Moulin du Père-Honorat
Type :
Patrimoine immobilier
Région administrative :
- Saguenay--Lac-Saint-Jean
Municipalité :
- Saguenay
Date :
- 1846 (Construction)
- 1863 (Rénovation)
- 1969 – 1972 (Restauration)
Période :
- Le Régime britannique (1760 à 1867)
Thématique :
- Patrimoine industriel
Usage :
- Fonction industrielle, transformation de matières végétales et animales (Moulins à farine > Moulins à eau)
- Fonction industrielle, transformation de matières végétales et animales (Scieries)
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Carte
Description
Le moulin du Père-Honorat est un ancien moulin à eau construit en 1846, dont l'apparence actuelle résulte d'importantes modifications effectuées en 1863. L'édifice en pierre de plan rectangulaire, à deux étages et demi, est coiffé d'un toit à deux versants droits de pente moyenne. Le premier niveau n'est visible qu'à moitié en raison de l'emplacement du moulin qui s'élève sur la rive escarpée et couverte d'une végétation abondante de la rivière du Moulin. Le bâtiment se situe dans le secteur Laterrière de la ville de Saguenay.
Ce bien est classé immeuble patrimonial. La protection s'applique à l'extérieur et à l'intérieur de l'immeuble, et pas au terrain.
Le moulin du Père-Honorat bénéficie d'une aire de protection.
Plan au sol :
Rectangulaire
Nombre d'étages :
2 ½
Structure :
- Maçonnerie en pierre
Saillies :
- Balcon
- Cheminée
- Perron
- Rampe d'accès
Fondations :
- Pierre
Élévations :
- Toutes les façades : Pierre (Taillée)
Toit :
-
Forme : À deux versants droits retroussés
Matériau : Bois, bardeaux
Porte principale :
- bois, à panneaux
Autre(s) porte(s) :
- bois, à panneaux et vitrage
- bois, à panneaux et vitrage
Fenêtre(s) :
- Rectangulaire, À battants, à petits carreaux
Lucarne(s) :
- À pignon
Éléments architecturaux :
- Chambranle
Statuts
Statut | Catégorie | Autorité | Date |
---|---|---|---|
Classement | Immeuble patrimonial | Ministre de la Culture et des Communications | 1973-10-24 |
Catégories de conservation
|
|||
Délimitation | Aire de protection | Ministre de la Culture et des Communications | 1974-11-06 |
Valeur patrimoniale
Le moulin du Père-Honorat présente un intérêt patrimonial pour sa valeur historique. Il évoque la colonisation de la mission de Notre-Dame-de-Laterrière, fondée en 1846 par le père Jean-Baptiste Honorat (1799-1862), premier supérieur des Oblats de Marie-Immaculée au Canada. Mandaté par l'archevêché de Québec, le père Honorat se rend au Saguenay en 1844 afin de déterminer l'emplacement de futures paroisses. Il cible notamment un secteur situé à l'intérieur des terres, une vaste plaine rasée par un incendie de forêt appelée Grand-Brûlé, où il s'applique à implanter une communauté autonome basée sur la production agricole. La paroisse est nommée Notre-Dame-de-Laterrière et, dès l'année de sa fondation, le père Honorat s'engage, avec l'aide des colons, dans la construction de ce moulin à eau qui permet aux habitants de scier leur bois et, bientôt, de moudre leur grain. Le moulin du Père-Honorat témoigne ainsi de l'organisation matérielle des premières communautés rurales du Saguenay.
Le moulin du Père-Honorat présente aussi un intérêt patrimonial pour sa valeur architecturale liée à sa représentativité comme moulin à eau. Ces bâtiments, dont la présence au Québec remonte aux débuts de la colonisation de la Nouvelle-France, servent entre autres à moudre le grain et à scier le bois. Plusieurs moulins à eau qui étaient en bois à l'origine ont été par la suite reconstruits en pierre et agrandis. Avec l'industrialisation au XIXe siècle, de nombreuses roues à aubes ou à godets ont été remplacées par des turbines, plus petites et plus efficaces. L'apparence actuelle du moulin du Père-Honorat résulte de modifications effectuées en 1863 par son propriétaire, Jules Gauthier, qui remplace la structure de bois par une solide maçonnerie de pierre. L'édifice illustre l'architecture simple des moulins à eau par son volume imposant, son toit à deux versants droits percé de lucarnes et couvert en bardeaux de cèdre ainsi que par ses ouvertures disposées de manière asymétrique. Bien que ce moulin ne fonctionne plus depuis 1940, certaines de ses caractéristiques traduisent son ancien usage, dont sa situation sur les rives escarpées de la rivière du Moulin, son élévation, la roue d'engrenage qui subsiste au premier niveau, les lucarnes et la porte d'accès aux combles, où les habitants venaient chercher leur farine et effectuer leurs transactions.
Source : Ministère de la Culture et des Communications du Québec, 2004.
Éléments caractéristiques
Les caractéristiques du moulin du Père-Honorat liées à ses valeurs historique et architecturale incluent, entre autres :
- sa situation sur la rive escarpée et couverte d'une végétation abondante de la rivière du Moulin, dans l'ancienne mission de Notre-Dame-de-Laterrière;
- son volume simple et imposant, dont le plan rectangulaire, l'élévation de deux étages et demi et le toit à deux versants droits de faible pente;
- les matériaux, dont la maçonnerie de moellons, la souche de cheminée en pierre dans le prolongement d'un mur pignon et la couverture en bardeaux de cèdre;
- les ouvertures disposées de manière asymétrique, dont la porte donnant accès aux combles, les portes des longs-pans au second niveau, les fenêtres en bois à battants à petits carreaux, les lucarnes à pignon et les chambranles simples en bois;
- la roue d'engrenage au premier niveau.
Informations historiques
Le moulin du Père-Honorat est construit en 1846, année de fondation de la paroisse de Notre-Dame-de-Laterrière. Il est l'oeuvre du père Jean-Baptiste Honorat (1799-1862), premier supérieur des Oblats de Marie-Immaculée au Canada. Mandaté par l'archevêché de Québec, le père Honorat s'était rendu au Saguenay en 1844 afin de déterminer l'emplacement de futures paroisses.
La plupart des habitants du Saguenay-Lac-Saint-Jean travaillaient alors pour la famille Price, qui détenait le monopole de l'industrie forestière dans cette région. Le père Honorat, désireux de fonder une communauté autonome axée sur la production agricole, mise sur un secteur situé à l'intérieur des terres, une vaste plaine rasée par un incendie de forêt appelée Grand-Brûlé. Il s'engage, avec les colons, dans la construction d'un moulin à eau en bois. Les deux premières années, le moulin sert uniquement à scier du bois, mais des meules ajoutées en 1848 permettront de moudre le grain. Après le rappel du père Honorat, à la demande de l'archevêché de Québec qui était insatisfait de sa gestion, les Oblats de Marie-Immaculée décident de vendre le moulin. En 1853, le cultivateur Jules Gauthier s'en porte acquéreur et y effectue d'importantes transformations dix ans plus tard. Il remplace la structure de bois par une solide maçonnerie en pierre et, dès lors, le moulin sert uniquement à moudre le grain. Le moulin demeure au service de la population jusqu'en 1940. Entre 1969 et 1972, il est restauré par sa nouvelle propriétaire, madame Hélène Vincent.
Le moulin du Père-Honorat est classé en 1973. Il bénéficie d'une aire de protection depuis 1974.
Emplacement
Region administrative :
- Saguenay--Lac-Saint-Jean
MRC :
- Saguenay
Municipalité :
- Saguenay
Adresse :
- 741, rue du Père-Honorat
Lieux-dits :
- Laterrière
Latitude :
- 48° 18' 14.5"
Longitude :
- -71° 6' 29.5"
Désignation cadastrale :
- Lot 4 407 291
Références
Notices bibliographiques :
- CHOUINARD, Gaétan. Les monuments historiques de Laterrière. Québec, ministère des Affaires culturelles, 1978. 17 p.
- CHOUINARD, Gaétan. « Moulin du Père-Honorat ». Commission des biens culturels du Québec. Les chemins de la mémoire. Monuments et sites historiques du Québec. Tome I. Québec, Les Publications du Québec, 1990, p. 455.
- Commission des biens culturels du Québec. Répertoire des motifs des biens classés et reconnus (document interne). Québec, 2003. s.p.