grande-Barbue est cité en 2009.

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Emplacement

Region administrative :

  • Montérégie

MRC :

  • Rouville

Municipalité :

  • Saint-Césaire

Adresse :

  • 157, rang de la Grande-Barbue

Latitude :

  • 45° 23' 59.3"

Longitude :

  • -72° 55' 55.9"

Désignation cadastrale :

  • Lot 1 593 942

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Références

Liens Internet :

Notices bibliographiques :

  • s.a. L'album-souvenir du centenaire de Saint-Césaire, 7 septembre 1922. s.l. s.n., 1923. 119 p.

Multimédias disponibles en ligne :

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