Collection d'objets des Augustines de la Miséricorde de Jésus du monastère de l'Hôpital général de Québec
Type :
Patrimoine mobilier (Oeuvre d'art / Ethno-historique)
Région administrative :
- Capitale-Nationale
Municipalité :
- Notre-Dame-des-Anges
Date :
- après 1575 – avant 1925 (Datation des éléments contenus dans l'ensemble)
Thématique :
- Patrimoine religieux (Mission caritative et sociale)
- Patrimoine religieux (Mission hospitalière)
- Patrimoine religieux (Vie quotidienne)
Tradition religieuse :
- Christianisme (Catholicisme (rite latin))
Patrimoine immobilier associé (1)
Patrimoine mobilier associé (192)
Événements associés (4)
Groupes associés (3)
- Compagnie de Jésus (1625 – ) - Propriétaire
- Récollets (1615 – 1813) - Propriétaire
- Augustines de la Miséricorde de Jésus de l'Hôpital général de Québec (1693 – ) - Collectionneur(-euse)
Personnes associées (13)
- Amiot, Laurent (1764 – 1839) - Artiste / artisan(e)
- Baillairgé, Thomas (1791 – 1859) - Artiste / artisan(e)
- Delezenne, Ignace-François (1718 – 1790) - Artiste / artisan(e)
- François, Claude (1614 – 1685) - Artiste / artisan(e)
Description
La collection d'objets des Augustines de la Miséricorde de Jésus du monastère de l'Hôpital général de Québec est un ensemble d'environ 1800 biens mobiliers fabriqués entre la fin du XVIe siècle et le début du XXe siècle. Ces objets sont principalement faits de bois, de métal, de céramique et de divers textiles. La collection comprend notamment des éléments de bâtiments, du mobilier conventuel, religieux, médical et domestique, des accessoires et éléments d'éclairage, des appareils de chauffage, des vêtements et accessoires liturgiques, des accessoires personnels, des outils et équipement pour les matériaux, des objets utilisés pour le traitement ou le service des aliments, des objets liés à la médecine, des instruments de mesure, des objets d'art, des objets de cérémonie, des objets liés au travail des textiles;, des pièces d'armement, des objets scientifiques, des biens associés aux travaux d'entretien ainsi qu'à la communication, des symboles personnels, des pièces de literie et des moyens d'échange.
Cet ensemble est classé ensemble patrimonial.
Statuts
Statut | Catégorie | Autorité | Date |
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Classement | Ensemble patrimonial | Ministre de la Culture et des Communications |
2018-03-15
Prise d'effet : 2017-04-07 |
Statuts antérieurs
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Valeur patrimoniale
La collection d'objets des Augustines de la Miséricorde de Jésus du monastère de l'Hôpital général de Québec présente un intérêt patrimonial pour sa valeur historique reposant sur son association à cette institution religieuse et hospitalière. Fondé en 1692 par Mgr Jean-Baptiste de La Croix de Chevrières de Saint-Vallier (1653-1727), évêque de Québec, l'Hôpital général de Québec est le premier établissement de ce type à voir le jour en Nouvelle-France. En 1693, la direction de l'institution est confiée aux Augustines de la Miséricorde de Jésus, déjà responsables de l'Hôtel-Dieu de Québec, qui créent une communauté cloîtrée autonome pour gérer l'établissement. À l'origine, l'hôpital accueille les pauvres, les invalides et les vieillards de la région de Québec. À compter de 1717, l'hôpital reçoit aussi les personnes souffrant de troubles mentaux, et ce, jusqu'en 1845. L'hôpital loge et soigne également les soldats blessés ou invalides, les personnes touchées par les épidémies et celles qui se retrouvent à la rue à la suite d'incendies majeurs dans les faubourgs Saint-Roch et Saint-Sauveur. Pour financer les soins, les religieuses exploitent diverses propriétés foncières et tiennent, de 1725 à 1868, un pensionnat pour jeunes filles. À la fin du XIXe siècle, l'hôpital entre dans une ère de modernisation : une salle pour les soins dentaires et une salle de chirurgie sont ouvertes. Au cours du XXe siècle, des départements de physiothérapie et de radiologie sont créés. En 1975, l'administration de l'hôpital est confiée à un directeur laïc et, en 1999, l'hôpital devient un centre hospitalier de soins de longue durée.
La collection d'objets des Augustines de la Miséricorde de Jésus du monastère de l'Hôpital général de Québec présente un intérêt patrimonial pour sa valeur historique liée à son importance documentaire. Il s'agit de l'une des plus anciennes collections de biens mobiliers au Québec et au Canada. Elle renferme des pièces rares ou uniques qui donnent de l'information sur les débuts de la Nouvelle-France, dont des objets provenant des Récollets, des biens hérités des Jésuites et d'autres ayant appartenu à Mgr de Saint-Vallier. La collection, constituée majoritairement à partir de dons de bienfaiteurs, témoigne de l'histoire de l'institution, depuis sa fondation jusqu'à nos jours. Plusieurs objets présentent un intérêt ethnologique parce qu'ils fournissent des renseignements sur la vie quotidienne et les coutumes des Augustines. La collection comprend aussi des éléments qui témoignent de l'oeuvre et de la mission des religieuses.
La collection d'objets des Augustines de la Miséricorde de Jésus du monastère de l'Hôpital général de Québec présente également un intérêt patrimonial pour sa valeur artistique. La collection comprend des trésors de l'art ancien du Québec. Elle compte des tableaux, des gravures, des sculptures, des pièces d'orfèvrerie et des meubles produits entre la fin du XVIe siècle et le XIXe siècle. En grande majorité, les oeuvres illustrent des thèmes religieux ou sont associées aux rituels et aux cérémonies. Ces objets témoignent du travail d'artistes ou d'artisans de renom, notamment les peintres Claude François, dit frère Luc (1614-1685), Joseph Légaré (1795-1855) et Antoine Plamondon (1804-1895); les sculpteurs Pierre-Noël Levasseur (1690-1770), François-Noël Levasseur (1703-1794) et Thomas Baillairgé (1791-1859); ainsi que plusieurs orfèvres, dont Ignace-François Delezenne (1718 1790), François Ranvoyzé (1739-1819), Laurent Amiot (1764-1839) et François Sasseville (1797 1864). D'autres pièces proviennent de France et d'Angleterre; elles constituent des témoignages éloquents de leur époque. Certaines oeuvres ont par ailleurs été réalisées par des religieuses, notamment l'ensemble exceptionnel que constituent les 21 paysages peints sur les lambris de l'église par soeur Marie-Madeleine Maufils de Saint-Louis (1671-1702) en 1697.
Source : Ministère de la Culture et des Communications du Québec, 2018.
Éléments caractéristiques
Les éléments caractéristiques de la collection d'objets des Augustines de la Miséricorde de Jésus du monastère de l'Hôpital général de Québec liés à ses valeurs historique et artistique comprennent, notamment :
- les quelque 1800 objets fabriqués entre la fin du XVIe siècle et le début du XXe siècle;
- les matériaux, dont le bois (parfois doré ou peint), les autres matériaux d'origine végétale (dont le carton et le papier), les matériaux d'origine animale (dont le cuir, l'ivoire et le poil), les divers matériaux textiles (dont le feutre, la toile, le velours, la soie, le lin, la laine, le cachemire, le fil d'or et le fil d'argent), le métal (dont l'argent, le plomb, l'étain, le fer, le fer-blanc, le cuivre, le laiton et le vermeil), la pierre (dont le marbre), la céramique (dont la faïence, la terre cuite fine, la terre cuite grossière, le grès cérame et la porcelaine), le plâtre, le verre, la peinture à l'huile, les vernis et les cheveux;
- les éléments des bâtiments, dont la pierre de fondation, le manteau de cheminée, les grilles de fenêtre, les crochets de contrevent, les serrures, les verrous, les clenches, les fiches à gonds, les pentures, les fers, les loquets pouciers, les poignées de porte, les balustrades, la grille de cloître, le mur de lattes et la tuile d'ardoise;
- le mobilier conventuel, dont les tables et les chaises du réfectoire, la chaire de lecture, la stalle ainsi que les prie Dieu à armoire et à pupitre;
- le mobilier religieux, dont les tabernacles, les portes de tabernacle, les niches, les prédelles, le tombeau d'autel, le retable, les plaques de tombe et le cercueil;
- le mobilier domestique, dont les tables, les chaises, les fauteuils, les tabourets, les bureaux (dont le bureau Mazarin), les commodes (dont la commode en arbalète), les buffets, les armoires, les bancs, les bancs-coffres, les coffres et l'escabeau;
- le mobilier médical, dont les armoires et les tables de pharmacie;
- les accessoires et éléments d'éclairage, dont les lanternes, les porte-lanternes, les bougeoirs, les porte chandelles, les chandeliers, les bras de lumière, les mouchettes et l'éteignoir;
- les appareils ou parties d'appareil de chauffage, dont les poêles, les portes de poêle, les portes de four, le porte bûches, les instruments d'âtre, le porte-instruments d'âtre, les pelles à cendres, le tisonnier et les bouillottes de lit;
- les vêtements et accessoires liturgiques, dont les chasubles, les croix de chasuble, les chapes, les étoles, les camails, les dalmatiques, l'aube, les manipules, les mules, les sandales liturgiques et les mitres;
- les accessoires personnels, dont le tricorne, la jaquette d'hôpital, la canne, les bourses, les plats à barbe et la pipe;
- les outils et équipement pour les matériaux, dont les compas à pied et les fers de hache;
- les objets utilisés pour le traitement des aliments, dont les jarres, les terrines, les bassines à confiture, le chaudron, les mortiers et les pilons;
- les objets associés au service des aliments, dont le plateau à collation, les carafes, le pot à eau, les gobelets, les chopes, les verres à pied, les écuelles, les assiettes, les assiettes creuses, les plats de service, les aiguières, les plateaux, les huiliers, le sucrier, les louches, les cuillères à servir, les fourchettes, les cuillères, les salières, les poivrières et le biberon;
- les objets liés à la médecine, dont les pots et pichets de pharmacie, les chevrettes, les mortiers, le coffret de chirurgie militaire et la presse à teinture de pharmacie;
- les instruments de mesure, dont les poids, les horloges de table, les horloges de parquet et les sabliers;
- les objets d'art, dont les statues, les statuettes, les bas reliefs, les gravures et les tableaux peints (notamment des portraits, des scènes religieuses et des paysages);
- les objets de cérémonie, dont les reliquaires, les croix pectorales, les croix d'autel, les croix de procession, les bénitiers, les goupillons, les crucifix, les chandeliers d'autel, les lanternes de procession, les calices, les voiles de calice, les ciboires, les patènes, les burettes, l'encensoir, les ampoules pour les saintes huiles, le canon d'autel, les chapelles, le mausolée et le calvaire miniature;
- les objets liés au travail des textiles, dont le métier à ruban et le métier à passementerie;
- les pièces d'armement, dont les baïonnettes et les boulets;
- les objets scientifiques, dont les alambics et la cornue;
- les objets associés aux travaux d'entretien, dont la planche à lisser et les métiers à tuyauter;
- les objets associés à la communication, dont la cloche et les encriers;
- les symboles personnels, dont le chapelet, l'anneau pastoral, la réplique ancienne de la crosse de Mgr de Saint-Vallier;
- les pièces de literie, dont une couverture;
- les moyens d'échange, dont la monnaie.
Informations historiques
Cette collection d'objets a été constituée à partir du XVIIe siècle par les Augustines de la Miséricorde de Jésus du monastère de l'Hôpital général de Québec, une communauté religieuse hospitalière. La collection, constituée majoritairement par des dons de bienfaiteurs, témoigne de l'histoire de l'institution, depuis sa fondation jusqu'à nos jours, ainsi que des activités de la communauté.
En 1692, l'évêque Jean-Baptiste de La Croix de Chevrières de Saint-Vallier (1653-1727) acquiert l'ancien couvent des Récollets, établi près de la rivière Saint-Charles, et y fonde un hôpital général. Certaines pièces de la collection proviennent du monastère ou de l'église des Récollets, dont deux tableaux de Claude François, dit frère Luc (1614-1685), deux tables de réfectoire, une serrure de porte et des lattes de bois.
En 1693, la direction de cet hôpital général est confiée aux Augustines de la Miséricorde de Jésus, déjà responsables de l'Hôtel-Dieu de Québec. Mgr de Saint-Vallier émet une ordonnance de séparation des deux institutions en 1699. Le plus ancien objet de la collection est une statuette de Notre-Dame-de-la-Protection datant vraisemblablement de la fin du XVIe siècle. Elle a appartenu à une religieuse de l'Hôtel-Dieu, soeur Catherine de Saint-Augustin (1632-1668), avant d'être apportée à l'Hôpital général par les soeurs fondatrices. En outre, plusieurs objets de la collection sont liés au fondateur, Mgr de Saint-Vallier, dont des objets de culte comme des vases sacrés, des vêtements liturgiques, de la vaisselle en faïence, des gravures et des horloges.
À leurs débuts, les Augustines de l'Hôpital général accueillent les pauvres, les personnes âgées, les malades et les invalides, auxquels s'ajoutent les déficients mentaux à partir de 1717. La communauté s'engage dans l'éducation et fonde un pensionnat pour jeunes filles en 1725, lequel fermera en 1868. De très nombreux objets de la collection sont associés aux diverses activités des Augustines, notamment à l'hôpital. Bon nombre des objets liés à la médecine ont été donnés par les Jésuites en 1800, dont plusieurs dizaines de pots de pharmacie en faïence de Rouen, des bouteilles de pharmacie, des alambics ainsi qu'un grand mortier de marbre et son support.
Une forte proportion des objets de la collection sont liés à la vie quotidienne au monastère, comme les meubles du réfectoire et des cellules, les accessoires d'éclairage et la vaisselle; ou liés à la vie spirituelle et au culte, comme les vêtements liturgiques et le mobilier religieux.
Pendant la guerre de Sept Ans (1756-1763), l'établissement des Augustines sert d'hôpital militaire. Les religieuses hébergent et soignent les soldats blessés, français ou britanniques, sans distinction. La collection compte quelques biens associés à cette période, notamment un coffret de chirurgie militaire qui aurait servi lors de la bataille des Plaines d'Abraham en 1759.
Le XIXe siècle est une période prospère pour la communauté. Le nombre de religieuses augmente et d'importants travaux d'agrandissement permettent d'accroître la capacité d'accueil de l'hôpital et du monastère. Les soins sont graduellement élargis à l'ensemble de la population. L'ensemble conventuel est épargné par les grands incendies qui ravagent les faubourgs Saint-Roch et Saint-Sauveur en 1866. Au XXe siècle, l'hôpital s'agrandit encore, et la mission des Augustines se modifie à partir des années 1960. Les religieuses se départissent de l'Hôpital général qui devient un centre hospitalier de soins de longue durée (CHSLD) en 1999.
La collection d'objets des Augustines de la Miséricorde de Jésus du monastère de l'Hôpital général de Québec, constituée d'environ 1800 objets, est classée en 2018, en même temps que la collection de livres anciens et le fonds d'archives.
Emplacement
Region administrative :
- Capitale-Nationale
MRC :
- Québec
Municipalité :
- Notre-Dame-des-Anges
Adresse :
- 260, boulevard Langelier